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La démocratie fout le camp

Dès leur élection, les conservateurs ont annoncé leur intention de couper dans le financement public des partis politiques. Au-delà du Bloc Québécois, du NPD et du Parti libéral, ce financement qui attribuait à chaque parti un peu moins de 2 dollars par vote a permis aux plus petits partis, le Parti Vert, par exemple, d'avoir l'argent nécessaire pour établir une permanence et financer une campagne électorale. En coupant dans ce financement, les conservateurs sabotent la pluralité politique sur la scène fédérale.
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Capture d'écran

L'affaire des appels automatisés suscite depuis quelques semaines des réactions indignées tant au Québec que dans le Canada anglais. Je dirais honnêtement plus au Canada anglais qu'au Québec, à vrai dire, puisqu'il faudra bien admettre un moment donné que nous sommes devenus blasés face aux trop nombreux scandales qui congestionnent l'actualité.

Des organisateurs conservateurs auraient donc sciemment induit en erreur des électeurs adversaires quant à l'emplacement de leur lieu de votation en prétendant être d'Élections Canada. Tout cela reste à prouver, mais si le cas était avéré, ce serait une grave attaque contre un des fondements mêmes de « notre » démocratie : le droit de vote.

Mais les conservateurs n'en seraient pas à leur première offensive contre celle-ci. Parce que depuis le 2 mai, j'ai eu l'occasion de voir de nombreuses attaques contre des principes démocratiques fondamentaux qui me font arriver à la conclusion que les conservateurs ne sont tout bonnement pas démocrates, et avec leur fascination pour la monarchie britannique, on ne pourra pas prétendre qu'ils sont républicains non plus!

Dès leur élection, ils ont annoncé leur intention de couper dans le financement public des partis politiques. Au-delà du Bloc Québécois, du NPD et du Parti libéral, ce financement qui attribuait à chaque parti un peu moins de 2 dollars par vote a permis aux plus petits partis, le Parti Vert, par exemple, d'avoir l'argent nécessaire pour établir une permanence et financer une campagne électorale. En coupant dans ce financement, les conservateurs sabotent la pluralité politique sur la scène fédérale. Non seulement font-ils un tort énorme aux grands partis traditionnels ayant modifié leur méthode de financement en tenant compte de cette entrée d'argent, mais surtout, ils gèlent l'avènement de nouvelles options politiques à terme. Pour moi, c'est une attaque manifeste contre la démocratie.

Mais ils vont plus loin en prenant l'habitude d'imposer des huis clos dans à peu près tous les comités, ils rendent opaque un lieu de débats et d'échanges directs avec la population. En imposant des bâillons sur pratiquement tous les projets de loi gouvernementaux, ils empêchent le débat et la compréhension par la population d'enjeux déterminants.

Et pour moi, ce sont ces bâillons qui représentent la plus grave atteinte avérée contre la démocratie. Par définition, le parlementarisme suppose le débat, on parlemente. Or, le gouvernement Harper ne veut pas débattre, il ne veut pas discuter et rejette tout amendement venant de l'Opposition, de facto.

Si la Chambre des communes est privée de débats, le rôle de l'Opposition devient absolument inutile. Suivant assidument ce qui se fait aux communes, les députés peuvent bien poser des questions qui ne seront pas répondues, les conservateurs n'en feront qu'à leur tête et c'est seulement lors des scrums et des conférences de presse que l'Opposition pourra se faire entendre. On a quelque chose comme une opposition exclue de la Chambre des communes. Et ça, ça fait très peur.

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