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Soins dans les CHSLD : il faut que ça change

J'ai une quantité surprenante de témoignages de personnes œuvrant en CHSLD ainsi qu'en résidences privées. La grande majorité d'entre elles, n'osant pas se confier à quiconque, le font sur ma page Facebook, en privé, par peur de représailles de la part de leur employeur.
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J'ai une quantité surprenante de témoignages de personnes œuvrant en CHSLD ainsi qu'en résidences privées. La grande majorité d'entre elles, n'osant pas se confier à quiconque, le font sur ma page Facebook, en privé, par peur de représailles de la part de leur employeur. En voici quelques exemples:

Dans certains endroits, on diminue le nombre de préposées aux bénéficiaires (PAB) durant l'été en prétextant que les vacances sont la cause de ces coupes. Donc moins de préposés = moins de bains complets. Crisse (excusez, mais je n'en peux plus) c'est l'été il fait très chaud et afin d'économiser et faire plus de $$$, on donne moins de bains!!! Une autre personne qui a osé dénoncer les manques de personnel s'est vue montrer la porte par son gentil(!?) employeur. On a aussi imposé de façon légale une interdiction de visite à une dame qui allait visiter régulièrement sa mère et se souciait de son bien-être. Elle était devenue trop gênante j'imagine.

J'ai reçu des dizaines de témoignages. L'un plus invraisemblable que l'autre.

Autre aberration: Une loi introduite par un certain Philippe Couillard, à l'époque ou il était ministre de la Santé, donne le droit aux directions générales de résidences privées pour aînés d'exiger que les préposées aux bénéficiaires distribuent les médicaments et donnent les injections d'insuline. Naturellement, cela est fait en plus des tâches dites normales réservées aux PAB. Tout cela pour un salaire de crève-faim qui peut varier du salaire minimum jusqu'à un mirobolant 12$ de l'heure! Imaginez un peu comment certaines PAB doivent être nerveuses à la seule pensée de pouvoir faire une erreur de médicament. Mais quel est le but d'avoir ainsi modifié la loi? Eh bien croyez-le ou non, c'est encore une question d'argent. La résidence privée a besoin de moins d'infirmières et d'infirmières auxiliaires qui, bien évidemment, reçoivent un salaire plus élevé que les PAB. Ainsi il y a des résidences privées comptant plusieurs étages et des centaines de chambres qui fonctionnent en toute légalité avec une seule infirmière sur place.

Si seulement je pouvais consacrer tout mon temps à cette cause, je vous jure que certains élus trouveraient insupportable de m'avoir toujours à leurs trousses. Mais comme tout est question d'argent (je dois bien vivre comme tout le monde), je donne de mon temps en écrivant sur le sujet et en dénonçant certains manquements dans les médias sociaux. J'ai aussi été invité à cinq reprises à l'émission d'Isabelle Maréchal au 98,5 FM. Une grande majorité de personnes sont d'accord avec mes propos et mes demandes envers le gouvernement. Par contre, je me demande jusqu'où ces personnes sont prêtes à aller pour défendre cette cause jusqu'au bout.

Naturellement, si nous avions un Guy Laliberté ou encore un Jean Coutu qui croyait en ce mouvement et l'aiderait financièrement, nous serions mieux outillés pour confronter avec de solides arguments, les grands décideurs du réseau de la Santé. Oui, vous savez ceux qui quelque part, assis dans un bureau, savent ce qui se passe dans certains CHSLD, mais font la sourde oreille. Ou encore celui qui occupe le poste de ministre de la Santé, un médecin de surcroit, qui sait que votre mère ou votre père, qui prenait un bain chaque jour, n'a droit qu'à un seul bain par semaine dans ces endroits qu'il ose nommer des «milieux de vie». Mais nous sommes tellement chanceux que notre premier ministre est lui aussi un médecin spécialiste. Visiblement, rien qu'à voir la façon dont il ne semble pas se soucier des conditions de vie des personnes vivant en CHSLD, je me demande si lorsqu'on est élu à ce poste on devient insensible, sans compassion et sans aucune sympathie.

Mes propos sont durs, j'en suis conscient et je les assume entièrement, car il faut que ça change. Il faut améliorer les conditions de vie de ces personnes sans lesquelles vous et moi ne serions pas ce que nous sommes aujourd'hui. Sans lesquelles notre société ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui. Les élus ont-ils oublié qu'ils ont le privilège de gouverner et que nous le leur avons donné? Alors, est-ce trop leur demander, pour une fois, une seule, de nous écouter?

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Avril 2018

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