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Destruction massive de l'État

Somme-nous responsables, vous et moi, du fait que des centaines de millions de dollars sont mal dirigés et très mal dépensés par nos gouvernements, tous partis confondus ? La réponse est non, mais le citoyen, et nous tous et toutes qui œuvrons pour l'État, devrons encore une fois payer la facture et se faire dire (encore) de se serrer la ceinture.
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J'ai bien hâte d'entendre Gaétan Barrette se prononcer contre nos demandes, lui qui a négocié des hausses salariales sans précédent pour les médecins spécialistes.

Martin Coiteux, quant à lui, devrait se calmer un peu. Il affirme que nos demandes d'augmentations salariales sont d'une autre époque. Mais au fait, il a en partie raison, car il y a des lunes que nous faisons les mêmes demandes et n'avons jamais gain de cause. Il y a toujours un prétexte logique (!?) pour refuser de rémunérer les employés de l'État à leur juste valeur.

Il y a 31 ans, j'ai commencé à travailler comme préposé aux bénéficiaires pour le Réseau de la santé. En toutes ces années mes consœurs, confrères et moi-même avons vécu des dizaines de réformes internes et nationales. Nous avons tenu, et tenons encore le Réseau à bout de bras. Plusieurs fois par quart de travail, nous tentons de justifier auprès de nos patients pourquoi nous n'avons pas le temps d'accomplir une tâche. Nous tentons de leur expliquer que par manque de personnel, nous ne pouvons pas prendre le temps de les écouter, de parler avec eux. Les élus devraient tenter de comprendre que le Réseau est composé d'êtres humains qui soignent avec cœur, compassion et dévotion d'autres êtres humains. Je suis donc en faveur des demandes déposées par les centrales syndicales, et ce même si je crois que nous méritons plus !

N'oublions pas que sous Jean Charest, l'autre PM libéral, nous n'avions eu que de maigres augmentations, et ce malgré le fait que les entrepreneurs, les collecteurs de fonds et plusieurs cadres s'en donnaient à cœur joie en pigeant dans les fonds publics.

Pourquoi devons-nous toujours payer pour les gaffes de nos élus ? Est-ce vous et moi qui dirigeons cette province ? Somme-nous responsables, vous et moi, du fait que des centaines de millions de dollars sont mal dirigés et très mal dépensés par nos gouvernements, tous partis confondus ? La réponse est non, mais le citoyen, et nous tous et toutes qui œuvrons pour l'État, devrons encore une fois payer la facture et se faire dire (encore) de se serrer la ceinture. Vous n'êtes pas tannés de vous faire fourrer ? Moi j'en ai assez !

Je souhaite que les soi-disant spécialistes et analystes de ce monde prennent en compte que nous sommes aux prises avec la souffrance humaine à chaque jour avant de critiquer nos demandes salariales. Oui, nous faisons ce travail par choix. Mais en toute honnêteté, qui parmi vous, chers lecteurs, serait prêt à changer la culotte d'incontinence d'un adulte ? De le laver et l'habiller ? De le conduire à la toilette ? De lui essuyer les fesses ? De subir, dans certains cas, des agressions verbales et physiques ? De ne pas pouvoir manger par manque de temps ? D'être obligé de faire des heures supplémentaires ? De tenter de calmer pleurs et inquiétudes ?

En fait, ces mêmes questions, je les pose aussi aux membres de l'Assemblée nationale et plus particulièrement aux hommes et aux femmes qui composent le gouvernement. Ce même gouvernement qui va bientôt tout tenter afin de vous faire croire que nous sommes trop gourmands dans nos demandes en brandissant le spectre de l'austérité.

À chaque négociation, le gouvernement parle de la capacité de payer des citoyens et des coûts déjà trop élevés des soins de santé. Les mesures d'austérité du présent gouvernement sont incompatibles avec des services de qualité pour nos patients.

Que dire aussi des nombreuses abolitions de postes d'infirmières, infirmières auxiliaires et de préposées aux bénéficiaires. Des centaines de postes ont déjà été supprimés et il y en aura encore d'autres. Mais qu'en est-il donc des 1300 postes de personnel-cadre que Gaétan Bolduc a promis d'abolir dans le Réseau de la santé ? Pour l'instant, aucun cadre n'a perdu son job.

Cela dit, j'appuie à 100% les propos tenus à l'égard du gouvernement Couillard par Daniel Boyer, président de la FTQ que je cite: «Son programme de destruction massive des services de l'État, qu'il se le mette la ou je pense ! » La confrontation est quasi évidente.

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