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Des abolitions de postes injustifiées

Il n'est question que des personnes dévouées qui veulent continuer à offrir des services humains et de qualité pour leurs patients.
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Selon le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, l'abolition de huit postes de préposés aux bénéficiaires à l'unité de débordement de l'urgence par la direction du CSSS de Laval est «justifiée». Je me demande si cette même direction et\ou le ministre se sont déjà présenté dans cette unité. Combien de fois Caroline Barbir, la directrice générale, a-t-elle parlé au personnel concerné? Elle, comme tout autre «bon» DG, s'est probablement fiée sur le rapport d'un cadre qui selon l'autre cadre aurait examiné les calculs faits par un cadre afin d'en arriver à la conclusion que ces postes n'ont pas raison d'être.

Mme Babir déclarait dans un récent bulletin de nouvelles qu'elle n'envisageait AUCUNE abolition de postes de personnel-cadre d'ici les trois prochaines années, car le CSSS de Laval est parmi les établissements comptant le moins grand ratio cadres-employés. Il faut n'avoir aucune forme de respect envers les employés pour affirmer dans la même phrase que des postes de personnes salariées seront abolis, mais aucun chez les cadres.

Si les hauts gradés du CSSS de Laval, comme bien d'autres d'ailleurs, prenaient le temps de mieux connaitre leurs établissements, et surtout leur personnel, peut-être - je dis bien peut-être - ces abolitions de postes de soins directs aux patients ne seraient pas effectives. Peut-être que si ces personnes ne reposaient pas leurs décisions uniquement sur le facteur économique et réalisaient enfin que leurs employés sont des gens dévoués et humains, la grève illégale n'aurait même pas été envisagée.

La salle de débordement de l'urgence reçoit des patients comportant toutes les pathologies possibles et imaginables. Comme des cas de psychiatrie. Démence, Alzheimer et schizophrénie. Moins il y a de préposés pour en prendre soin et les surveiller, plus il y a de chances que l'un de ces patients se retrouve ailleurs dans l'établissement ou pire encore, sur le boulevard René-Laennec. Imaginez l'un de vos proches qui se retrouve en jaquette d'hôpital dans la rue à 20 degrés en dessous de zéro, et qu'il soit reconduit quelques heures plus tard par les policiers de Laval avec des engelures.

Des dizaines d'établissements de santé se verront amputer non seulement leur budget, mais aussi et surtout de postes occupés par des personnes qui dispensent des soins directs aux patients. Pourtant, ce gouvernement nous répète ad nauseam que les services directs à la population ne seront pas affectés par son obsession d'atteindre le déficit zéro à tout prix. Des endroits tels que l'hôpital Sainte-Justine, le centre Gingras-Lindsay et le CSSS du Haut-Richelieu sont eux aussi touchés par ces abolitions de postes. Mais en bout de ligne qui va en payer le prix? Le patient bien évidemment.

Les employés ont décidé de faire une grève illégale. Si le personnel est prêt à subir toutes les pénalités pécuniaires et autres, telles que perte d'ancienneté et autres privilèges, c'est bien parce que l'abolition des postes concernés est totalement injustifiée. Il n'est aucunement question ici de faire la grève pour obtenir un meilleur salaire. Non! Il n'est question que des personnes dévouées qui veulent continuer à offrir des services humains et de qualité à leurs patients. Point! J'admire leur courage. Solidarité!

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