Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le début de la fin

Aujourd'hui, le 8 février, notre voyage commence. Le Hanse Explorer partira avec le soleil levant, direction le bout du monde.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Le 8 Février 2012, le québécois Jason Rodi et son équipage quittent le pays pour explorer le temps à bord du Hanse Explorer. Cet épique voyage de 33 jours, les amènera du Cap Horn, en Amérique du Sud, au Cap-Bonne-Espérance en Afrique, pour atteindre l'endroit le plus isolé de la planète, l'île Bouvet. Cette grande aventure est une opportunité pour avoir une profonde réflection sur le futur, notre futur. Premier billet.

Il y a beaucoup de raisons d'embarquer dans une si grande aventure, mais, étrangement, chacune semble avoir son contraire. La première fois que mon père m'a parlé de l'ile Bouvet, de grimper le sommet de l'endroit le plus isolé sur terre pour la simple et unique raison que ça n'avait pas été fait avant, j'ai trouvé l'idée parfaitement futile. Si c'est le dernier endroit inexploré sur terre, que moins de gens y sont allés que sur la lune et que les images satellites montrent que l'ile est déserte, pourquoi ne pas laisser l'ile tranquille? Pourquoi entreprendre un voyage de cette envergure pour quelque chose d'aussi insignifiant que la nouveauté? Dans mes questions se trouvait la réponse. Quand j'ai réalisé que nous pourrions naviguer du Cap Horne, en Amérique du Sud, jusqu'au Cap de Bonne-Espérance en Afrique, un vieux rêve personnel a refait surface. Les deux caps représentent les mers les plus difficiles de la planète, certes, mais pour moi il y a plus. J'y vois la possibilité de compléter la boucle: de partir de la fin de l'exploration humaine de la terre pour retourner au berceau de la civilisation.

Au-delà de l'apparente futilité de l'expédition, j'ai trouvé sens. Car il n'y a rien d'aussi humain que l'exploration et la découverte. J'ai longuement observé ce qui m'entourait, ma vie et tout ce qui m'avait mené ici, fait de moi ce que je suis aujourd'hui. A priori, c'est le pire moment pour partir: mon entreprise décolle, je termine un film et ma femme est enceinte de notre deuxième fille. Mon épouse, elle connaît mes frustrations à propos du monde, où j'ai l'impression d'être pris dans une roue qui se dirige tout droit dans un mur. Je ne sais pas comment la ralentir ni changer son parcours. Tout ça me dépasse, nous dépasse. Et à quelques mois de mettre un nouvel enfant au monde, je suis attristé de penser qu'elle n'aura peut-être pas les mêmes opportunités que son père a pu avoir. Ma femme me connaît trop bien, donc, même si elle portait notre futur en elle, elle m'a dit d'y aller et de porter mes idées sur la fin de notre monde jusqu'à son point le plus isolé.

J'aime croire. Croire qu'il y a de la vérité dans tout ce qui m'entoure. Nous sommes en 2012, année réputée être la fin d'un grand cycle et le début d'un nouveau. Quelle belle époque, une ère de changement, d'évolution. C'est notre opportunité de nous projeter dans le futur, de focaliser sur la destination afin de surmonter les obstacles qui viendront inévitablement. J'apporte avec moi sur le sommet de l'ile Bouvet une capsule temporelle qui contiendra des visions du futur. Je la transporterai du bout du monde jusqu'au début de l'Humanité. Avec cette question en tête, que je vous pose aussi: Si nous avions à démarrer une nouvelle civilisation, avec ce nous savons aujourd'hui, comment l'imagineriez-vous ? Comment voyez-vous le futur?

Aujourd'hui, le 8 février, notre voyage commence. Le Hanse Explorer partira avec le soleil levant, direction le bout du monde.

Bienvenus à bord de l'EXPÉDITION POUR LE FUTUR.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.