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L'école sous respirateur artificiel

Pour avoir aidé des enseignants qui veulent décrocher, je vous affirme qu’ils n’ont pas reçu la bonne formation.
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Les bons enseignants en fin de carrière pourraient faire du coaching avec les nouveaux et ainsi nous permettre d’avoir moins de décrochage d’enseignants, et par la bande, d’élèves.
Tom Werner via Getty Images
Les bons enseignants en fin de carrière pourraient faire du coaching avec les nouveaux et ainsi nous permettre d’avoir moins de décrochage d’enseignants, et par la bande, d’élèves.

Lors du colloque des XIV Rencontres internationales du réseau Recherche en éducation et en formation, à l'Université de Montréal en octobre 2015, les universités québécoises fêtaient le 50e anniversaire de la création du MELS et du pouvoir des universités de former les futurs enseignants.

Le professeur Maurice Tardif, conférencier d'ouverture, nous explique que depuis les 25 dernières années, les universités savent qu'elles ne donnent pas la bonne formation aux futurs enseignants.

Le constat actuel est qu'elles donnent une formation de la médiocrité. Elles se fient beaucoup aux stages pour faire vivre le vécu d'une classe et acquérir les outils nécessaires pour être un bon enseignant.

Je dois avouer qu'ayant fait ma formation en enseignement de 1972 à 1975, je suis tout à fait d'accord avec ce constat. Ce qui m'a été le plus utile, je suis allé le chercher par le biais d'un certificat en animation et une maitrise en psychopédagogie. Cela m'a vraiment formé à l'enseignement.

Dans l'édition d'octobre 2015 du magazine Québec-Science, ayant pour sujet «Pourquoi l'école ne réussit pas à tous», Égide Royer nous dit: «[...] la formation "jurassique" reçue à l'université prépare bien mal à la réalité. Les enseignants ressemblent à des dentistes qui n'auraient eu que des cours sur la philosophie du sourire». Ce triste constat ne semble pas changer avec le temps. Quels devraient être les premiers soucis des universités pour former des enseignants correspondant aux besoins de l'école actuelle et future?

Que dirions-nous si la compagnie sous-traitante sur laquelle nous avons misé pour former nos employés obtenait 25% d'abandon de ses «clients» dans les cinq premières années sur le marché du travail? Le conseil d'administration demanderait sans aucun doute des explications majeures sur ce gaspillage d'argent et de temps. C'est pourtant ce qui se passe actuellement dans notre milieu scolaire.

Les enseignants avec le plus d'ancienneté ont les premiers choix au niveau des classes, et ce qui est normal; ils ne prennent pas les classes les plus difficiles. Non, ces dernières sont laissées à nos nouveaux enseignants, avec tous les encouragements possibles de leurs représentants syndicaux. On n'est pas sorti du bois.

Où est la conscience collective pour développer nos futures générations et leurs compétences individuelles?

Mais où faut-il commencer? Benjamin Bloom nous expliquait dès 1965 les fondements de l'apprentissage à travers la pédagogie de la maitrise ainsi que la très grande influence du travail coopératif dans l'apprentissage. Vous aurez compris que j'ai eu ces cours non pas au bac, mais bien dans le cadre de mon certificat en animation.

Est-ce que je dirais que l'animation d'une classe est plus exigeante que de simplement faire des stages? Apprendre à observer, à analyser, à comprendre et à animer convenablement une classe n'est pas aussi simple qu'un stage d'observation suivi de la prise en charge d'une classe.

Pour avoir aidé des enseignants qui veulent décrocher, je vous affirme qu'ils n'ont pas reçu la bonne formation. Et pourtant, ils pourraient nous en dire long sur la formation dont ils ont besoin.

Les bons enseignants en fin de carrière pourraient faire du coaching avec les nouveaux et ainsi nous permettre d'avoir moins de décrochage d'enseignants, et par la bande, d'élèves.

Je pense qu'un cours de relation d'aide devrait être l'une des bases du futur enseignant. Ce serait aussi bon pour lui que pour les élèves, et les parents avec lesquels nous devons régulièrement communiquer. Eh non, connaitre la base de la relation d'aide, ce n'est pas intuitif ou inné chez tout le monde.

Y a-t-il de l'espoir?

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