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Notre premier ministre et son double langage

Sur la scène internationale, il s'exprime en faveur d'une diminution des gaz à effet de serre et, au niveau local, il investit dans les hydrocarbures à Anticosti et à Gaspé.
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La semaine dernière, au Sommet des Amériques sur le climat, à Toronto, nous avons eu un exemple parfait d'hypocrisie et de double langage.

Notre premier ministre s'est exprimé haut et fort devant la presse internationale en faveur d'une diminution marquée de la production des gaz à effet de serre (GES). En réalité, il parle devant la foule avec les doigts croisés dans le dos afin qu'on ne voie pas qu'il ment.

Parce que s'il ne ment pas, il est d'une malhonnêteté stupéfiante! Sur la scène internationale, il se targue d'être proactif et, au niveau local, il investit dans les hydrocarbures à Anticosti et à Gaspé.

Il fait tout pour se faire passer pour un héros alors qu'en pratique, il agit comme un zéro.

Comment peut-on prétendre vouloir devenir un leader dans la course aux changements climatiques par la porte d'en avant, alors qu'on fait exactement le contraire par la porte d'en arrière.

Le gouvernement de M. Couillard est en train de mettre en place tous les morceaux d'un puzzle pétrolier dangereux pour l'avenir de nos enfants. Il ne cesse de multiplier les avantages pour les pétrolières en organisant des semblants de consultations sur la politique énergétique du Québec, sur l'acceptabilité sociale et sur une supposée sécurité énergétique, comme si le Québec était en panne d'énergie. On laisse entendre que l'on pourrait exploiter le sous-sol du golfe du Saint-Laurent, qu'à Gaspé on ne pourrait pas se passer de cette merveilleuse manne financière que seraient les petites quantités de pétrole qu'on a trouvées, qu'à Anticosti on pourrait gagner de l'argent avec le pétrole enfoui dans la roche, etc.

Encore mercredi soir dernier, à Bécancour, Gaz Métro présentait son nouveau projet de mise en place d'une usine de gazéification de gaz naturel liquéfié afin de remettre en fonction la centrale de production électrique de Bécancour.

Cette centrale, propriété de TransCanada, qui veut apporter au Québec son gros tuyau de 107 centimètres de diamètre rempli de pétrole issu des sables bitumineux de l'Alberta, servira à produire un surplus d'énergie lors des périodes de pointe hivernales. Hydro-Québec n'a rien trouvé de mieux pour fournir ce courant que de remettre en service une centrale alimentée au gaz naturel, sous prétexte que c'est moins polluant que les centrales au mazout.

On nous présente le gaz naturel comme étant une énergie propre alors qu'il en est tout autre. Ce gaz naturel est en fait du gaz de schiste à plus de 70%, ce même gaz que l'on condamne au Québec parce qu'il est dangereux pour nous. Comme si la pollution et les GES produits aux États-Unis s'arrêtaient à nos frontières.

Pourtant, il existe de nombreuses autres solutions afin de pallier ces pointes de demandes. Partout sur la planète, on dit que l'énergie la moins coûteuse est celle qu'on ne consomme pas. Pourquoi ne pas mettre en place des programmes incitatifs à la diminution de la consommation, ou à la consommation raisonnée de notre énergie?

Au lieu de cela, notre bon gouvernement nous encourage à continuer à consommer en nous donnant toujours plus de facilité de consommation.

Ensuite, ce même gouvernement se rend dans les forums publics en se pavanant et en clamant ses intentions de bonne gouvernance. Si ce n'est pas de l'hypocrisie cela, alors que quelqu'un m'aide à comprendre les arabesques de notre premier ministre.

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Marche action climat à Québec, 11 avril 2015

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