Yann Martel est apparu tout d'un coup dans le firmament québécois avec le prestigieux Booker Prize (2002) pour son Life of Pi. Un immense prix - l'équivalent anglais du Goncourt- gagné par un inconnu. Un Québécois qui écrit tellement bien en anglais qu'il bat les Anglos sur leur propre terrain. Wow.
Martel est un pur produit de notre plus récente diaspora. Il naît par hasard en Espagne, le 25 juin 1963. Son père, Émile, fait un doctorat à Salamanque. Émile fera carrière dans l'enseignement et la diplomatie ce qui amènera la famille à bouger beaucoup. Le petit Yann sera éduqué en anglais aux États-Unis, en Ontario, au Mexique et en Amérique centrale. Il fera son baccalauréat à Peterborough.
La famille vient de Québec. L'ancêtre, Honoré Martel dit Lamontagne (1632-1714), originaire de Paris, y est arrivé en 1665. Membre de la cie de Berthier, du régiment de Lallier, Martel a participé à mater les féroces Iroquois, ennemis jurés de la jeune colonie que Denis Coderre a recyclés en fondateurs de Montréal!
Le père d'Émile était médecin à Lévis (en fouillant dans l'arbre, j'ai découvert qu'il était le petit-cousin de ma grand-mère Verret, ce qui fait de Yann mon petit-petit-petit cousin; beaucoup font de la généalogie pour trouver des ancêtres célèbres. Sont souvent déçus. Plus facile de trouver des cousins célèbres...)
Pour écrire son best-seller, le cousin a passé six mois en Inde, visitant églises, temples, mosquées et... zoos. Il a tout mélangé: les textes religieux et les naufrages, l'hindouisme, l'islam et le christianisme, les hommes et les bêtes sauvages. Sur le même radeau! Et vogue la galère, de l'Inde au Canada.
Vendu à plus de dix millions d'exemplaires, Life of Pi est le plus gros best-seller de toute l'histoire de la littérature québécoise. Douze fois Le matou. Écrire en anglais ouvre tout un marché, M. Beauchemin!
En chiffres bruts, c'est aussi l'œuvre québécoise la plus vendue, devant l'album D'eux de Céline Dion (7 millions).
En plus du Booker, le roman s'est mérité de nombreux prix à travers le monde dont le Hugh-MacLennan au Canada et le Boeke en Afrique du Sud.
Même Barack l'aurait lu. L'homme le plus occupé de la planète a pris le temps, de son bureau ovale, de lui envoyer un petit mot personnel soulignant ses talents pour raconter une histoire et décrivant l'œuvre comme «une élégante preuve de l'existence de Dieu». Dixit l'homme le plus puissant sur terre après Dieu.
Après quelques tergiversations, c'est finalement le réalisateur Ang Lee qui a adopté son œuvre pour le cinéma. En 2013, le film était en nomination pour 11 Oscars. Il en a remporté quatre. Les médias québécois en ont peu parlé, chouchoutant un autre Yan qui lui a fait chou blanc (avis à Louis T: ça veut dire ne rien gagner).
Aux dernières nouvelles, Yann Martel habitait à Saskatoon (Bois de flèche, à l'époque des Métis) en Saskatchewan, pays des Trois Accords. Pis?
LIGNÉE PATERNELLE DE YANN MARTEL
MARTEL, Émile
PERRON, Nicole
m. 1 septembre 1962, Sillery
MARTEL, Émile
BOURGAULT, Carmelle
m. 24 mai 1930, St-Antoine-de-Lévis
MARTEL, Télesphore
PARENT, Joséphine
m. 19 juillet 1892, St-Roch, Québec
MARTEL, Prosper
VERRET, Élisabeth
m. 16 avril 1861, St-Ambroise-de-Jeune-Lorette
MARTEL, Jean-Baptiste (1788-?)
VERRET, Angélique (1791-?)
m.10 novembre 1812, St-Ambroise-de-Jeune-Lorette
MARTEL, Jean-Baptiste (1756-1805)
BÉDARD, Josephte (1756-1821)
m. 8 avril 1782, Charlesbourg
MARTEL, Pierre (1701-1768)
BARBEAU, Thérèse (1712-1766)
m. 16 novembre 1739, Charlesbourg
MARTEL, Jean-François (1671-1715)
VANNIER, Madeleine (1675-1749)
m. 14 février 1695, Charlesbourg
MARTEL dit LAMONTAGNE, Honoré (1632-1714)
LAMIRAULT, Marguerite (1645-1706)
m. 26 novembre 1668, Québec
MARTEL dit LAMONTAGNE, Jean
DUCHESNE, Marie-Barbe
m. St-Eustache, Paris, France