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Julie Payette et la généalogie alternative

Madame Payette a commencé son règne par toute une «fake news».
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Julie Payette
Chris Wattie / Reuters
Julie Payette

« Mon père m'a dit que mon ancêtre, Pierre Payette, dit St-Amour, est arrivé sur ce territoire en 1665. Il était soldat au régiment de Carignan sur l'île de Montréal. (....)

« Mon ancêtre Pierre Payette était donc un militaire, et est ensuite devenu agriculteur. Il s'est installé à Pointe-aux-Trembles, sur l'île de Montréal. Il a eu beaucoup d'enfants et plusieurs générations sont nées sur l'île de Montréal : mon père, mon frère, ma sœur, moi-même et Laurier, qui représente la 13e génération canadienne », racontait fièrement Julie Payette lors de son discours d'intronisation royale.

« Quelques années plus tard, mon autre ancêtre, François Payette, est devenu coureur des bois », rajoute-t-elle. « J'imagine qu'il était un bon pagayeur. Il était un homme de confiance de la Compagnie de la Baie d'Hudson, et un traducteur de langues amérindiennes. François Payette est parti explorer le nord-ouest du continent américain et, aujourd'hui encore en Idaho, on retrouve une ville, un comté, une rivière et même un parc national qui s'appellent Payette. »

Si Pierre Payette dit Saint-Amour (1641-1719) était effectivement le premier ancêtre français de notre nouvelle GG, le François Payette, coureur des bois, dont elle parle fièrement, n'était nullement son ancêtre même si elle a un ancêtre qui porte ce nom.

Madame Payette a commencé son règne par toute une «fake news».

Julie Payette est née à Montréal le 20 octobre 1963. Elle est la fille d'André Payette et de Jacqueline Carey et la petite-fille de Roland Payette (1906-1977) et de Jeanne Huberdeau (1907-1992). Si Rolland était le petit-fils de Francois Payette, ce François, né à Repentigny en 1838 et mort au même endroit en 1918, n'a rien à voir avec le héros de l'Idaho. Madame Payette a commencé son règne par toute une «fake news».

François Payette, le coureur des bois, est né le 27 septembre 1793 à St-Roch-de-l'Achigan. Il était le fils de Jean-Baptiste Payette (1760-?) et de Judith Beaupied (1754-1825).

L'aventure de Payette dans l'Ouest américain n'est pas facile à remonter puisqu'il n'a pas écrit ses mémoires. Si les témoignages de son passage chez l'Oncle Sam sont nombreux, ils sont aussi parfois contradictoires.

Payette apparaît dans les livres d'histoire vers 1810. À 18 ans, il rame sur le Lac Ontario : il construit des radeaux et les amène jusqu'à Québec, 500 km plus bas. L'année suivante, il s'engage pour l'American Fur Company de John Jacob Astor. Immigrant allemand, premier millionnaire américain, Astor avait les Canadiens français en haute estime au point d'en amener un grand nombre dans son aventure dans l'Ouest américain.

En 1812, Payette arrive à l'embouchure du fleuve Colombia à bord du Beaver, le deuxième bateau envoyé par Astor (d'autres prétendent qu'il est arrivé en 1810 à bord du Tonquin). Commandé par un ivrogne, The Beaver, qui a fait le tour du Cap Horn, a perdu la moitié de son équipage en chemin, victime des Indiens et de la maladie.

Avec une poignée de trappeurs, Payette est venu construire Fort Astoria (aussi nommé Fort George) qui servira à Astor comme tête de pont dans sa fabuleuse aventure de commerce entre l'Amérique et la Chine.

Entre 1816 et 1821, Payette fait partie des expéditions de Donald McKenzie ce qui l'amène jusqu'en Idaho.

En 1818, avec un petit groupe de quatre trappeurs, il explore ce qui deviendra plus tard le bassin de la rivière Payette. Un affrontement avec les Indiens le blesse d'une flèche. Les trappeurs perdent tout : cheval, vêtement et fourrure. Il doit se sauver à la nage dans la Rivière du Serpent, flambant nu. Payette retrouve un cheval et poignarde un Indien dans les côtes en représailles.

La trappe lui rapporte 200 livres par année, en plus d'une commission sur les fourrures. En 1829, on le retrouve à Fort Vancouver et en 1830 à Fort Colvile.

Vers 1830, le commerce de la fourrure est en déclin. Payette se sédentarise.

En 1834, la Cie de la Baie d'Hudson (qui a acheté la American Fur Company), le nomme commandant et chef du bureau de poste de Fort Boise.

À la même époque, il épouse Nancy Portneuf, fille d'un trappeur canadien-français ami, Joe Portneuf, et d'une autochtone ; Nancy mourra en 1837.

Payette a eu plusieurs épouses autochtones. Ainsi allait la vie de nos coureurs des bois..... et de jupons.

Il a eu un fils, Baptiste, qui fera des études à Cambridge au Massachusetts. Et une fille, Marie-Angélique, morte en 1847.

En 1836, il est interprète pour le Conseil du Nord-ouest auprès des Kootenais. Il enseigne aux autochtones comment fumer et conserver le saumon.

En 1839 l'explorateur Thomas Jefferson Farnham le décrit comme un «merry, fat old gentleman of fifty ». Il souligne l'hospitalité et la courtoisie de Payette. D'autres mentionnent qu'il aime danser.

En 1842, François est le seul Blanc dans le fort et il fait savoir à ses supérieurs qu'il pense à rentrer au pays.

Après plus de 30 ans dans l'Ouest américain, Payette rentre à Montréal le 6 septembre 1844 avec 500 livres en poches. « Peu de voyageurs ont fait autant d'argent », mentionne son biographe. « Plusieurs sont morts dans le bois, d'autres sont partis vivre chez les Indiens (...) Très peu se sont retirés avec pareille somme. Dans un sens, son parcours est hors du commun ».

LIGNÉE PATERNELLE DE FRANCOIS PAYETTE

PAYETTE, Jean-Baptiste (1760-?)

BEAUPIED, Judith (1754-1825)

m. 7 janvier 1783, L'Assomption

PAYETTE, Jean-Baptiste (1729-1809)

LIMBE-LAROSE, Marie (1738-1822)

m. 11 février 1754, L'Assomption

PAYETTE, Guillaume (1702- ?)

THOUIN, Marguerite (1708-1790)

m. 17 novembre 1727, Repentigny

PAYET dit SAINT-AMOUR, Pierre-Guillaume (1674-1747)

MENARD, Genevieve (1677-1755)

m. 11 janvier 1700, Pointe-aux-Trembles, Mtl

PAYET dit SAINT-AMOUR, Pierre (1641-1719)

TESSIER, Louise (1657-1727)

m. 26 mars 1657, Montréal

LIGNÉE PATERNELLE DE JULIE PAYETTE

PAYETTE, André

CAREY, Jacqueline

Mariés le 24 septembre 1960, St-Charles-Garnier, Montréal

PAYETTE, Roland (1906-1977)

HUBERDEAU, Jeanne (1907-1992)

m. 17 novembre 1936, Notre-Dame-du-Rosaire, Montréal

PAYETTE, Bénoni (1873-1951)

FOREST, Élisabeth (1880-1971)

m. 23 mai 1904, St-Lin Laurentides

PAYETTE, François (1838-1918)

PAYETTE, Tharsile (1839-1905)

m. 23 juillet 1861, Le Gardeur

PAYETTE, Louis (1798-1887)

HENAULT, Charlotte (1797-1881)

m. 21 octobre 1816, Repentigny

PAYETTE, Louis (1758-1846)

PRUDHOMME, Marie-Josephte (1760-1845)

m. 7 octobre 1776, L'Assomption

PAYETTE, Louis (1731-1790)

BEAUDRY, Marie-Françoise (1734-1812)

m. 20 janvier 1755, Repentigny

PAYETTE, Pierre (1701-1754)

JETTE, Isabelle (1697-1779)

m. 14 février 1724, Montréal

PAYETTE dit SAINT-AMOUR, Pierre-Guillaume (1674-1747)

MENARD, Geneviève (1677-1755)

m. 11 janvier 1700, Pointe-aux-Trembles

PAYETTE dit SAINT-AMOUR, Pierre (1641-1719)

TESSIER, Louise (1657-1727)

m. 26 mars 1657, Montréal

(le couple a eu 12 enfants)

Avril 2018

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