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Le féminisme doit triompher

Le féminisme n'est rien d'autre que la Justice. Justice, avec une majuscule.
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Le premier, Platon (-428 à -348), a presque dit que homme et femme sont égaux :

«L'homme et la femme pour être bons ont besoin des mêmes choses : Savoir, justice et sagesse.» - Platon (Ménon).

Ici, les mots «des mêmes choses» ont un grand poids.

«Il n'y a aucun emploi exclusivement propre à la femme en ce qui regarde l'administration de la Cité.» - Platon, La République, 455, a.

En clair, il faut des femmes partout. Exit donc les trois monothéismes chez qui toute femme est seconde ou derrière.

Le féminisme est la conquête de l'égalité politique, sociale, économique, culturelle et familiale entre les hommes et les femmes. Rien d'autre que la Justice. Justice, avec une majuscule.

Toutes les statistiques mondiales indiquent que la victoire n'est pas encore arrivée. Toutes, ou presque, démontrent que la Cause avance. Sauf pensée magique, pour qui elle avancera d'elle-même sans effort, il est prévisible qu'elle finisse par triompher avant la fin de ce siècle. Et le siècle n'est pas vieux...

La cause féministe a de grands obstacles à dangerosité variable : les divisions d'écoles superflues ; le machisme, résiduel en Occident mais massif ailleurs ; la misogynie ; la manipulation ; l'intimidation ; les religions ; le carriérisme individualiste ; le masculinisme sans nuance ; la tyrannie ; les viols et coups ; l'absence de culture érotique intégrée à la pédagogie ; la confusion entre les problèmes du genre avec ceux bien distincts de la condition humaine, de la condition sociale, de la culture historique de chaque pays.

Même les autres urgences (conflits nationaux, crises économiques, enjeux écologiques, chômage, criminalité de droit commun ou terroriste) lui volent la vedette ou la font régresser, l'évinçant des divers agendas des décideurs et des institutions.

Pourtant, le féminisme est la libération de la moitié de l'humanité. Plus encore, c'est l'équilibre hormonal des groupes humains. Tout professeur vous dira que la mixité scolaire atténue la gestion de groupes, car l'équilibre des humeurs y est apaisante. De même sans doute dans toutes les autres instances institutionnelles où les femmes sont largement sous-représentées, voire absentes.

Tous les arguments bâtards sont lancés contre l'apport bénéfique des femmes au pouvoir ou à l'enrichissement égalitaire. Élisabeth 1ère a fait trancher la tête à sa cousine. Catherine II fut aussi tyrannique que les autres tsars en faisant tuer son mari. Théodora n'était qu'une ancienne prostituée. Victoria une grosse niaise. La Pompadour fit perdre à la France l'Amérique française. La femme de Clovis le pousse à un christianisme assez misogyne, merci. De même, Anna Porphyrogénète pousse son mari Basile 1er, dit «fornicator maximus», à se convertir et à christianiser de force tout son peuple.

Que de femmes influentes peu féministes...

Que dire de ces saintes d'autant plus pieuses qu'elles étaient masochistes. De ces musulmanes qui se voilent pour ne pas être giflées. De ces nymphettes fort cigales qui ne savent pas qu'elles vieilliront.

Même aujourd'hui, qu'ont fait Thatcher, Campbell, Merkel, Édith Cresson, Condoleezza Rice, Dilma Rousseff, Hillary Clinton pour la cause des femmes ? Le bilan féministe est mince, encore que le bilan sérieux et crédible des actions féministes par les femmes reste à faire. Elles-mêmes, sans aucun doute, espéraient réussir mieux.

Que nous reste-t-il pour espérer la victoire finale du féminisme ? Imposer dans les cursus scolaires les œuvres et les actions d'Olympe de Gouge, George Sand, Simone de Beauvoir, Élisabeth Badinter, Benoîte Groulx, Nancy Frazer, Caroline Fourest, Djemila Benhabib, Louise Mailloux, et d'autres. En fait, les Lumières, toujours les Lumières, dont Andréa de Nerciat, Condorcet, Stuart Mill et tous ces hommes qui, certainement, ont eu Éros pour premier lien, dévoilant tous les autres.

Éros n'est pas toujours au rendez-vous : la misogynie est une chaîne infernale qui débute avec la mère ou la grande sœur. Si elle est déficiente ou maltraitée, elle se venge... Terrible cercle de cruautés générationnelles.

Quel bonheur, quel espoir ! L'inverse est aussi vrai, tel Andréa de Nerciat (1739-1800), le féministe érotique, dans Félicia, Lolotte, Les Aphrodites.

Quels sont les écueils des femmes ? L'enlisement dans le carriérisme en solitaire, la bigoterie chloroforme, la misandrie mal informée, les charges monoparentales, l'aliénation de Cendrillon, le mariage devant Dieu et la soumission devant Sade.

Et cette faiblesse : «ne pas se dire féministe pour ne pas effaroucher les hommes»...

Bref, la cause des femmes est liée au succès de toutes les autres causes progressistes, comme il est dit que tout bien irradie le reste.

Qui sont les alliés objectifs des femmes ? Les laïcistes, les athées, les libertins et les «gauches» de toutes couleurs.

Si quelqu'un doute du féminisme ou ne sait plus s'y retrouver, présentez-lui une des Femen, qui sont les plus courageuses de tous et de toutes.

Il n'y a pas que les enfants qui grandissent à la mamelle : «Elle fait rire les vieux du rire des enfants» (Baudelaire).

Molière dit à une jeune fille :

«Votre sexe n'est là que pour la dépendance.

Du côté de la barbe est la toute-puissance.»

Une Femen aurait pu, selon moi, lui répondre :

«Notre barbe plus bas vit passer ta naissance

Que tu nous paies fort mal de ta reconnaissance.»

En ce 8 mars, mobilisons les troupes pour aimer avec force et Justice l'autre moitié de nous-même tel que nous fit la nature :

«La racine de la vie est la femme qu'on aime» - Hain-Teny.

«La femme est le rayon de la lumière divine» - Djalâl ud-Dîn Rûmi.

«Les femmes marchent comme des chefs-d'oeuvre» - Rodin.

«Ne pourrait-on point découvrir l'art de se faire aimer de sa femme ?» - Jean de La Bruyère.

«Chaque femme est une coupe merveilleuse, et le vin de l'amour est toujours le même» - Olaf Bull.

«Qu'y a-t-il de meilleurs que la sagesse ? La femme. Et qu'y a-t-il de meilleur qu'une femme bonne ? Rien.» - Geoffroy Chaucer.

«C'est nous qui faisons les femmes ce qu'elles valent, voilà pourquoi elles ne valent rien» - Mirabeau.

«Derrière nous les femmes s'étend le système patriarcal avec sa nullité, son amoralité, son hypocrisie, sa servilité. Devant nous s'étendent la vie publique et le système professionnel, avec leur passivité, leur jalousie, leur agressivité, leur cupidité. Un harem ou un bungalow. Un choix entre deux maux.» - Virginia Woolf.

Selon la Femen québécoise Neda Topaloski : «Le message, c'est l'image ! Le corps n'est pas seulement le moyen, c'est aussi le message. On cherche à soustraire le corps de la femme de la logique patriarcale, et c'est la performance de cette soustraction qui est exactement le message, cette femme qui oppose sa subjectivité à une objectivation [patriarcale] permanente. (...) Ce n'est pas normal que j'enlève mon chandail huit secondes et que les gens en parlent autant, sur les plus gros canaux de communication. De la même manière que ce n'est pas normal que des fascistes nous battent [sous l'acclamation de la foule, comme ce fut le cas ce week-end en France lorsque trois Femen ont interrompu un discours de Marine Le Pen], de la même manière que ce n'est pas normal que des chrétiens évangélistes à Ottawa veuillent nous frapper lors d'une manif anti-avortement à Ottawa. Ce sont ces réactions qui montrent à quel point nos actions sont nécessaires, qui démontrent que les femmes libres ne sont absolument pas tolérées. Et tant que ce sera le cas, je vais continuer. Et les femmes vont continuer, moi ou une autre.»

«La chasteté est la vertu que les femmes honorent le moins chez un homme.» - André Theuriet.

«J'ai besoin de féminisme, car j'ai l'intention d'épouser quelqu'un de riche, et ça ne pourra pas se faire si ma femme et moi ne gagnons que 75 sous pour chaque dollar gagné par un homme.» - Caitlyn Cannon, lesbienne.

«Je suis femme. Dieu ne m'aime pas. Il préfère le mâle qui tue, ce coq dément.» - Maria Luisa Belleli.

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