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Foi et doute, des compagnons

Il nous arrive d'osciller entre la foi et le doute, l'adhésion et la remise en question, un peu comme les premiers disciples de Jésus. Le romancier Georges Bernanos le rappelle avec cette phrase lapidaire: «».
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Il nous arrive d'osciller entre la foi et le doute, l'adhésion et la remise en question, un peu comme les premiers disciples de Jésus. Le romancier Georges Bernanos le rappelle avec cette phrase lapidaire: «La foi, c'est 24 heures de doute moins une minute d'espérance».

Le doute est un compagnon qui s'arrête parfois sur le bord du chemin et ne veut plus avancer. La foi lui vient alors en aide, écrit Benoît XVI : « Elle est une compagne de vie qui permet de percevoir avec un regard toujours nouveau les merveilles que Dieu réalise pour nous » (La porte de la foi, no 15). Mais le doute peut aussi aider la foi en la protégeant de l'orgueil, du fanatisme, de l'arrogance, de la dureté. Il n'y a pas d'évidence acquise à tout jamais dans la foi ; on ne peut pas prétendre que Dieu nous appartient. La foi est un don et une grâce, non la pensée magique qui se barricade derrière une forteresse de certitudes et de lois.

Une quête de bonheur

La foi est une quête de bonheur personnel et collectif qui questionne parfois les observances. Les lois et les règlements peuvent donner une impression de sécurité qui rend des croyants fanatiques, comme les pharisiens ou certains intégristes. On le voit actuellement dans certaines parties du monde où l'on massacre et pille allègrement sans la moindre ombre d'un doute.

Une foi qui accueille le doute s'ouvre au dialogue, au partage, au respect. Saint Paul met en garde contre la justification par les observances extérieures. Il rappelle que ce n'est pas la loi qui sauve, fût-elle celle de Moïse, mais la foi au Christ qui donne l'Esprit d'amour et de pardon.

Descartes écrit dans les Règles pour la direction de l'esprit : « Je doute, donc Dieu est. » Le doute est lié à la foi; il épure notre désir et nous libère des idées toutes faites sur Dieu dont on risque d'être prisonnier, d'en faire un instrument idéologique, comme je l'ai montré dans mon Petit dictonnaire de Dieu.

Le doute peut être utile, s'il est passager, comme l'indique un personnage du roman de Yann Martel, L'histoire de Pi, duquel on a tiré un très beau film : « Si le Christ a passé une nuit d'angoisse à prier, s'il a crié de la Croix : "Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné?", nous avons sûrement nous aussi le droit de douter. Mais il nous faut aller de l'avant. Choisir le doute comme philosophie de vie, c'est comme choisir l'immobilité comme mode de transport".

Il y a assez de lumière dans la foi pour croire et assez d'obscurité pour douter. Le doute indique ce que sera notre prochaine étape dans la foi, ce sur quoi il faudra travailler pour grandir, pour aimer. Jésus veut que nous ne cédions pas à la crainte, car Dieu est amour : « Il n'y a pas de crainte dans l'amour, l'amour parfait chasse la crainte » (1 Jn 4, 18). Comme l'écrivait si bien Thérèse de Lisieux, un an avant son entrée dans la Vie le 30 septembre 1897 : « C'est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l'Amour ».

Ce texte a aussi été publié sur le blogue personnel de Jacques Gauthier

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