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«Aimez vos ennemis»

Aucune religion ne va aussi loin dans le radicalisme de l'amour que le christianisme, même quand l'autre a tort, que la blessure est immense. Au précepte ancien « œil pour œil, dent pour dent », Jésus oppose le pardon sans limites.
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Ce billet a aussi été publié sur Le blogue de Jacques Gauthier

Avez-vous des ennemis ? Non ! Cette parole de Jésus peut tout de même vous concerner: « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » (Matthieu 5, 44). Quelle révolution! Quelle utopie! Les ennemis se cachent parfois sous des désirs suspects: désir de rancune envers un membre de la famille qui vous dénigre, désir de vengeance pour un collègue de travail qui parle derrière votre dos, désir de jalousie pour quelqu'un qui a plus de succès que vous...

Aucune religion ne va aussi loin dans le radicalisme de l'amour que le christianisme, même quand l'autre a tort, que la blessure est immense. Au précepte ancien « œil pour œil, dent pour dent », Jésus oppose le pardon sans limites. Les premiers chrétiens se sont donné des règles d'accueil, de pardon, de l'amour des ennemis, de la prière des persécuteurs, pour durer et pour le bon fonctionnement de leur vie communautaire. Telles sont encore les attitudes à adopter quant aux adversaires, comme on l'a vu dans le très beau film Des hommes et des dieux qui raconte l'aventure de prière et de pardon des moines cisterciens de Tibhirine, assassinés en Algérie.

Nelson Mandela est un autre exemple de l'amour des ennemis. Il a cru qu'il pouvait vaincre le régime de l'apartheid par son grand désir de justice et de paix. Il a espéré que son peuple verrait la lumière de la liberté, même quand il a été condamné à la prison à vie en 1964, jusqu'à sa libération en 1990. Il a pardonné à ses ennemis, tendu la main aux grands et aux petits de ce monde. Même mort, il continue d'inspirer. (Lire ce billet de mon blogue, Nelson Mandela: une conscience, une inspiration).

« Dieu ne donne pas d'ordres, il lance des appels », écrit Paul Evdokimov dans L'amour fou de Dieu. En nous demandant d'aimer nos ennemis, de prier pour nos persécuteurs, de ne pas se venger, de vivre la réconciliation, Jésus nous dit de quelle manière Dieu, qu'il appelle son Père, aime. La meilleure façon de répondre à cet amour est de nous aimer les uns les autres. Mièvrerie et simplisme, me direz-vous? Avez-vous une autre voie? Il me semble que nul chemin n'est plus sûr pour aller vers soi et vers Dieu, si on est croyant, que celui qui passe par l'amour du prochain. « Si quelqu'un dit : "J'aime Dieu", alors qu'il a de la haine contre son frère, c'est un menteur » (1 Jean 4, 20).

« L'amour est la plus universelle, la plus formidable et la plus mystérieuse des énergies cosmiques » (Pierre Teilhard de Chardin). Aimons donc, c'est-à-dire soyons accueillants et miséricordieux, en aimant nos ennemis et en rejetant la vengeance. L'amour véritable est à ce prix. Et vouloir aimer est déjà un premier pas.

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