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On va rien lâcher!

Les CPE sont malmenés, les écoles manquent de ressources, l'attente pour des services et soins en santé s'allonge.
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Cette semaine aura lieu en Suisse le Sommet de Davos, une rencontre réunissant 1 500 dirigeants d'entreprises et des représentants gouvernementaux, au total plus de 2 500 participants provenant de plus de 100 pays et régions du monde.

Comme le rapportait un média français, «l'édition 2016 du Forum permettra de mieux comprendre comment la quatrième révolution industrielle peut bénéficier l'espèce humaine tout en adressant les défis qui y sont attachés».

Cette quatrième révolution industrielle réfère «à la transformation socio-économique engendrée par des avancées au niveau de l'intelligence artificielle, la robotique, les véhicules autonomes, l'impression 3D, la nanotechnologie et d'autres domaines scientifiques.»

Les premiers ministres du Canada et du Québec, MM. Trudeau et Couillard, y participeront également en compagnie de quelques ministres de leur gouvernement respectif. Bien sûr, ils nous diront qu'ils ne peuvent être absents d'une telle rencontre où l'Économie avec un grand «É» est à l'ordre du jour.

En fait, cette réunion annuelle de riches dirigeants d'entreprises et de leurs valets gouvernementaux permettra à tous ces gens d'analyser le monde et les possibilités d'y accaparer encore plus de richesses au détriment du bien commun, tant local et régional que national et mondial. Ces gens identifieront les freins à leur commerce et à leur développement, et nos services publics (santé, éducation, aide sociale, infrastructures, etc.) continueront de s'effriter, de se désagréger, de s'ouvrir à leur marché à mesure qu'ils et elles organiseront et planifieront les opérations légales de pillage de notre bien commun: les accords de libre-échange, et leurs sections sur les marchés publics.

Il peut être intéressant de savoir que même l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) dans son rapport de 2011, Principes de l'OCDE pour renforcer l'intégrité dans les marchés publics, qualifiait les marchés publics comme «l'un des principaux domaines à risque» de gaspillage de fonds publics, de malversations et de corruption, vu «l'étroite interaction des intervenants publics et privés». La culture du secret qui entoure souvent les contrats en découlant n'y est pas étrangère: pensons ici aux contrats en PPP, et aux pots-de-vin versés entre autres à Arthur Porter, un bon ami de Philippe Couillard, dans la construction du CUSM.

Mais cela n'arrêtera pas nos premiers ministres, en particulier M. Couillard, puisqu'au même moment son gouvernement continue de couper dans les services publics, dans nos services sociaux.

Les CPE sont malmenés, les assistés sociaux assaillis de nouvelles mesures qui les fragilisent, les écoles manquent de ressources matérielles et de personnel pour assurer un minimum de qualité, l'attente pour des services et soins en santé s'allonge et le personnel est débordé au point d'en tomber malade, l'accessibilité à des services publics en plusieurs domaines est réduite, forçant le recours au privé pour ceux et celles qui peuvent se le permettre, ne serait-ce qu'un temps.

Des organisations de personnes âgées et retraitées s'unissent pour dénoncer la situation que leur cause la légalisation des frais accessoires, mais l'orientation gouvernementale ne change pas.

Et ce sont les plus démunis qui écopent. On l'a vu cette semaine, avec les centres de désintoxication pressés comme des citrons, au point où l'un d'eux ferme ses portes et un autre menace d'en faire autant. Comme le disait une dame au bureau de poste à propos de l'entrevue de la ministre Charlebois sur la fermeture du centre Mélaric: «Elle, elle ne comprend jamais rien. J'suis sûre qu'elle ne comprendrait pas plus pourquoi ça coûte plus cher nourrir un ado qu'un enfant de cinq ans. "Va falloir qu'on m'explique: c'est deux enfants, pourquoi ça coûterait plus cher pour l'un que pour l'autre? Ça doit être mal administré!" qu'elle dirait !»

Certains ont peut-être vu le ministre Coiteux expliquer à Infoman qu'il avait inventé un moyen de contrôler les dépenses, «le cran d'arrêt», disait-il, qui consiste à dire à un ministre qui croit avoir trouvé une bonne idée qu'il peut la réaliser en utilisant les budgets déjà à sa disposition et, conséquemment, qu'il doit la financer en coupant autre chose qui est une moins bonne idée. Ainsi, les budgets ne sont pas dépassés, concluait-il.

Pour les démunis, on le voit bien, le cran d'arrêt. Mais on aimerait bien savoir où était le cran d'arrêt avec le ministre Daoust quand, pour soutenir Bombardier et sa CSeries, il a annoncé que le gouvernement allait emprunter 1,3 milliard de dollars. Cran d'arrêt ou arrêt du cran?

Comme l'a dit le président du Réseau FADOQ lors de la conférence de presse sur les frais accessoires: «Que le ministre Barrette cesse d'être fort avec les faibles et faible avec les forts».

En fait, ce vœu pourrait être celui qu'on veut voir s'appliquer à tout le gouvernement en 2016.

En ce début d'année, je nous souhaite de garder confiance en nos moyens, en nos forces, en nos capacités et possibilités de changer les choses. Je nous souhaite de nous planter les pieds solidement dans la réalité pour arrêter de reculer.

Il faut que le slogan «On avance, on avance, on re-cu-le pas !», souvent entendu dans les manifestations, devienne réalité.

La lutte n'est pas terminée: elle ne fait que commencer. On ne baissera pas les bras.

Comme le dit Grand Corps Malade dans La course contre la honte: «On va rester groupé... On va rien lâcher !»

Bonne année 2016 !

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