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Ce ministre, ce gouvernement, ces néo-libéraux qui n'ont pas la moindre petite parcelle de coeur, cesqui semblent impossibles à arrêter sont plus faibles qu'on ne le pense: ils craignent l'opinion publique.
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Contre vents et marées, depuis son accession au pouvoir, le ministre Barrette impose sa réforme du système public de santé et de services sociaux à coup de projets de loi, chacun ayant un rôle bien précis dans un plan global visant à ouvrir le marché des soins et services sociaux et de santé, un marché où il importe peu de savoir qui seront les prestataires ou comment se fera la prestation: l'objectif, comme l'a répété à plusieurs reprises le ministre Martin Coiteux en octobre 2014, est de repositionner l'État.

Les commissions parlementaires étant un passage obligé, le ministre Barrette s'est donc prêté à l'exercice, non sans démontrer à plusieurs reprises son agacement face aux opinions différentes de la sienne, d'autant qu'elles étaient légion, et qu'elles provenaient souvent d'expériences, de compétences et de connaissances plus élevées que la sienne.

Mais, quelles que soient les personnes ou les organisations qui sont venues présenter, expliquer, démontrer, prouver leurs dires et réprouver les siens, rien de tout cela ne l'a arrêté. Comme je l'ai rapporté dans ma chronique précédente, il a affirmé n'avoir besoin de personne pour lui dire ce qui ne marchait pas: lui, il sait quoi!

On ne compte pas non plus le nombre de fois où, pendant les travaux parlementaires, en points de presse ou en entrevues médiatiques, il a craché sur son prédécesseur à la tête du ministère de la Santé et des services sociaux, le Dr Réjean Hébert, l'accusant de n'avoir rien fait pour régler tous les problèmes que lui va régler en très peu de temps. Lui, il sait comment!

Cette façon de faire, cette brutalité, cet irrespect politique a atteint son paroxysme quand il s'est attaqué avec «une rare virulence» à sa vis-à-vis du PQ, Diane Lamarre. Au point où des chroniqueurs connus l'ont vertement critiqué et dénoncé comme « le bully» et même «Gaétan Trump».

Mais tout cela, c'était avant...

Avant le 26 mai. Avant que l'on apprenne qu'un résident de CHSLD, François Marcotte, 43 ans, souffrant de sclérose en plaques, avait lancé une campagne de sociofinancement visant à ramasser entre autres 5200 $ pour engager quelqu'un lui permettant de prendre trois douches par semaine.

La nouvelle a été reprise par tous les médias. On entendait parler de ça partout: les journalistes, les chroniqueurs, les commentateurs de la scène politique, monsieur et madame Tout-le-monde...

Dans une intervention à l'Assemblée nationale, Jean-François Lisée a fait référence à la prime Bolduc, 23 millions $ qui sont allés aux médecins, et avec laquelle, a-t-il dit, on aurait pu fournir 250 000 douches de plus par année aux résidents de CHSLD. En fait, à 50$ la douche, ça aurait permis plutôt 460 000 douches supplémentaires par année. À ce prix-là, la prime de départ du Dr Barrette de la FMSQ, à 1,2 M$, aurait suffi à elle seule à en payer 24 000 supplémentaires par année!

Le ministre s'est retrouvé en entrevue au téléjournal de 18h d'ICI-Radio-Canada. Et là, il s'est passé quelque chose. Écoutez cette entrevue. Vous y apercevrez un Gaétan Barrette pas mal moins fanfaron. Un Gaétan Barrette beaucoup moins baveux et sûr de lui qu'à l'accoutumée. Vous y verrez un Gaétan Barrette pris les culottes à terre.

Bien sûr, vous verrez encore le Gaétan Barrette qui tente de salir son vis-à-vis sur la question, Jean-François Lisée. Mais vous découvrirez un Gaétan Barrette qui, pour montrer qu'il a raison, se met tout à coup à citer les propos (sensés) de son prédécesseur, Réjean Hébert, allant même jusqu'à faire référence à «tous les experts en la matière», des experts dont il n'avait cure, pour ne pas dire rien à foutre, en commission parlementaire sur le projet de loi 10, eux qui lui ont TOUS dit de ne pas faire ses fusions d'établissements.

Mais ce que cette entrevue nous montre surtout, c'est que ce ministre, ce gouvernement, ces néo-libéraux qui n'ont pas la moindre petite parcelle de coeur, ces bully qui semblent impossibles à arrêter sont plus faibles qu'on ne le pense: ils craignent l'opinion publique.

Ils craignent que la population finisse par en avoir assez de l'accumulation des impacts scandaleux de leurs politiques.

Ils craignent que la population finisse tout à coup par se rendre compte que c'est elle, la majorité, que c'est elle qui crée la richesse et qui fait vivre la société.

Ils craignent que la population finisse par prendre confiance en elle.

Et qu'elle se soulève...

La semaine dernière, nous avons eu droit à une nouvelle qui a fait trembler les colonnes du temple, et tout l'édifice de la réforme Barrette. La semaine dernière, nous avons eu droit à une leçon, un rappel historique, dont nous devrions nous inspirer pour poursuivre la lutte: David Marcotte contre Goliath Barrette!...

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Mai 2017

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