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La guerre des mondes, version biologie

Bactéries, virus, champignons microscopiques, rickettsies, prion et autres ont souvent failli anéantir la race humaine.
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La guerre des mondes n'est pas que le titre du célèbre roman de science-fiction de H.G. Wells. Il évoque une invasion d'extraterrestres suivie d'une guerre entre ces deux mondes le leur et le nôtre. Une notion purement fictive croyez-vous?

Il existe cependant une réelle guerre des mondes qui fait rage depuis des milliards d'années sur terre, et ce, bien avant l'arrivée même de l'être humain. Aujourd'hui, on peut dire que cette guerre engage deux mondes: celui du vivant visible comme les hommes, les animaux et les plantes et celui de l'infiniment petit, un monde microscopique réel et parfois extrêmement dangereux, voire mortel. L'univers des microbes, encore appelé, les microorganismes, est aussi varié qu'omniprésent. Bactéries, virus, champignons microscopiques, rickettsies, prion et autres ont souvent failli anéantir la race humaine. Pensons aux grandes épidémies de pestes et de choléras au Moyen-âge ou, plus près de nous, la terrible pandémie de la grippe espagnole au début du XXIe siècle.

1) Les ennemis en cause

D'abord quelques notions de vocabulaire microbiologique. Il y a les bactéries. Ce sont en réalité des cellules primitives qui peuvent se multiplier par elles-mêmes. Exemples de maladies provoquées par des bactéries: la tuberculose, certaines gastroentérites, la listériose, la Clostrodium difficile, le SARM. Les virus ne sont qu'un amas de protéines au centre duquel se trouve un noyau d'acide nucléique. Un virus en dehors de l'organisme qu'il infecte ne peut pas se multiplier. Exemples de maladies provoquées par un virus : la grippe, le rhume, certaines encéphalites et gastroentérites. Un prion n'est qu'une séquence de protéines qui a la possibilité de se multiplier seulement dans des organes bien spécifiques. La maladie de la vache folle chez les bovins et celle de Creutzfeld-Jacob chez l'humain sont provoquées par un prion.

2) Les armes disponibles

Avec la découverte des vaccins par le médecin anglais E. Jenner à la fin du XIXe siècle, et celle des antibiotiques par le Canadien Alexander Fleming dans les années 1940, les humains avaient bien confiance de gagner définitivement la guerre contre les microbes. C'était bien mal connaitre ses ennemis. En effet, avec le temps les bactéries développent une résistance aux antibiotiques. En 1950, il était possible de guérir d'une gonorrhée avec quelques unités de pénicilline. Depuis les 10 dernières années, le nombre de souches de la gonorrhée résistante à la ciprofloxacine, l'un des principaux antibiotiques utilisés contre la gonorrhée, a augmenté de plus de deux cents fois. À part les antibiotiques, la vaccination constitue une autre partie de notre arsenal. Mais, elle a aussi ses bienfaits et ses limites. Vacciner, c'est un peu comme si vous donnez à votre armée, une photographie de l'armée adverse. Vous êtes ainsi mieux préparés et dès que l'adversaire met le pied sur votre territoire, votre armée sait comment le combattre. Cette reconnaissance de l'ennemi ne garantit pas la victoire, mais en augmente les chances. Dans un cas historique, nous avons pu, grâce à la vaccination, éradiquer la maladie, il s'agit de la variole. La poliomyélite risque bien d'être la deuxième maladie en importance que les vaccins sont en voie d'éradiquer.

Notre artillerie lourde est donc constituée essentiellement de trois types de protection: les antibiotiques qui éliminent les bactéries, mais qui par le phénomène de résistance peuvent provoquer la venue de superbactéries, les virucides dont certains sont extrêmement toxiques et qui sont capables de tuer les virus et les vaccins qui augmentent nos chances lors de certaines infections bactériennes ou virales. Du côté des défenses naturelles, notre organisme est doté d'un système immunitaire sophistiqué, mais qui connait aussi ses ratés. Mauvaise alimentation, manque de repos, stress, infections répétées, maladies chroniques et maladies immunitaires (exemple le SIDA) sont tous des facteurs pouvant diminuer les capacités du système immunitaire.

Les ennemis les plus médiatisés

1) Les infections respiratoires

La grippe est causée par un virus: l'influenza. D'année en année, le virus se modifie, il faut donc répéter la vaccination chez les personnes les plus à risques: les enfants, les personnes âgées et celles en contact avec ces groupes. Une pandémie potentielle de grippe aviaire a fait la manchette en 2005-2006. La panique passée, on n'en entend plus parler. Mais la menace est toujours aussi présente. Un jour, demain, l'an prochain ou dans cinq ans, une pandémie de grippe risque de se produire comme elle l'a fait régulièrement tous les 25 à 35 ans, la dernière pandémie de grippe étant survenue en 1976. La meilleure mesure de prévention sera de garder au moins un mètre de distance entre tout individu, éviter autant que possible d'être en contact avec une personne atteinte, se faire vacciner et se laver fréquemment les mains.

Autre infection qui a fait la une: le SRAS. Il est dû à l'apparition d'un nouveau type de coronavirus. Au Canada, les risques sont faibles, les foyers d'infection se situant surtout en Asie. Mais si on revient d'un voyage dans ces pays et qu'on souffre de symptômes respiratoires douloureux, il faut contacter un médecin dans les meilleurs délais.

2) Les infections du tractus alimentaire

Ce sont les fameuses gastroentérites. Elles se traduisent par des nausées, des vomissements, le tout parfois accompagné de fièvre. Plusieurs bactéries comme la salmonelle (comme sur le poulet), l' E. coli (comme sur le bœuf), la listériose (viandes et produits laitiers), la C. difficile et des virus comme le virus de Norwalk peuvent infecter l'estomac et les intestins. Lorsque l'un ou l'autre de ces microorganismes créent problème, c'est souvent qu'il y a eu des relâchements dans les mesures d'hygiène préventives de base. On ne se lave pas suffisamment les mains, la nourriture n'est pas cuite à point, les équipements ont été mal nettoyés, etc. Si plusieurs de ces infections particulièrement la C. difficile, l'E. Coli ou le virus de Norwalk touchent fréquemment les milieux hospitaliers, c'est tout simplement que les patients hospitalisés ont souvent un système immunitaire affaibli (par leur maladie) et que plusieurs personnes se retrouvent dans l'entourage rapproché les unes des autres facilitant le passage des microbes de l'un à l'autre. Il faut se rappeler que l'hôpital n'est pas un centre de loisirs. Dix visiteurs auprès d'un malade et des enfants qui courent partout ne sont pas particulièrement souhaités. Un ou deux visiteurs à la fois, laisser les enfants à la maison en autant que faire se peut, et se laver les mains avant d'entrer dans la chambre et après en être sorti seraient des mesures minimales pour limiter les risques de contamination.

Les voyages

Pour éviter de ramener de douloureux souvenirs de voyage, deux mesures s'imposent. Vérifier avant de faire vos réservations quelles sont les maladies auxquelles vous risquez d'être exposés au lieu de votre destination. Assurez-vous d'avoir les vaccins en temps opportun et d'avoir dans vos bagages certains médicaments nécessaires pour certains pays. Votre agence de voyages doit pouvoir normalement vous renseigner, mais ne prenez pas de risque. Une visite sur le site de Santé Canada, à l'option santé en voyage (http://www.hc-sc.gc.ca/hl-vs/travel-voyage/index-fra.php) vous fournira une bonne banque d'information.

En résumé

Les 6 règles d'or pour éviter qu'un microbe ne vous tue

1) Soyez en bonne forme physique (saine alimentation, exercice physique, repos), votre système immunitaire sera en meilleure position pour vous défendre.

2) Éviter le plus possible les contacts avec des personnes infectées. Si vous rencontrez une personne qui tousse, essayez de maintenir une distance d'au moins un mètre en tout temps. Lavez-vous les mains après tout contact réel ou présumé. Si vous toussez, faites-le dans votre coude et non dans vos mains. Cela évite de transmettre le virus par une poignée de main ou encore de déposer des virus sur tout ce que vous touchez.

3) Lavez-vous les mains souvent. Le matin, avant et après chaque repas, avant et après être allé uriner ou à la selle, après avoir été en contact avec une personne ou l'entourage d'une personne contaminée et avant de se coucher.

4) Maintenez votre cuisine, vos accessoires de cuisine, votre salle de bain et vos surfaces de travail habituel (ordinateur, téléphone, automobile, etc) dans le meilleur niveau de propreté possible.

5) Faites-vous vacciner contre la grippe surtout si vous faites partie des personnes à risque.

6) Si vous voyagez, suivez scrupuleusement les consignes.

À votre santé.

Avril 2018

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