Dans le monde de l'herpès labial, autre nom du feu sauvage, il y a ceux chez qui le virus se manifeste et les autres. Car si la presque totalité de la population est porteuse du virus, certains individus connaîtront des irruptions à répétition tandis que le virus ne semble n'avoir aucun effet chez les autres.
Commençons par le début
Ce serait au cours des tout premiers mois suivants la naissance que le virus herpès simplex de type 1 (c'est son nom médical) serait transmis d'un adulte porteur au bébé. Ce virus élit alors domicile dans les ganglions nerveux et peut y rester inactif pendant de nombreuses années.
Puis soudainement, il se réveille et migre dans les cellules de la peau entourant les lèvres (phase 1). Dans ces cellules, le virus pourra se multiplier à merveille. Les cellules deviendront enflées et éjecteront un liquide rempli de virus (phase 2). C'est à ce moment que la maladie est la plus contagieuse. Ensuite, épuisées par la fabrication de ces virus, les cellules sécheront et les virus restants retournent à leur état léthargique (phase 3), jusqu'à la prochaine poussée (phase 4). Ces quatre étapes pourront se répéter tout au long de la vie de l'individu.
Si l'herpès labial peut paraître bénin sur le plan des complications physiques, ce qui n'est pas toujours le cas. Il peut s'avérer particulièrement difficile à vivre au niveau psychologique et social.
Cette infection peut rendre l'alimentation très douloureuse, le fait de mastiquer provoquant une douleur vive à l'endroit du feu sauvage. Dans le même ordre d'idée, simplement converser avec quelqu'un peut aussi provoquer des douleurs. Un autre aspect non négligeable est l'impact sur la vie sociale d'un individu qui ne veut pas être vu avec ses feux sauvages.
Sur le plan strictement physique, notons que l'herpès labial est beaucoup plus susceptible de se répandre chez l'individu ayant une immunodéficience, comme chez les sidéens, ceux qui ont reçu une chimiothérapie ou une radiothérapie. En somme, il est préférable de s'abstenir de visiter des malades dans un hôpital lorsque le virus est particulièrement contagieux (phase 2 et 3).
Éviter les éruptions
Certaines conditions vont favoriser l'éruption du feu sauvage. Tout stress provoqué sur les cellules hôtes (peau autour des lèvres) peut s'avérer un déclencheur de la poussée éruptive.
Certains facteurs plus difficiles à contrôler sont aussi à surveiller, comme le stress émotionnel, la fatigue ou les menstruations.
Ainsi, l'exposition au soleil, à des froids intenses, au vent, à la lumière ultraviolette (par exemple les salons de bronzage) et la sécheresse des lèvres doivent être évitées.
Pour cela, il est préférable lorsque les conditions l'exigent d'utiliser une crème protectrice adéquate comme des crèmes solaires, des baumes protecteurs ou encore des crèmes hydratantes.
Les médicaments
Il existe sur le marché, tant en vente libre que sous prescription, des médicaments qui peuvent avoir un effet pour diminuer les symptômes et la durée d'une poussée. En général, ils sont plus efficaces s'ils sont utilisés dès la première phase de l'éruption (phase 1).
Il faut réaliser qu'aucun médicament n'est malheureusement pas encore disponible pour guérir cette maladie.
En combinant les moyens pour éviter une éruption et une médication adéquate prise dès les premiers signes de l'éruption, il devient possible de limiter au maximum la fréquence des éruptions et leur sévérité.
Note: J'ai écrit cet article avec la collaboration du Dr Christian Fortin et il a été publié alors dans Le Lundi.
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