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Sommes-nous prisonniers de notre bonté?

Nous associons souvent le fait de prendre sa place, se choisir ou mettre ses limites, à une attitude négative.
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Je réalise à quel point cette qualité m'a souvent empêchée d'être totalement moi-même.
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Je réalise à quel point cette qualité m'a souvent empêchée d'être totalement moi-même.

Je pense toujours avoir été ce qu'on appelle «une bonne personne». Mon taux de jugement, de médisance et de mauvaises actions envers autrui est assez faible, bien que je reste tout de même un être humain.

J'ai été élevée dans une famille loin d'être parfaite, mais j'ai toutefois retenu et gardé la philosophie de mon père en rapport à la vie et aux êtres humains. J'essaie de dédramatiser au lieu de monter en épingle tout ce qu'on entend et qu'on voit. De ce fait, je ne me rallie pas souvent à l'opinion populaire.

À vrai dire, j'ai tendance à toujours prendre un certain recul pour essayer de comprendre la partie fautive au lieu de porter immédiatement celle-ci au bûcher. C'est un trait chez moi que j'apprécie beaucoup, mais ça m'oblige souvent à me tenir à l'écart de bien des conversations pour éviter de me mettre les gens à dos parce que je ne pense pas pareil. C'est le prix à payer pour être une extraterrestre...

Prendre sa place ou donner toute la place aux autres

En ce qui a trait à la bonté, je réalise à quel point cette qualité m'a souvent empêchée d'être totalement moi-même. Les raisons en sont multiples: peur de déplaire, peur de ne plus être aimée, honte si je dis ou fais quelque chose que je perçois comme de la méchanceté.

Nous confondons souvent prendre sa place, se choisir, mettre ses limites, avec une attitude négative.

Mais qu'est-ce que la méchanceté au juste? Pour tous ceux qui, comme moi, ont la bonté trop facile, nous devons peut-être réviser la définition de celle-ci si nous voulons arriver à mieux comprendre ce qui motive nos comportements et sentiments. Le fait est que nous confondons souvent prendre sa place, se choisir, mettre ses limites, avec une attitude négative. Nous nous autojugeons fortement et injustement.

C'est comme si nous nous sentions obligés de toujours donner la première place à l'autre, en négligeant bien souvent de tenir compte de ce que, nous, nous pouvons ressentir et avoir besoin. Nous pensons alors que cela nous apportera la paix de l'esprit, mais nous réalisons rapidement que ça n'est pas le cas. En fait, il y a quelqu'un qu'on étouffe, qu'on enferme et cette personne, un jour, n'en pourra plus d'être ainsi bafouée et si peu considérée.

Être bons, mais par choix

Je pense que les gens coincés dans leur bonté finissent par ne plus être eux-mêmes, puisque tout ce qu'ils font est toujours en fonction des autres.

Je suis arrivée à voir la différence entre faire du mal volontairement et créer un malaise pour éviter de me faire du mal à moi-même.

J'ai fait un sacré bout de chemin en ce sens pour arriver à comprendre et à régler mon problème, qui était d'avoir peur de ne pas être une bonne personne. Je suis arrivée à voir la différence entre faire du mal volontairement et créer un malaise pour éviter de me faire du mal à moi-même.

Chacun a sa propre route à parcourir et son propre cheminement à vivre. Si la personne à qui nous craignons de déplaire doit faire face à un refus, à un reproche, à un jugement ou à une rupture, c'est sûrement qu'elle l'a un peu cherché. Cela fait partie des leçons de la vie qu'elle doit elle-même intégrer et nous ne pouvons pas toujours protéger tout le monde.

Choisissons la bonté, mais celle qui vient par choix et non pas celle qui émerge parce que nous sentons la pression d'être une bonne personne.

Libérons-nous de notre prison en commençant par affirmer notre vérité.

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