Dans la vie, il y a les faits, il y a ce qu'on décide d'en faire et comment on choisit de les raconter. Même s'il est parfois indéniable que la personne qui se plaint d'une situation a des raisons de le faire, j'ai toujours trouvé qu'assez, c'est assez.
J'entends par ceci que nous ne pouvons pas réciter la même complainte du matin au soir et nous attendre à ce que les conditions de notre vie changent.
La position de victime
Je l'avoue: je suis une ancienne «victime». Pendant des années, je suis restée accrochée à l'idée que parce que j'avais eu une enfance des plus malheureuses, ma vie d'adulte ne pouvait être autre chose.
En réalité, je me donnais toutes les raisons du monde pour ne pas arriver à fonctionner normalement. Et comme toutes mes excuses pour ne pas prendre ma vie en main étaient, évidemment, appuyées par des faits, personne n'aurait osé me dire que j'avais tort.
Pourtant, oui, j'avais tort. J'avais tort de penser que mon passé (par définition quelque chose qui, dans le temps, est terminé) devait continuer à exercer du pouvoir sur mon présent et sur mon avenir. Si c'était le cas, c'est simplement parce que je permettais qu'il en soit ainsi.
L'importance que l'on donne aux choses
Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai compris comment «ça marche la vie». Un jour, j'ai réalisé que ça n'était pas forcément ce que j'avais vécu qui m'empêchait d'avancer et d'être heureuse, c'était plutôt toute l'importance que je lui accordais.
Au lieu de me dire qu'on ne peut pas revenir en arrière et que, parfois, il est possible que certaines questions restent sans réponse, je m'étais entêtée à vouloir tout régler et à vouloir tout comprendre.
Résultat: mon attention était continuellement mise sur une partie de ma vie des plus sombres au lieu d'être mise sur les nouvelles pages de mon histoire que je pouvais désormais écrire.
De la force et du courage
En réalité, il existe en chacun de nous un côté victime et un côté combattant. Pour certains, c'est le côté victime qui aura toujours la première place alors que pour les autres, c'est l'inverse. Toutefois, nous avons tous accès à l'un ou l'autre de ces états et il n'en tient qu'à nous d'entretenir un dialogue intérieur qui nous fera pencher vers celui qui nous avantage le plus.
Je la vois venir de loin, la petite voix qui aime me faire croire que je suis sans ressources et à la merci de tout. Chaque fois, je l'invite à retourner d'où elle vient.
Un jour, j'en ai eu assez d'être malheureuse et j'ai décidé que je ne retournerais plus jamais dans les souliers de la victime, car elle ne m'avait jamais vraiment aidée en quoi que ce soit, au contraire.
Depuis, je la vois venir de loin, la petite voix qui aime me faire croire que je suis sans ressources et à la merci de tout. Et, chaque fois, je l'invite à retourner d'où elle vient. Je n'ai pas besoin d'elle dans ma vie. Elle est d'une nuisance incroyable.
J'ai découvert aussi que nous avons la force et le courage que nous pensons avoir, mais, surtout, que ça se développe. Il suffit, parfois, d'oser faire face aux circonstances pour regagner notre confiance et ouvrir une petite porte dans notre esprit qui nous dira que, finalement, nous sommes capables.
L'important, c'est de ne jamais croire en l'idée que, parce que notre vie a débuté d'une mauvaise façon, nous sommes obligés d'en subir les conséquences toute notre vie. Rappelons-nous que nous sommes les créateurs de notre expérience et que chaque jour nous avons le pouvoir de changer les choses.
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