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Le blues de la célibataire

Des fois, juste des fois, ça te saute dessus un soir de semaine vers 21h lorsqu'il fait noir. Quand y'a plus personne de disponible avec qui jaser. Quand soudain la télé semble aussi vide que ton frigo.
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Des fois, juste des fois, ça te saute dessus un soir de semaine vers 21h lorsqu'il fait noir. Quand y'a plus personne de disponible avec qui jaser. Quand soudain la télé semble aussi vide que ton frigo. Le blues qui te fait regarder des vieilles photos qui n'ont fait que capter un moment dans le temps, mais pas le reste qui venait avec. Ce blues qui te faire dire que c'était tellement beau alors qu'en réalité ce ne l'était pas tant que ça.

C'est le blues du changement de saison. Celui de l'automne qui s'installe en même temps que la disparition des terrasses pour les prochains mois.

C'est un blues qui te rentre dedans. Qui te fait réaliser que tu n'as personne avec qui partager les moments que t'as pas envie de partager avec des amis. Tsé, la parole au bon moment, le câlin qui fait du bien. C'est ce manque qui se fera sentir d'ici le retour des terrasses.

Tu te dis que la vie de couple, c'est bon pour les autres, mais que toi t'as appris à vivre sans. Tu regardes les couples autour de toi, tu en envies certains et d'autres te font comprendre pourquoi tu es bien en solo. Mais quand t'es dans ton blues, ce n'est pas les « vieux couples » que tu croises partout. C'est plutôt ces couples qui te font faire un haut-le-cœur par trop de bonheur, par trop d'envie et de jalousie ... un petit peu.

Mais, le pire dans tout ça, c'est que ce n'est pas le genre de vie que tu veux: métro, boulot, dodo et baiser à la même heure à chaque soir avant de se coucher - si on n'est pas trop fatigués. La vie de célibataire, tu l'aimes bien, tu aimes ses hauts et ses bas quand ils ne sont pas trop bas.

T'as pas nécessairement envie de partager ton sofa et tes émissions fétiches avec un autre. T'es bien dans ton petit cocon. Après avoir passé plusieurs années en couple, aujourd'hui t'aimes bien être égoïste et penser à toi. Sauf que parfois, le blues arrive et tu imagines une partie de ta vie à deux. Tu t'imagines vivre une vie de célibataire, mais à deux. Avoir des moments qui retireraient tes yeux de l'écran pour le regarder lui. Pour rouler des yeux quand il dirait quelque chose d'insensé.

T'as ta vie tranquille avec la famille et tes amis qui sont en couple. Mais t'as une deuxième vie aussi. Celle où s'enligne 5 à 7, alcool et flirt. Cette vie-là, ça ne te dérangerait pas de la troquer une fois de temps en temps contre une petite cuillère qui pourrait s'étirer jusqu'au matin. Peut-être même pouvoir partir en voyage à deux au lieu d'en solo, question de se créer des mémoires avec l'autre.

Le blues de la célibataire un mercredi soir, ça fait en sorte que tu te dis que tu vas rester l'amie célibataire. Celle qu'on appelle pour faire le party, qui est disponible quand ça ne va pas bien. C'est aussi de réaliser que tu vas continuer de te faire demander pourquoi une personne comme toi est encore seule depuis si longtemps.

C'est le blues qui te fait rester à la maison avec une envie d'écouter un film tranquille. Sauf que tu réalises qu'ils finissent tous (ou presque) avec une belle histoire d'amour. Merci Hollywood de nous mettre en tête qu'une personne ne peut être comblée en étant célibataire ! Tu termines donc ta soirée en t'obstinant intérieurement entre le fait que tu es bien seule et celui que tu voudrais avoir quelqu'un le fun pour partager les bouts moins le fun, comme dans le film.

C'est aussi le blues qui te fait réaliser que les dernières années n'ont été qu'une succession de rencontres insipides sur des sites de rencontres. Résultat : une peur de se retrouver dans 15 ans, toujours sans personne avec qui rire sur un banc de parc. Avoir peur de devenir cette vieille dame aigrie qui fait suer tout le monde à l'épicerie rendue à la caisse avec son p'tit change.

Le blues de la célibataire un mercredi soir, c'est le genre de moment qui te fait bouffer un pot d'Häagen Dazs au complet en écoutant du Adèle.

Mais l'avantage avec un blues, c'est qu'il est temporaire... le temps de quelques chansons tristes avant de retourner à un 5 à 7.

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