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L'amour infidèle

Je ne suis qu'un vent de fraîcheur qui arrive alors qu'il n'y a plus de changements de saisons dans ta vie.
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Tu ne le sais pas, mais moi, oui. Ce que tu ressens en ce moment, le désir de me voir, l'envie de me toucher, rien de tout ça n'est vrai.

Je ne suis qu'un vent de fraîcheur qui arrive alors qu'il n'y a plus de changements de saisons dans ta vie. Où tout est novembre depuis plusieurs années. J'arrive avec le printemps, les couleurs et la chaleur. Un changement de saison que tu n'avais pas vécu depuis longtemps.

Mais tout ça, ce n'est qu'un souffle dans ta vie. Et bientôt, lorsque tu réaliseras que ce souffle ne te donne plus le frisson du début, tu auras envie de retourner à l'abri du vent et de moi.

Et toi, tu es ma nouvelle saison, une cinquième saison que je n'avais jamais vécue, qui n'avait alors jamais existée et que tu as créée. Une saison de contradictions. Du bon et du mauvais à la fois. Du soleil et une tempête dans la même journée. Ma tête sait que tout ça n'est pas réel, mais mon corps reste là, étendu au soleil, à prendre tous les rayons qui passent.

Alors que je te dis que tout ça n'est pas réel, tu me dis que le vent dans lequel nous sommes est le vent le plus frais que tu aies eu depuis des années. Alors que je te dis que tout ça est insensé, tu me dis que tu respires enfin. Et lorsque je suis convaincue que nous ne serons pas en mesure de se revoir, tu trouves du temps dans ton horaire pour venir me donner un peu de soleil.

Mais encore là, ce n'est qu'une illusion, qu'une forme qu'on s'invente dans les nuages, puisqu'en ce moment, nous vivons comme deux adolescents. Je suis en train de courir après les nuages. Nuages qui disparaîtront dès que je vais les toucher. Nous ne vivons pas dans la réalité.

La réalité, c'est que c'est elle qui emprisonne tes nuits. C'est elle qui passera tous les moments importants avec toi. Même si il n'y a plus d'amour entre vous deux, il y en a encore suffisamment pour que vous restiez ensemble, à l'abri du vent.

La première fois que je t'ai vu, pour une raison que j'ignore encore, mes yeux et mon attention sont allés vers toi. Ma tête elle, savait qu'il ne fallait pas. La fois suivante, des papillons sont apparus quand ils ont croisés ton regard pour la deuxième fois. Et aujourd'hui, tu les as fait s'envoler en m'embrassant. Tu as osé poser tes lèvres sur les miennes en étant conscient de la possibilité de me blesser et de la blesser elle aussi.

Tes caresses, leurs douceurs, leurs envie de me toucher, ça, je le sais que c'est vrai. Le moment présent, le moment où tes yeux scrutent mon corps, ou de tes lèvres s'échappent un soupir de désir. Ces moments-là, je sais qu'ils sont vrais. Et c'est de ces moments-là dont je suis le plus apeurée.

Comment quelque chose d'aussi bon peut-il être aussi inaccessible? Je suis convaincue que tu ne veux pas être dans cette situation-là, et je ne veux pas être «l'autre femme», mais ce changement de saison est rafraîchissant dans nos vies et il est difficile d'y échapper.

Alors que je ne suis que ton exutoire, tu es mon cauchemar préféré.

... X

Depuis 7 ans, je suis sans relation sérieuse. Depuis 7 ans j'aurais pu être dans une situation comme celle-ci à plusieurs reprises. Être une simple maîtresse, celle qui n'obtient que les restes, celle qui fête Noël en regardant son cellulaire dans l'espoir que celui qu'elle désire trouve du temps pour lui parler alors qu'il est entouré de sa famille. Celle qui serait la cause d'un mariage détruit.

Est-ce que le blâme est sur moi ou sur celui qui a l'esprit ailleurs quand vient le temps d'aller se coucher? Est-ce la faute de la maîtresse ou de l'amant, qui innocemment croient tous deux avoir trouvé l'amour? Essayant de se convaincre, seuls dans leur lit, que l'autre fera enfin le saut et quittera sa vie pour eux? Ou alors, c'est la faute de l'infidèle qui a simplement besoin de se sentir en vie lorsque à la maison, les saisons ont fait place à une suite de mois sombres de novembre?

La fidélité et l'infidélité. Une promesse et une trahison.

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