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L'impuissance du citoyen ordinaire devant le massacre en Syrie

Depuis 2011, il y a crime contre l'humanité en Syrie et les puissants ne prennent aucune action efficace alors qu'ils ne se gênent pas pour intervenir lorsque leur intérêt mercantile est en jeu.
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Comme tout citoyen ordinaire, je me sens impuissante devant le massacre en Syrie. Depuis 2011, je me suis impliquée en signant des pétitions et en écrivant des lettres, notamment au gouvernement russe, car je n'ai pas d'autres moyens d'action à ma portée pour faire cesser ce massacre. Les images récentes, de la destruction de la ville d'Alep, m'ont incité à faire un retour sur les événements passés.

Le 10 mai 2011, je signais une pétition d'Amnistie internationale qui demandait à Bachar el-Assad de faire cesser la violence meurtrière dans son pays. Le 16 mars 2012, j'écrivais au ministre des Affaires étrangères de la Russie (je crois que le texte de la lettre était d'Amnistie internationale). Je demandais notamment au gouvernement russe d'arrêter immédiatement toutes les exportations d'armes en Syrie, de prendre ses responsabilités pour faire cesser les violations des droits humains en Syrie et d'accorder l'aide humanitaire à la population civile de toute urgence.

Le 21 août 2013, une attaque aux gaz toxiques a eu lieu dans la banlieue est de Damas. «Les urgences se remplissent de gens qui étouffent, une écume sanglante à la bouche. Des enfants sautillent comme des oiseaux, essayant une dernière fois de respirer, avant de s'écrouler». Comme le président Obama avait déclaré que les armes chimiques constituaient «une ligne rouge» à ne pas franchir, le régime syrien craint alors des frappes de l'aviation américaine. François Hollande voulait frapper la Syrie: en septembre 2013, il déclarait: «La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents. Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse». Contre toute attente, les États-Unis laissent faire et décident de ne pas attaquer le régime el-Assad et, devant le revirement des États-Unis, Hollande revient sur sa position.

Je crois que l'absence d'intervention en 2013, lors de l'attaque chimique sur Damas, a permis à el-Assad de comprendre qu'il pouvait faire n'importe quoi sans être inquiété. El-Assad a continué, au vu et au su de toute la communauté internationale, à massacrer son peuple et à le torturer. S'il y avait eu une intervention (militaire ou autre) en 2013, contre le régime sanguinaire d'el-Assad, je crois que la situation en Syrie ne serait pas la même aujourd'hui.

Actuellement, le sang des civils, surtout celui des enfants et des femmes, coule dans la ville d'Alep.

Depuis 2011, il y a crime contre l'humanité en Syrie et les puissants ne prennent aucune action efficace alors qu'ils ne se gênent pas pour intervenir lorsque leur intérêt mercantile est en jeu. On sait que les États-Unis ont utilisé un mensonge éhonté (armes de destruction massive qui n'existaient pas) pour envahir l'Irak afin de s'emparer de son pétrole. Lorsqu'il s'agit de crime contre l'humanité et de massacre de civils innocents, les puissants ne sont pas prompts à agir ou ils n'agissent pas du tout.

Le 30 septembre 2015, alors que le régime el-Assad est en difficulté, la Russie l'appuie avec des frappes aériennes, ce qu'elle fait depuis plus d'un an. Avant les attentats de Paris de novembre 2015, la France défendait une ligne hostile au régime el-Assad mais, après ces attentats, un changement survient. Le président Hollande mentionne que la priorité est maintenant la lutte contre l'État islamique. El-Assad, que Laurent Fabius appelait le «boucher» de Damas, remporte alors une autre victoire.

Actuellement, le sang des civils, surtout celui des enfants et des femmes, coule dans la ville d'Alep. Les frappes, sur la ville d'Alep, seraient faites par les Russes: des tirs sur des convois humanitaires sont faits; les hôpitaux sont bombardés; les travailleurs humanitaires et les médecins sont tués. Les habitants d'Alep n'ont pratiquement pas de vivres et ils n'ont pas d'eau. Malgré une catastrophe humanitaire à Alep, la Russie a dit qu'elle n'avait pas l'intention d'arrêter la guerre.

Que font les États-Unis et les autres grandes puissances? Ils parlent (condamnent la Russie), mais ils ne prennent aucune action efficace pour que le massacre ne cesse. En mars 2012, d'autres personnes et moi-même écrivions au ministère des Affaires étrangères de la Russie pour demander d'arrêter les exportations d'armes en Syrie. Le 30 septembre 2015, la Russie a fait plus: elle a commencé à aider el-Assad dans sa sanglante besogne et, maintenant, la Russie va jusqu'à bombarder des hôpitaux et tuer des médecins. C'est désespérant!

Lorsque je vois des hommes pleurer à chaudes larmes en découvrant leur enfant mort dans les décombres d'Alep, je pleure devant cette tragédie humaine et je me sens impuissante devant l'inaction des puissants!

PS: Je ne suis pas une spécialiste: j'ai lu sur la situation en Syrie. Les phrases, que j'ai mises entre guillemets sont tirées d'un article du 12 septembre 2015 du journaliste Jean-Simon Gagné, dans le journal Le Soleil.

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