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Reconsidérer le financement de CBC/Radio-Canada: un choix de société

En admettant que soit acceptée la proposition de financer CBC/Radio-Canada à raison de 12 $ de plus par habitant en échange d'un retrait du marché publicitaire de la télé et du web, le diffuseur public canadien demeurerait l'un des moins coûteux du monde.
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Partout dans le monde, un diffuseur public fort, pertinent et présent au cœur des marchés de la télévision, de la radio et des nouveaux médias représente un instrument privilégié de stimulation et de diffusion de la culture. C'est la vision d'avenir que nous avons pour CBC/Radio-Canada qui sous-tend la proposition que nous avons formulée dans le cadre des consultations de la ministre du Patrimoine canadien.

Nous croyons que le diffuseur public peut servir d'assise à un écosystème culturel florissant et dynamique qui renforcera notre économie de création. Rappelons que la culture génère près de 93 milliards de dollars annuellement dans l'économie canadienne, et que chaque dollar investi dans CBC/Radio-Canada crée deux dollars en valeur ajoutée brute pour l'économie. Le diffuseur public pourrait notamment s'associer plus étroitement avec les créateurs, les communautés et les institutions culturelles pour créer encore plus de contenus canadiens de qualité et faire davantage la promotion de ce contenu dans le monde.

Pour que cette vision devienne une réalité, le diffuseur public recommande d'élaborer une stratégie intégrée d'investissement dans la culture, d'accroître le financement de CBC/Radio-Canada de 34 $ à 46 $ par habitant par année et de dépolitiser ce financement pour qu'il devienne stable et qu'il soit lié au cycle de renouvellement des licences sur cinq ans, plutôt qu'au cycle budgétaire annuel du gouvernement.

Pour réaliser pleinement cet objectif, CBC/Radio-Canada ne saurait être marginalisée, ne saurait être conçue comme complémentaire aux diffuseurs privés qui bénéficieraient, ne l'oublions pas, de notre retrait du marché publicitaire. Selon nos études, l'élimination de la publicité à CBC/Radio-Canada engendrerait la création de 7 200 emplois, un impact total de 355 millions de dollars sur les revenus d'emploi dans le secteur de la création, et un gain total net de 488 millions de dollars au chapitre du PIB. Les deux tiers des revenus publicitaires de CBC/Radio-Canada (158 M$) seraient redistribués vers d'autres entreprises de médias canadiennes, leur apportant des revenus supplémentaires qui les aideraient à suivre l'évolution de l'industrie.

En admettant que soit acceptée la proposition de financer CBC/Radio-Canada à raison de 12 $ de plus par personne en échange d'un retrait du marché publicitaire de la télé et du web, le diffuseur public canadien demeurerait l'un des moins coûteux du monde. À 46 $ par personne, il se situerait au 15e rang des pays industrialisés, beaucoup moins que la France (73 $), le Royaume-Uni (114 $) ou l'Allemagne (143 $). Aucun de ces pays ne présente les défis de rejoindre un territoire aussi vaste que le nôtre dans deux langues.

Nous plaidons donc pour un diffuseur public plus libre et plus audacieux, mais aussi rassembleur qui doit occuper sa place pour continuer d'unir des millions de Canadiens autour d'événements comme le dernier concert du groupe Tragically Hip ou le traditionnel Bye Bye du 31 décembre.

Notre système de radiodiffusion, tout comme CBC/Radio-Canada, est à la croisée des chemins. C'est un choix de société qui s'impose pour notre collectivité. Radio-Canada lance sa vision d'avenir et invite tous les citoyens à prendre part à cette discussion nationale incontournable.

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