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Boire du vin et faire confiance à son goût

Le monde du vin peut paraître très intimidant pour les papilles non averties. Le dégustateur en herbe ne doit toutefois pas sous-estimer son propre palais. Et toujours garder à l'esprit que le goût des uns n'est pas forcément celui des autres.
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Le monde du vin pouvant paraître très intimidant pour les personnes qui débutent leur apprentissage en ce domaine, celles-ci décident parfois de s'en remettre entièrement à l'appréciation de certains "experts" ou "gourous à la mode" pour choisir les vins qu'elles vont déguster. Bien qu'il n'y ait rien de mal à cela, je crois que ses propres capacités, et faire aussi confiance en son propre goût, en prenant garde toutefois de ne pas oublier que celui-ci peut varier d'une personne à l'autre.

De plus, il est d'ores et déjà reconnu qu'en matière de dégustation de vin, la subjectivité peut fausser la perception et par la même l'évaluation qui en découle. Il y a quelques années, je me suis amusé à faire déguster à un groupe d'amateurs avertis un vin rouge prestigieux connu et dispendieux (plus de 100$) côte-à-côte avec un vin rouge moins connu, moins cher (20$ environ), mais tout de même de très bonne qualité. Ce que les participants ignoraient, c'est que le contenu des bouteilles avait été inversé! Même lorsque les dégustateurs avaient de l'expérience, la grande majorité - plus de 80% - donnèrent une note plus élevée au vin le moins cher mais qui a avait été servi dans la bouteille du vin prestigieux!

Nous connaissons tous des buveurs d'étiquettes, c'est-à-dire des soi-disant grands connaisseurs de vin qui sont à l'aise financièrement et qui prennent un malin plaisir à vous nommer les grands crus que recèle leur cave à vins, ou ceux qu'ils ont commandés au restaurant. Ces gens seraient toutefois bien en peine de vous décrire de façon détaillée le goût de ces vins et de vous nommer quelles sont les qualités intrinsèques qui en font de grands vins... mis à part leurs prix élevés! Sans un minimum de connaissances de base, il est bien difficile de faire des commentaires éclairés et encore moins de tenter d'évaluer sérieusement un vin quel qu'il soit.

Bien sûr, acquérir ces connaissances demande un minimum de temps. Mais les récompenses sont grandes, la principale étant l'amélioration de la qualité de vie de celui ou celle qui les a acquises. Au restaurant par exemple, cette personne sera ainsi en mesure de choisir avec asssurance un vin à prix raisonnable qui conviendra parfaitement au plat qui l'accompagnera. On dit souvent que le savoir, c'est le pouvoir. Ceci est plus vrai que jamais dans le domaine du vin, puisque toute personne ayant une connaissance oenologique approfondie, et disposant d'un revenu moyen raisonnable, est en mesure de mieux boire qu'un millionnaire, ignorant en la matière. Car le prix d'un vin n'est pas toujours directement proportionnel à sa qualité.

La première règle à suivre est donc de faire confiance à son goût. Ce n'est pas parce que plusieurs personnes disent raffoler d'un tel vin que ce doit être nécessairement le cas pour vous et vice-versa. Cela demande évidemment du courage pour aller à contre-courant de la majorité mais qui sait, votre opinion est peut être la bonne! La dégustation du vin doit être avant tout une question de plaisir et seulement vous pouvez évaluer votre plaisir. Dans cette optique, votre goût vaut bien celui des autres, experts ou pas.

Buvez, expérimentez, lisez des livres, des articles écrits par des auteurs sérieux et fiables, apprenez. Si vous en avez l'occasion, buvez et partagez vos impressions en compagnie de gens qui ont déjà acquis une certaine expérience. Vous verrez que votre palais, votre goût, ainsi que votre confiance, se développeront graduellement.

La suggestion de la semaine

Bien que l'on puisse en boire à l'année, l'été est la saison où la plupart des gens boivent des vins rosés. Lorsque l'on fait ses premières armes dans le monde du vin, plusieurs personnes sont attirées par le goût facile et racoleur des vins rosés au goût assez sucré. Il n'y a rien de mal à boire un verre ou deux de ce type de vin pour lui-même. Mais lorsque l'on veut passer aux choses sérieuses et que l'on désire boire autre chose qu'un "rosé de piscine", surtout si on désire qu'il puisse accompagner de la nourriture, on devra orienter son choix vers d'autres types de produits.

En voici un dont je me sers depuis plusieurs années dans mon cours d'initiation à la dégustation du vin, pour illustrer à quoi ressemble le vin rosé plus sec, donc plus gastronomique avec peu ou pas de sucre résiduel :

Borsao Rosado, Seleccion, Campo da Borja, 2011, Espagne

Cépage : 100% Garnacha (Grenache)

Code # : 10754201

Prix : 12,15$

Servir: + ou - 12C°

Belle couleur framboise saumonée; joli nez de fraises; attaque franche assouplie par un bon goût de fruits mûrs; une pointe de minéralité et une certaine longueur; très bon rapport qualité-prix; ne pas servir trop froid et ne pas le laisser trop se réchauffer non plus (au besoin, on le remet quelques minutes dans le seau à glace); vous pourrez facilement boire une bouteille de ce rosé à deux, sans avoir les papilles (et le cœur!) saturés par le sucre.

Bonne dégustation!

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