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Radio X, Desjardins et une situation outrageuse

Je ne comprends pas la réaction du Mouvement Desjardins, une coopérative respectée pour ses principes et ses valeurs. Coopération, entraide, tolérance, égalité et intégrité, voilà les supposés principes véhiculés et embrassés par Desjardins. Cela dit, Jean-François Jacob n'aurait jamais utilisé son statut d'employé (ou sa position) chez la coopérative financière pour promouvoir ses sites Internet ou encore dans ses adresses contre Radio X.
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Attention, les opinions exprimées dans ce billet reflètent exclusivement celles du blogueur et, en aucun cas, ne doivent être assimilées à celles de son employeur, de son institution académique, de sa femme, de son lapin, de ses poissons ou de ses voisins. La situation extrêmement outrageuse et injuste à laquelle est actuellement confronté Jean-François Jacob nous oblige malheureusement à agir de cette façon (sic).

Rappelons les faits... Il y a quelques mois M. Jacob créait une page Facebook appelée Québec s'excuse pour sa radio poubelle. Le but avoué de cette entité: dénoncer CHOI Radio X et son contenu, souvent décrit par plusieurs blogueurs et citoyens comme propageant des propos haineux, sexistes et racistes. Dans cette veine, contrairement à ce qu'affirme Patrice Demers (le patron de la radio), l'objectif n'est pas tant de faire fermer la station, mais d'amener à une modification d'un contenu déplacé et moyenâgeux. De plus, à l'inverse de ce qu'affirment certains, M. Jacob n'est pas derrière les autres blogues (par exemple, Sortons les poubelles) et sites qui pourfendent la station radiophonique.

Petite parenthèse. Soyons honnêtes un instant, Radio X est une station «créée pour et écoutée par» des philistins. Est-ce un jugement de valeur? Bien entendu!

Poursuivons... Radio X, persuadée de la responsabilité de M. Jacob et de son implication dans la mise en ligne des divers organes anti-Radio X, décide alors, après un premier avertissement verbal, de mettre en demeure M. Jacob, réclamant 250 000$ en dommages et intérêts. Sur ce point, l'injonction soumise par la radio, ainsi que les nombreuses interventions radiophoniques ont permis de divulguer l'emploi occupé par M. Jacob, ce qui conséquemment a incité le Mouvement Desjardins à suspendre (sans solde) son employé. La semaine dernière M. Jacob a été congédié. Cela dit, bien que nous ne connaissions pas toutes les ramifications et toutes les péripéties liées à cette histoire, nous pouvons tout de même nous prononcer sur les faits grâce notamment aux informations qui nous ont été révélées par l'entremise des médias et des divers blogues.

Une chose est certaine, CHOI Radio X est une radio avec des idées extrêmes, des opinions crues et trop souvent sans nuance. Paresse intellectuelle ou nouvelle mode journalistique axée sur la rhétorique-spectacle au détriment d'une information pertinente et éclairée? Pour répondre à cette question, il suffit de s'interroger sur l'auditoire, à savoir qui sont les gens qui écoutent ce genre d'émissions. Sont-ils des intellectuels, des personnes réfléchies, des personnalités publiques reconnues pour leur jugement critique, des artistes, des redneck sans scolarité, des xénophobes, des anxieux sociaux ou tout simplement des imbéciles? Je vous laisse juger par vous-mêmes...

Le billet se poursuit après la galerie

Dans toute cette histoire, ce que je ne comprends pas c'est la réaction du Mouvement Desjardins, une coopérative respectée pour ses principes et ses valeurs. Coopération, entraide, tolérance, égalité et intégrité, voilà les supposés principes véhiculés et embrassés par Desjardins. Cela dit, d'après les informations que nous détenons, M. Jacob n'aurait jamais utilisé son statut d'employé (ou sa position) chez la coopérative financière pour promouvoir ses sites Internet ou encore dans ses adresses contre Radio X. Pourquoi alors le congédier sous un faux prétexte? Desjardins a estimé dans un communiqué que les comportements et les agissements de M. Jacob ont miné sa crédibilité en tant qu'agent d'assurance, en plus d'avoir atteint à la réputation et à l'image de Desjardins.

Suite à ces révélations, je me demande: qui a déterminé que la crédibilité de l'employé avait été compromise? Comment la (les) dite(s) personne(s) en est-elle venue à cette conclusion? Quelles méthodes ont été utilisées pour en arriver à cette réflexion (enquête)? Ensuite, la réputation et l'image de Desjardins ont-elles véritablement été mises en cause? Si tel est réellement le cas, comment le démontrer? Comment un individu qui dénonce des attitudes et des discours haineux et disgracieux peut-il avoir nui de quelconque façon aux représentations et à la symbolique associées à la caisse populaire? Ne dénonçait-il pas plutôt des abus verbaux en prônant des principes également chers au mouvement coopératif? Devant ces interrogations, il est possible de se demander si Desjardins n'aurait pas subi des pressions injustifiées de la part de la station ou de ses partenaires. Ne voulant rien assumer sans preuve, je me permets néanmoins de rappeler que la dissuasion et l'influence sont des pratiques souvent insidieuses.

Le Mouvement Desjardins a d'ailleurs appris à ses dépends que licencier un employé pour de mauvaises raisons - surtout lorsque la cause défendue est, soit dit en passant, juste et justifiée - pouvait s'avérer une entreprise périlleuse et hautement plus dommageable pour son image institutionnelle. Les nombreux messages envoyés à la coopérative financière, que ce soit via les réseaux sociaux, les courriels ou les appels téléphoniques, me permettent de douter de la satisfaction de Desjardins avec toute cette fébrilité médiatique. Il est pourtant clair qu'une décision devient rapidement un choix que l'on doit assumer. Sur ce point, le Mouvement commence à réaliser qu'il ne sera pas facile d'endosser une action aussi peu populaire, surtout à l'heure de la fluidité des opinions et de l'information.

Une chose est toutefois garantie. Ma décision de retirer, il y a de ça quelques années, tous mes acquis chez Desjardins s'avère, à la lumière de cette histoire, un choix facile à assumer.

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