Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

C'est dans l'aéroport et en avion que vous resterez le plus en sécurité

En réalité, les aéroports sont loin d'être une cible privilégiée par les terroristes.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Les attentats ayant touché Bruxelles mardi matin ont visé les transports de la capitale européenne: l'aéroport Zaventem et la station de métro Maelbeek. De nombreuses personnes s'inquiètent donc naturellement de la sécurité des aéroports. Il faut en réalité séparer un aéroport en deux grandes zones: la zone d'arrivée des voyageurs et la zone sécurisée réservée aux personnes possédant un billet.

Aucun avion n'a été détruit par un explosif dans un pays occidental depuis les années 1980.

L'aéroport est un lieu ouvert au public, comme le serait n'importe quelle gare ou n'importe quel centre commercial, même s'il bénéficie depuis toujours d'une attention particulière et de patrouilles renforcées. L'accès en zone sécurisée nécessite par contre de montrer patte blanche, avec une efficacité totale puisqu'aucun avion n'a été détruit par un explosif dans un pays occidental depuis les années 1980. Les procédures sont conçues pour ne souffrir aucune faille, avec des améliorations permanentes dues aux évolutions technologiques dans le domaine de la détection.

Tous les bagages de soute subissent une série de plusieurs examens automatiques: système à rayons X, puis tomographe (nouveaux rayons X capables de détecter des explosifs) pour les bagages suspects, puis investigation par un opérateur humain, et enfin ouverture du bagage en cas de doute.

Une nouvelle réglementation dès le 1er avril 2016

La réglementation va d'ailleurs évoluer le 1er avril, puisqu'à partir de cette date tous les systèmes électroniques (appareils photos, ordinateurs...) devront obligatoirement être emportés en cabine, ce qui en facilitera le contrôle. L'objectif sera notamment de pouvoir vérifier si ces appareils peuvent être allumés, ce qui prouve que leur batterie n'est pas une bombe déguisée.

De leur côté, les voyageurs passent sous un portique après avoir été débarrassés de tous les objets métalliques ou pouvant cacher une arme (ceintures, chaussures à semelle longue ou épaisse...) et font entrer leur bagage à main dans un système de détection complexe. Il permet d'identifier les objets métalliques ou la composition chimique des matériaux ainsi que la densité des objets. Les matières potentiellement explosives sont ainsi détectées, ainsi que plusieurs dizaines de milliers de formes dangereuses qui sont reconnues automatiquement, en imaginant une défaillance de l'œil humain.

En réalité, les aéroports sont loin d'être une cible privilégiée par les terroristes

On peut donc distinguer deux situations: l'environnement le plus contrôlé et sécurisé auquel le grand public peut avoir accès, et le reste de l'aéroport dans lequel on peut assimiler la menace à ce que nous acceptons de vivre tous les jours dès que nous sortons de chez nous. Car il faut aussi savoir regarder froidement la réalité: les aéroports sont loin d'être une cible privilégiée par les terroristes. Lors des dizaines d'attaques islamistes qui ont touché l'Europe depuis 20 ans, ce sont les trains et les gares (Madrid, Volgograd, Thalys...), les métros et bus (Paris, Londres, Moscou...) ou les lieux de rassemblement (Tati rue de Rennes, centre commercial de Vantaa en Finlande, Bataclan...) qui ont été visés. Seul un aéroport avait été touché par une attaque: Domodiedovo en Russie en 2011.

Mettre en place des check-points aurait de faibles résultats

Les aéroports sont donc moins visés que les autres moyens de transport, à la fois grâce à l'impossibilité d'accès aux zones sécurisées, mais aussi en raison de leur configuration et de leur aspect ouvert qui réduit les effets d'une éventuelle explosion. La seule option pour améliorer cette sécurité est la mise en place de check-points avant l'accès aux lieux de transport, comme c'est le cas en Inde ou en Israël. Cela nécessite un changement dans les mentalités et des investissements colossaux, mais des résultats faibles. Si l'attentat ne peut plus avoir lieu dans le métro ou l'aéroport, il peut toujours avoir lieu au niveau du check-point...

La menace terroriste est donc bel et bien présente au quotidien et dans l'ensemble de nos vies, mais contrairement à l'image transmise dans les médias, c'est dans l'aéroport et en avion que vous resterez le plus en sécurité.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter la page Facebook du Centre de Traitement de la Peur de l'Avion et le blog de Xavier Tytelman.

Ce billet a initialement été publié sur le Huffington Post France.

VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST

Explosions à Bruxelles

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.