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L'ONU a besoin d'un éléctrochoc

Tant que les structures de l'ONU ne seront pas démocratiques, toute tentative de réforme relèvera de la perpétuation de la loi du plus fort.
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La semaine dernière, nous avons vu défiler les chefs d'État au siège de l'organisation la plus prestigieuse au monde, soit l'ONU. Il s'agissait de la 69e Assemblée générale.

L'assemblée 2014 rencontre une conjoncture régionale et internationale laborieuse, notamment à cause des frictions internationales touchant l'abcès de l'État dit islamique, le dossier ukrainien, qui ne peut-être lu qu'en filigrane et finalement le réchauffement climatique...

Cette assemblée est nécessaire pour développer une concertation mondiale sur un ou plusieurs points, par ordre d'importance... Mais encore? Y a-t-il une réelle concertation ?

La réponse demeure négative à cause de l'éléphant rose du Conseil de sécurité... Qu'il faut remodeler selon le nouvel ordre diplomatique mondial et régional.

La réforme du Conseil de sécurité de l'ONU est absolument inévitable. La gouvernance mondiale est devenue l'affaire des institutions internationales. Ce Conseil assume la lourde charge de gérer les problèmes du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Avec la fin de la guerre froide, le nouvel ordre mondial n'est pas du tout ce qu'on avait pensé. Le Conseil ne fait pas preuve de représentativité et ne tient pas compte de la contribution des membres de l'organisation au maintien de la paix ou d'une répartition géographique équitable.

  • Que faire pour que l'ONU garde un chouïa de crédibilité?

Le Conseil de sécurité est limité à quelques nations qui y siègent continuellement, tandis que les autres s'y joignent temporairement. La grande majorité des États membres n'y est pas représentée, et tous sont tenus d'exécuter les décisions du Conseil. Par ailleurs, nous assistons souvent à une polarisation d'un Conseil qui peine à trouver des consensus, comme dans le cas du bourbillon irakien.

L'utilisation abusive du veto est souvent un sujet de tensions. L'exemple des États-Unis en est le plus illustrant. Washington abuse de ce droit pour protéger ses intérêts au Moyen-Orient et extirper l'État israélien d'éventuelles sanctions.

Je pense qu'il faut opter pour une suppression graduelle ou une limitation du droit de veto au Conseil, car c'est par ce biais que les cinq membres permanents font la pluie et le beau temps au sein de l'ONU. À quoi servirait l'augmentation du nombre des membres au Conseil, si les cinq continuent de bloquer les résolutions ? Le Conseil ne sera pas plus représentatif qu'aujourd'hui tant que le droit de veto persistera sous sa forme actuelle et on ne peut parler décemment de la démocratisation de l'ONU et de son bon fonctionnement.

  • Urgence d'agir

Le Conseil de sécurité doit s'en tenir au respect absolu des buts et principes de la Charte. Cela passe par des réformes démocratiques profondes, indépendantes des grandes puissances et par rapport au pouvoir économique, en faisant preuve d'objectivité, d'impartialité et de bonne volonté.

Une réforme urgente vise à rétablir le rôle des Nations Unies au service du développement. On accorderait un poids non négligeable aux autres pays comme la Suisse, la Bolivie ou l'Islande... qui n'ont pas de projets hégémoniques et qui ne se consacrent pas au commerce des armes à l'échelle planétaire (comme les membres permanents du Conseil).

À mon humble avis, il faudra revoir le fonctionnement de l'ONU, système actuellement basé sur l'association des États et non des peuples, comme cela devrait être selon l'indication de sa Charte ; des États représentés par des gouvernements qui bafouent la volonté de leurs peuples au profit des intérêts d'une élite. Tant que les structures de l'ONU ne seront pas démocratiques, toute tentative de réforme relèvera de la perpétuation de la loi du plus fort.

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Avril 2018

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