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Mondialisation = Pauvreté ?

Plusieurs pensent que la mondialisation appauvrit la classe ouvrière des pays industrialisés.Tout n,est pas clair, il y a un bémol car la réalité est beaucoup plus complexe et dans une certaine mesure on y va exactement à l'encontre de ce qui est réclamé par les gauchistes.
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Une partie du débat sur la mondialisation concerne ses effets sur les pays pauvres.

Par ailleurs, plusieurs pensent que la mondialisation appauvrit la classe ouvrière des pays industrialisés. Tout n'est pas aussi clair. La réalité est beaucoup plus complexe que cela et, dans une certaine mesure, va exactement à l'encontre de ce qui est réclamé par les gauchistes.

On se doit de noter que :

  • La croissance des pays en développement est plus élevée que celles des pays Occidentaux.
    • Le nombre de personnes extrêmement pauvres a diminué pour la 1re fois de l'Histoire (bien que le nombre de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour ait augmenté).
    • Les signes de l'inégalité mondiale (comme le coefficient de Gini global) ont légèrement diminué, inversant une longue tendance historique d'inégalité croissante.
    • Les inégalités stagnent, sauf dans certains très peuplés (Chine, Inde, États-Unis).
    • L'écart des salaires en général a augmenté (ce qui signifie de plus grandes augmentations de salaire pour les travailleurs qualifiés que pour les travailleurs non qualifiés).

    Il faut également noter que le nombre de personnes extrêmement pauvres dans le monde a diminué de 375 millions. La croissance économique accélérée des pays à faible revenu a conduit à la réduction de la pauvreté. Par définition de la pauvreté, j'entends un minimum acceptable pour survivre et un standard des ressources de subsistance.

    La Chine, par exemple, utilise un seuil de pauvreté définit en yuan chinois constant.

    Le seuil de pauvreté est considéré comme le montant minimum nécessaire pour subsister. Dans la pratique, le montant nécessaire pour sortir de la pauvreté, en Chine, n'est point le même que celui au Maroc avec le Dirham. L'estimation de l'ampleur de la pauvreté est évidemment soumise à interprétation, même si dans de nombreux pays, les mesures prises en compte sont assez bonnes pour filtrer de grandes tendances.

    En étudiant, il est important d'être clair sur la forme de pauvreté utilisée dans les tractations mondiales. Il est important d'unifier les normes statistiques.

    On constate que la pauvreté extrême (1$ par jour) a été substantiellement réduite de moitié en 20 ans, passant de 40,4% de la population de l'économie des pays en développement en 1981 à 21,1% en 2001.

    L'incidence de la pauvreté a été diminuée progressivement tout au long de l'histoire moderne, mais en général la croissance de la population a dépassé la baisse de l'incidence, de sorte que le nombre total de personnes pauvres a, dans les faits, augmenté.

    Après les trente glorieuses, qui ont sorti des millions d'Occidentaux de la pauvreté laissée par les deux guerres, les pays en voie de développement, de 1981 à 2001, ont connu une diminution importante et inégalée du nombre de personnes extrêmement pauvres.

    Par ailleurs, bon nombre de ceux qui se sont extirpés du club du 1 $/jour se sont vu cloisonnés dans un club aussi contraignant et cruel que celui du budget de 2 dollars par jour. Le nombre de personnes vivant avec moins de 2 dollars par jour a augmenté entre 1981 et 2001 de près de 300 millions. Environ la moitié de la population mondiale vit encore avec moins de 2 dollars par jour, et il faudra plusieurs décennies de croissance soutenue pour mettre ce chiffre en berne. Bien que la baisse globale de l'extrême pauvreté soit positive, les performances varient selon les régions (Asie favorisée). L'Afrique, et en particulier l'Afrique subsaharienne, a connu une croissance dépressive entre 1981 et 2001, ce qui induit une augmentation de la pauvreté.

    Quant à l'inégalité, elle n'a cessé d'augmenter dans l'histoire de l'économie moderne. Si les inégalités dans le monde ont augmenté, c'est principalement parce que les économies des pays industrialisés, déjà riches et choyés, ont augmenté plus rapidement que celles des pays pauvres. Et ce, même si la croissance économique demeure plus rapide dans un pays pauvre comme le Bangladesh (grâce au textile), la Chine, l'Inde et le Vietnam, ce explique la légère baisse de l'inégalité globale. Cependant, au sein des pays, l'incidence économique sur les pauvres est faible, puisque les capitaux restent aux mains des Occidentaux-investisseurs ou de quelques hommes d'affaires du pays hôte. Les sociétés ont des revendications communes sur la mondialisation, car elle conduit à une plus grande inégalité dans les pays industrialisés et en voie de développement, et à favorise la polarisation sociale.

    Dernier point, la mondialisation des échanges et la libre circulation des fonds ont permis aux sociétés riches de se départir de certains emplois fatigants, et surtout non qualifiés. Naturellement, les pays en voie de développement ont hérité de ces emplois, mais sans l'égalité des salaires et des avantages sociaux.

    En Occident, les travailleurs qualifiés et diplômés continueront de primer au marché du travail, avec des revenus plus substantiels que les travailleurs non qualifiés. Ces derniers resteront le maillon faible de la société occidentale, car sans diplômes ni qualifications, leurs salaires et avantages sociaux seront continuellement nivelés vers le bas, puisque quelque part, on produit à bas prix.

    Économiquement, la mondialisation est fluide... les deux parties de ce monde en tirent profit et semblent y trouver des aspects positifs.

    Les investisseurs investissent de plus en plus, les riches s'enrichissent encore plus.

    Les travailleurs Occidentaux, endettés, s'appauvrissent et deviennent de plus en plus vulnérables. Les travailleurs Orientaux, pas endettés mais pauvres, sont exploités et de plus en plus vulnérables.

    Le 1% triomphe sur les 99%, et tant que les politiciens jouent les péripatéticiens du monde de la finance, nous, le peuple, serons placés devant des choix cornéliens entre la raison, la peur, les envies et nos mensonges.

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