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Le sacrifice des femmes maghrébines candidates pour le PQ

Plusieurs Maghrébins se posent la question : pourquoi Madame Marois et ses stratèges n'ont pas offert à Yasmina Chouakri, Leila Mahiout et Évelyne Abitbol des circonscriptions garanties ou du moins gagnantes?
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Voilà qu'à la veille de la journée de la femme, le Parti Québécois et sa cheffe Pauline Marois nous ont annoncé en grande pompe la candidature de trois femmes originaire du Maghreb.

Il s'agit de mesdames Yasmina Chouakri, candidate dans Anjou-Louis-Riel, Leila Mahiout, candidate dans Bourassa-Sauvé, et Évelyne Abitbol, candidate dans Acadie.

Yasmina, Leila et Évelyne sont des femmes compétentes, émancipées et elles ne peuvent que faire avancer le Québec vers la voie de la réussite. Ces femmes ne peuvent qu'affirmer et authentifier les qualités, les compétences et les valeurs exceptionnelles qu'elles ont acquises tout au long de leurs parcours, tant dans la belle province que dans leurs pays d'origine.

Cependant, plusieurs acteurs de la communauté maghrébine ont émis des réserves quant à ces candidatures. Et c'est compréhensif...

Les érudits de la politique comparent les élections à une guerre où il faut armer ses bataillons, nourrir les esprits guerriers, renforcer ses unités spéciales et toujours avoir plusieurs commandos d'intervention tactique prêts à intervenir aux endroits sensibles et essentiels pour le maintien du régiment. Ces femmes feront campagne dans des circonscriptions profondément libérales et tous les analystes politiques leur prédisent une défaite cuisante. Mais d'après ces candidates, elles ont délibérément choisi des circonscriptions difficiles, c'était leur choix.

Vraiment? Qui décide délibérément de les enrôler dans une bataille perdante alors qu'elles auraient pu être envoyées vers des victoires?

La première ministre et ses commandos péquistes n'ont cessé de promouvoir le dossier de la Charte des valeurs en prétextant vouloir défendre la femme musulmane et la propulser aux hauts rangs de la société québécoise, en allant jusqu'à procéder à de nominations douteuses et politiques au sein du conseil du statut de la femme afin d'y mettre les pionnes du régime péquiste.

Maintenant que les tambours de la guerre électorale se font entendre au Québec, et qu'il faut choisir les candidats qui représenteront la population, les stratèges péquistes sacrifient les soldates sur l'autel de l'adversaire libéral.

Plusieurs questions se posent.

Évelyne Abitbol a-t-elle les militants nécessaires pour rivaliser avec le bulldozer libéral dans ce comté? Yasmina Chouarki a-t-elle le financement nécessaire pour contrer la supposée richissime caisse électorale de la députée Lise Thériault?

Journaliste et animateur radio, Lamine Foura se pose des questions sur les dessous de ces candidatures. Il se demande si ces femmes auront un avenir au sein d'un futur gouvernement péquiste et quelles promesses leur ont été faites pour les inciter à entreprendre des élections perdantes, se demande-t-il.

J'ose espérer qu'elles s'en sortiront gagnantes... Et pourquoi pas? Du moment où elles ont délibérément opté pour ces circonscriptions comme nous le dit Évelyne Abitbol: «Ce sont des comtés où il y a le plus d'immigrants. C'est la raison pour laquelle on les a choisis».

Plusieurs Maghrébins se posent par ailleurs la question suivante: pourquoi Madame Marois et ses stratèges ne leur ont pas offert des circonscriptions garanties ou du moins gagnantes?

Je pense réellement que Yasmina Chouakri ferait une très bonne ministre de l'Immigration ou ministre délégué des Communautés culturelles.

Les Québécois-électeurs, originaires du Maghreb, pensent qu'elles valent mieux que de passer pour des candidates-poteaux. Car le Parti québécois aurait pu se définir à travers ces femmes libres et expérimentées pour lancer un message clair aux Québécois-électeurs d'origine maghrébine. Non seulement le parti souverainiste balayerait les mauvaises intentions de leurs adversaires, mais il gagnerait la sympathie des communautés culturelles.

Aujourd'hui, les femmes et hommes du Maghreb et du Machreq chantent Renaud: «Société, tu ne m'auras pas». Mais ils continueront de travailler et de chérir le Québec.

PS: le PQ sacrifie aussi un algérien kabyle, Rachid Bandou, mais bon... Djemila Benhabib sauvera la mise... Autrement, c'est le poteau maghrébin qui est en élection!!!

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