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Une famille syrienne se prépare pour l'hiver en Jordanie

Manar Mohammad Aziz est âgée de 34 ans et elle a huit enfants âgés de 1 à 16 ans. Elle est mariée à Basil, un responsable de la sécurité à l'école locale. La famille syrienne vit dans le camp pour personnes réfugiées de Zaatari depuis bientôt cinq ans.
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Manar Mohammad Aziz est âgée de 34 ans et elle a huit enfants âgés de 1 à 16 ans. Elle est mariée à Basil, un responsable de la sécurité à l'école locale. La famille syrienne vit dans le camp pour personnes réfugiées de Zaatari, en Jordanie, depuis bientôt cinq ans. Lina, la plus jeune, y est née, et Adnan n'était âgé que d'un mois lorsqu'il y est arrivé. Il dit ne pas se souvenir de la Syrie.

© UNICEF/UN042572/Herwig

En Syrie, Manar travaillait dans une garderie en tant qu'aide-éducatrice, et Basil était un soldat jusqu'à sa désertion. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la famille a dû fuir en Jordanie. Lorsque j'ai demandé à Manar de me parler un peu de la vie au camp de Zaatari, elle m'a montré ses mains. Sèches, remplies de callosités et de cicatrices, elles reflétaient sans aucun doute les difficultés auxquelles la famille a été confrontée au cours des quatre dernières années et demie.

« Nous avons une chaufferette et de nombreuses couvertures, mais nous avons toujours froid. »

Aujourd'hui, toutefois, c'est une bonne journée. Manar va faire des emplettes avec deux de ses enfants afin d'acheter des vêtements d'hiver. Il y a trois jours, son mari Basil est allé faire la queue au centre de distribution afin d'obtenir la subvention de l'UNICEF en prévision de l'hiver. Manar a reçu 20 dinars jordaniens, soit environ 37 dollars, pour chaque enfant, jusqu'à un maximum de six enfants. Elle a donc 120 dinars jordaniens à dépenser.

C'est la première année que l'UNICEF distribue ainsi de l'argent aux familles plutôt que des couvertures et des vêtements, et Manar en est très heureuse. Elle m'a expliqué ce que cet argent signifie pour sa famille.

« L'année dernière, j'ai dû aller au centre commercial de Zaatari pour acheter des vêtements, mais le centre était bondé, tout était trop cher et les vêtements que nous avons achetés n'étaient pas beaux. Si nous n'y allions pas dès l'ouverture, tous les articles intéressants avaient disparu. Parce que les prix étaient trop élevés, je ne pouvais acheter qu'un seul article par enfant.

L'année dernière, ils ne nous ont pas donné d'espèces, mais une carte. Le problème, c'est que nous ne pouvions utiliser ces cartes que dans les boutiques du centre commercial. Nous devions également dépenser l'argent dans un certain laps de temps. Si nous ne l'utilisions pas, nous le perdions.

Mais, dimanche dernier, j'ai pris l'argent remis par l'UNICEF et un partenaire et je suis allée au marché. J'ai acheté des vêtements pour tous mes enfants. C'était beaucoup moins cher. Les pyjamas qui coûtent 10 dinars jordaniens au centre commercial, je les ai trouvés pour 5 dinars. Dimanche, j'ai dépensé 70 dinars jordaniens et j'espère dépenser le reste aujourd'hui.

© UNICEF/UN042573/Herwig

Les magasins aujourd'hui sont remplis de gens qui achètent des vêtements pour l'hiver, car cette idée est excellente. Il n'y a pas de contrainte. Nous ne sommes pas limités au centre commercial et nous ne perdons pas l'argent si nous ne l'utilisons pas. Nous avons l'argent dans nos poches en tout temps. Nous ne sommes pas tenus d'aller à un endroit précis. Nous pouvons acheter des chaussettes, des bottes, des pantalons, des vêtements, bref, de tout. Nous avons le choix.

J'ai dépensé tout l'argent pour des vêtements chauds pour l'hiver pour mes enfants, car cet argent nous a été donné pour cela.

Le matin, lorsque les filles partent pour l'école à 7 h 30, il fait froid, vraiment froid. Hier, par exemple, il y avait énormément de vent pendant la nuit. Les tentes et les caravanes étaient secouées. La caravane n'est pas étanche; l'air froid entre par les fissures et autour des fenêtres. Nous avons une chaufferette et de nombreuses couvertures, mais nous avons toujours froid. Il fait vraiment froid, en particulier au coucher du soleil. De plus, il pleut souvent pendant la nuit. La pluie entre parfois dans notre caravane. Mon mari a essayé de réparer les fissures, mais d'autres continuent d'apparaître. »

© UNICEF/UN042571/Herwig

Après avoir passé près d'une heure au marché, nous sommes retournées à la caravane familiale. Manar a acheté deux pyjamas, une veste, une paire de jeans des leggings pour ses enfants. Elle doit encore acheter un pull pour sa fille et elle aura alors dépensé tout l'argent. « Ils utiliseront ces vêtements pour toutes les occasions. Pour aller à l'école, mais aussi à la maison. »

Par Lilly Carlisle, UNICEF Jordanie

Pour aider l'UNICEF à procurer des vêtements et des fournitures d'hiver aux familles comme celle de Manar, cliquez ici.

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