Cette semaine, un garçon âgé de trois ans est devenu la première victime de la saison des moussons au Bangladesh, alors que les pluies torrentielles ont provoqué le chaos dans les camps surpeuplés de Cox's Bazar, où près d'un million de Rohingyas ont trouvé refuge.
Le jeune garçon a été écrasé dans son sommeil, et sa mère a été gravement blessée lorsqu'un mur de boue s'est effondré sur l'abri de fortune de sa famille. Deux autres personnes ont elles aussi perdu la vie.
Ces personnes faisaient partie des centaines de milliers de familles qui ont échappé aux meurtres, aux viols et à la violence au Myanmar, et qui ont trouvé refuge au Bangladesh.
Les abris de fortune ne résisteront pas à la saison des moussons
Des dizaines de milliers de familles se sont préparées depuis des semaines à l'arrivée de la mousson, en renforçant les abris, en creusant de nouvelles latrines, en creusant des canaux pour les inévitables torrents et en se réinstallant sur des terres plus élevées.
« Nous sommes confrontés à une crise de personnes réfugiées, mais, à l'approche de la saison des cyclones, nous pourrions aussi devoir gérer une catastrophe naturelle. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour être prêts et en mesure d'intervenir », a noté Martin Worth, le directeur de l'UNICEF en matière d'eau, d'assainissement et d'hygiène
L'UNICEF a déjà aidé près de 19 000 personnes réfugiées vivant dans des zones à haut risque à s'installer dans des lieux plus sûrs, et 18 000 autres personnes devraient être réinstallées d'ici la fin du mois.
Une catastrophe probable
Depuis la première des fortes pluies de la mousson, lundi dernier, 300 autres familles ont dû être évacuées. Et, dans les communautés de réfugiés surpeuplées de Cox's Bazar, trouver un terrain sûr est une priorité.
Même les abris qui ont été renforcés sont peu susceptibles de résister aux vents violents, et près de 75 % des ponts délabrés qui se trouvent dans les zones habitées ne résisteront probablement pas aux assauts constants d'une forte tempête.
Les possibilités d'évacuation étant presque inexistantes, une catastrophe est probable si un cyclone tropical frappe la région.
La pluie pose également des problèmes aux organismes qui tentent d'apporter une aide humanitaire essentielle à la survie. La route principale qui traverse les sites se transforme en boue sous les fortes pluies, ce qui rend pratiquement impossible d'acheminer d'urgence une aide essentielle.
Patricia Mugenyi, la spécialiste de l'UNICEF en matière de logistique et d'approvisionnement, affirme que le personnel garde les yeux rivés sur la météo.
« Un plan de préparation est en place au cas où les routes seraient emportées et où nous n'aurions aucun accès aux camps. J'ai également besoin d'un plan de secours en cas de glissement de terrain. Et j'ai besoin de savoir quoi faire s'il y a un autre mouvement de masse de personnes réfugiées à la recherche de lieux plus sûrs », dit-elle.
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