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Pour chaque enfant: le droit au jeu

J'ai envie qu'on se souvienne que les enfants ont non seulement le droit de survivre, mais aussi le droit de vivre. Et un enfant qui vit, c'est un enfant qui joue, qui rit, qui rêve.
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La Journée mondiale de l'enfance ce dimanche est l'occasion idéale de se demander ce que l'on peut mieux faire pour assurer le bien-être de nos enfants, et ce, qu'ils vivent au Québec ou ailleurs dans le monde. Déjà, de grands progrès ont été accomplis et, depuis 25 ans, les taux de mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans ont été réduits de plus de la moitié dans le monde. Il a de quoi se réjouir!

Pourtant, aujourd'hui, j'ai envie qu'on se souvienne aussi que les enfants ont non seulement le droit de survivre, mais aussi le droit de vivre. Et un enfant qui vit, c'est un enfant qui joue, qui rit, qui rêve.

Le droit au jeu n'est pas qu'une figure de style. À l'échelle mondiale, 196 pays, incluant le Canada, se sont engagés à le respecter en adhérant à la Convention relative aux droits de l'enfant. En effet, l'article 31 de cet accord reconnaît «le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge et de participer librement à la vie culturelle et artistique».

Depuis 70 ans, l'UNICEF est actif dans 190 pays et notre expérience nous a prouvé que le jeu et le sport peuvent changer la vie des enfants en leur donnant plus de confiance en soi, de motivation et d'autres compétences essentielles pour s'épanouir.

On pourrait croire que dans des situations de crises humanitaires, les besoins de base pour assurer la survie et la protection des enfants sont si grands et si urgents que le droit au jeu passe au second plan. Ce n'est pas le cas. En fait, dans de telles situations, le jeu est encore plus important pour aider les enfants à surmonter les difficultés.

L'UNICEF intervient de différentes façons pour permettre à tous les enfants d'être ce qu'ils sont: des enfants. Je vous donne ici quelques exemples en espérant vous inspirer, puisque ces actions sont possibles grâce, entre autres, aux Cadeaux de survie: des cadeaux concrets qui ont des retombées réelles.

Le soccer pour surmonter les traumatismes

Hanatu Musa a 14 ans. Elle vient de Baga, un village au Nigeria, mais depuis janvier dernier elle vit dans un camp de réfugiés au Tchad. Lorsque des hommes de Boko Haram ont attaqué son village, elle les a vus tuer une dizaine d'hommes avant de s'enfuir.

«Quand je joue au soccer, je me sens mieux et quand je vois d'autres personnes jouer, je veux toujours participer. Mon enseignant au Nigeria me disait que c'est très important de faire de l'exercice physique et que l'on peut tout réussir si l'on se pratique. Je fais de mon mieux pour être une bonne élève. Plus tard, je veux devenir médecin.»

L'UNICEF utilise des ballons de soccer et d'autres articles de sport dans les camps de réfugiés pour aider les enfants à surmonter leurs traumatismes et les motiver.

Le sport pour la paix

D'anciens enfants soldats jouent au soccer à l'extérieur d'un centre de transit pour jeunes en République centrafricaine. Des dizaines de milliers de garçons et de filles sont associés aux forces et groupes armés dans des conflits qui déchirent une vingtaine de pays, partout dans le monde. Beaucoup d'entre eux ont été victimes ou témoins d'actes d'une brutalité inqualifiable ou ont été obligés d'y participer. Avec ses partenaires, l'UNICEF a mis en place des programmes de prévention et de réhabilitation qui utilisent à la fois l'aide psychosociale, l'éducation et le sport.

Le jeu pour le développement de la petite enfance

En Haïti, Alexi Kerida, âgée de 5 ans, joue avec un ensemble de jouets à empiler qui vient d'être livré par l'UNICEF au centre Lakay Don Bosco de Port-au-Prince. Alexi Kerida et sa sœur, Fabienne Pierre, ont perdu leur maison lors du tremblement de terre de 2010. Le centre Lakay Don Bosco offre des services aux enfants les plus vulnérables qui ont été abandonnés, abusés, qui vivent dans la rue, ou dont les parents ont besoin d'une aide temporaire.

L'ensemble de jouets à empiler que l'on voit sur cette photo fait partie d'une trousse pour le développement du jeune enfant qui contient aussi des casse-têtes et d'autres jouets éducatifs. Dans la plupart des pays, moins de la moitié des enfants bénéficient de programmes éducatifs de développement du jeune enfant. Pourtant, il a été démontré que ces programmes peuvent aider les enfants des familles les plus défavorisées à obtenir de meilleurs résultats à l'école primaire.

Les espaces adaptés aux enfants

Au Népal, Monika s'amuse avec une corde à danser à l'extérieur d'un espace adapté aux enfants. Dans l'ensemble du pays, l'UNICEF a mis en place des espaces adaptés aux enfants et des centres d'apprentissage temporaires pour 179 300 enfants après les séismes du 25 avril et du 12 mai 2015 qui ont détruit et endommagé les écoles, dont celle de Monika.

Au lendemain d'une situation d'urgence, les enfants ont besoin de bien plus que de l'eau, de la nourriture et un abri. Ils ont aussi besoin d'un endroit sécuritaire où ils peuvent jouer, apprendre et recevoir une aide psychosociale. L'UNICEF a conçu des trousses pour les espaces adaptés aux enfants qui contiennent des cordes à danser, des livres de contes, des ballons, ainsi que des jouets éducatifs.

Exprimer ses émotions par l'art

Des enfants dessinent grâce à une trousse d'Art en boîte de l'UNICEF dans un refuge à Bujumbura, la capitale du Burundi. Comme beaucoup d'autres enfants, leurs parents les ont placés dans un refuge afin de les protéger des violences politiques. L'UNICEF soutient ces refuges en procurant notamment des trousses éducatives et récréatives. L'Art en boîte permet aux enfants de surmonter leurs traumatismes engendrés par un conflit ou une catastrophe en exprimant leurs émotions grâce à l'art-thérapie.

Si comme nous, vous pensez que le jeu peut changer la vie d'enfants, offrez-le en cadeau et aidez les enfants à être ce qu'ils sont : des enfants.

Karine Morin est spécialiste des communications pour UNICEF Canada.

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