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Qu'est-ce que ça coûte pour être heureux?

Dans notre société nord-américaine où l'on court d'une chose à l'autre à la quête de la nouvelle chose qui nous rendra heureux - la nouvelle voiture, le nouveau iPad ou iPhone, le nouveau bijou, le nouveau vêtement - on se sent souvent vide et dérouté. Qu'est-ce que ça coûte pour être heureux? Qu'en pensez-vous?
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Je reviens d'un voyage de deux semaines en Inde. J'ai visité le sud et le nord de l'Inde.

L'Inde est un pays de contrastes et de paradoxes. Il y a des palais qui ont été transformés en hôtels cinq étoiles qui trônent au milieu de rues jonchées de vidange et de quêteurs. Il y a des McDonald qui servent des hamburgers épicés au curry qui côtoient des petits magasins où l'on vend de la viande crue non réfrigérée qui est couverte de moustiques. Il y a de grands centres d'achats où l'on peut acheter une paire de souliers Puma ou un jean de la marque Guess, mais dans les rues, les femmes sont vêtues de sari traditionnel. Dans le sud de l'Inde, à Hyderabad, une ville qui est majoritairement musulmane, je n'ai pas vu une seule femme portant des vêtements « modernes », ni jupe ou t-shirt. Elles portaient toutes des saris, même celles qui entraient et sortaient de grosses compagnies technos comme Dell et IBM. Ce sont les hommes qui portent les pantalons à Hyderabad, littéralement.

Juste à côté de notre hôtel quatre étoiles, il y avait un ghetto musulman (c'est ainsi que les employés de l'hôtel l'appelaient). On pouvait voir de la fenêtre de notre chambre, un tas d'abris fabriqués avec des bouts de bois et des bouts de tôle avec des toits de plastique troué bleu. Dans les petites ruelles de terre battue courraient des enfants à moitié nus. Les yeux des mères me semblaient perdus. Pourtant, les enfants souriaient et riaient même.

Dans le nord de l'Inde, dans la région du Rajasthan, nous avons voyagé plusieurs heures en autobus entre Agra, Jaipur et Delhi. Nous avons vu plusieurs petites fermes le long du chemin. C'était de très petites fermes selon nos standards canadiens : un ou deux acre de terrain, une toute petite maison de pierres ou de briques, des chèvres et des chiens dans la cour, peut-être même une vache, un feu pour faire cuire le repas du soir, pas de voiture, pas de télévision, pas d'ordinateur et surtout pas de jeux vidéos! Ici et là, des groupes d'enfants ou de jeunes adultes jouaient au cricket avec des bouts de bois et une balle.

Ce soir là, nous sommes accueillis comme de la royauté à l'hôtel palais de Jaipur. Dans le hall d'entrée de marbre blanc éclairé par un gigantesque chandelier de cristal, des musiciens jouent du tambour et du sitar pour nous souhaiter la bienvenue. On nous offre des colliers de fleurs fraîches et un verre de champagne et on nous invite à prendre le souper dans le restaurant. Autour de la table, la conversation s'arrête sur nos observations sur la vie quotidienne en campagne. Si l'on juge ce que l'on a vu avec nos yeux de Nord-Américain, on a pitié de ces pauvres gens. Mais si l'on interprète ce que l'on a vu avec notre expérience de l'Inde à date, on doit avouer que malgré le fait que ces gens ne sont pas riches matériellement, ils sont riches autrement. Ils semblent heureux. Leur vie est simple et le rythme de leur vie s'apparente au rythme de la nature qui les entoure. La nature leur donne tout ce dont ils ont besoin. Quand on n’a pas beaucoup de choses, ça ne prend pas beaucoup de choses pour nous rendre heureux. En Inde, un groupe d'amis sur un terrain vacant et un bâton et une balle pour jouer au cricket c'est suffisant pour être heureux. Est-ce que nos enfants seraient heureux dans les mêmes circonstances?

Dans notre société nord-américaine où l'on court d'une chose à l'autre à la quête de la nouvelle chose qui nous rendra heureux - la nouvelle voiture, le nouveau iPad ou iPhone, le nouveau bijou, le nouveau vêtement - on se sent souvent vide et dérouté.

Qu'est-ce que ça coûte pour être heureux? Qu'en pensez-vous?

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