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Recrutement: l'élégance du «non»

Et si le simple fait de recevoir une lettre de refus à sa candidature était déjà, en soi, une bonne nouvelle? Au cours d'une recherche d'emploi, forcément difficile, un simple petit mot est un signe d'encouragement.
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Et si le simple fait de recevoir une lettre de refus à sa candidature était déjà, en soi, une bonne nouvelle? Au cours d'une recherche d'emploi, forcément difficile, un simple petit mot est un signe d'encouragement. Même s'il se conclut par une fin de non-recevoir, un signe que l'on ne va pas se revoir. Évidemment, la sempiternelle missive toute faite, les trois lignes usées, aussi chaleureuses qu'un bordereau de chambre froide, sur l'air de "Nous avons le regret de..." ou "Nous gardons votre CV au cas où..." ne risquent pas de réchauffer le moral de celui qui passe ses journées seul face à sa recherche, face à la marée de ce marché.

Une marée qui ne permet pas toujours au recruteur, aussi honnête soit-il, de personnaliser chaque réponse négative. Pour autant, il peut, dans son retour, même automatisé, montrer du respect. Comme ce chasseur de têtes, Thibaud Chalmin, dont nous avons pu consulter le courrier type qu'il envoie aux candidats qui le démarchent spontanément - et qu'il personnalise parfois. Ce courrier est tout sauf lisse.

Non content d'expliquer pourquoi il ne dispose d'aucun poste correspondant à la demande du candidat, il se livre à une véritable visite guidée du monde de la recherche d'emploi, rappelant comment les entreprises procèdent pour recruter. Et conseillant les candidats éconduits dans leurs démarches. Le chasseur recommande de répondre aux offres d'emploi sur les babillards, mais aussi de référencer leur CV sur les sites des cabinets de recrutement. Enfin, il leur rappelle quel est son job : "C'est [...] en dernier recours qu'une entreprise confie un mandat de recrutement à un cabinet de 'chasse' de têtes (c'est plus cher...). Nous nous lançons alors dans un vaste travail d'investigation pour leur dénicher le candidat idéal, quel que soit l'endroit où il se trouve."

Mais la lettre, si elle est didactique, est également encourageante. Et le chasseur de saluer la bonne démarche. "Les candidatures spontanées, c'est comme la loterie : même si les statistiques sont faibles, 100 % des gagnants ont tenté leur chance." Il propose même aux éconduits de leur livrer le nom d'un outplaceur susceptible de prendre leurs affaires en main. Avant de conclure, malin, qu'à l'avenir, ils ne doivent pas tergiverser. Une manière de rassurer le chercheur d'emploi. De lui faire comprendre que, bientôt, il redeviendra un décideur. À n'en point douter.

M'est avis qu'en ouvrant sa boîte courriel et en lisant cette lettre de refus, le candidat malheureux l'est déjà beaucoup moins. Et se souviendra de ce chasseur respectueux. Mais peut-être suscitera-t-il chez vous l'effet inverse. Je suis curieuse de lire vos réactions.

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