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La Petite Italie m'inspire pour écrire

J'écris parce que j'aime écrire. Pas nécessairement pour les autres. J'imagine que j'aime avant tout écrire pour moi. Pour me divertir. C'est peut-être pour cette raison que j'ai le sentiment d'être isolé parmi la foule lorsque j'écris.
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J'écris. Depuis toujours, j'écris. Je crois bien avoir écrit mon premier scénario à l'âge de 11 ans, et je me souviens encore des toutes ces compositions que je rapportais à la maison alors que je n'étais encore qu'à l'école primaire. L'inspiration semblait si simple à trouver à cet âge. Au fond, y avait-il autre chose à faire que de rêvasser à différentes histoires que je couchais sur papier un peu n'importe comment?

Avec l'âge, on perd le réflexe d'écrire à propos de tout et de rien et de croire que cela peut faire une bonne histoire. On tweete à toutes les heures, on change nos statuts Facebook plusieurs fois par jour, on écrit des courriels à profusion, mais rien de tout ça ne fait une bonne histoire. On peut toujours entretenir à un blogue, comme je l'ai déjà fait.

Même si l'écriture de mon premier roman Yupster émane d'un blogue que j'ai entretenu entre 2008 et 2010, je ne suis pas du genre à répéter le même processus créatif. C'est pour cette raison que l'inspiration pour mon deuxième roman, Sara(h)bande, provient directement de mon quartier: la Petite Italie.

On n'écrit pas un giallo, ce genre littéraire autrefois underground qui nous vient de l'Italie des années 60, sans être inspiré par l'histoire de son quartier habité par des générations d'immigrants italiens. Au fil d'après-midi ensoleillés passés à lire au Parc Jarry, ou tout simplement à gribouiller des notes assis sur une balançoire du Parc Mozart en pleine nuit, je laissais la créativité m'envahir.

Il y a nécessairement une solitude qui accompagne le processus d'écriture. Même entouré de plusieurs individus dans différents endroits, on se doit de faire le vide afin de se transporter dans une sorte de transe qui nous isole parmi la foule. Même si on peut trouver certains repères réconfortants chez la faune montréalaise du Alexandraplatz, on se laisse surtout bercer par l'énergie des interactions humaines, sans pouvoir y participer. On y contribue par notre présence, mais croire qu'on se déplace dans un endroit public pour faire autre chose qu'écrire cela se résume à assumer d'emblée qu'on n'écrira pas une seule ligne!

Au final, Sara(h)bande est né et a su trouver son public. Et même aujourd'hui, cette finalité me fascine. À partir d'une page complètement blanche, j'ai rédigé une histoire qui plaît à un lectorat. S'imposer un tel fardeau créatif armé de la seule prétention qu'on a quelque chose d'intéressant à écrire représente un mode de vie que j'ai toujours de la difficulté à comprendre.

Mais j'écris. Parce que j'aime écrire. Pas nécessairement pour les autres. J'imagine que j'aime avant tout écrire pour moi. Pour me divertir. C'est peut-être pour cette raison que j'ai le sentiment d'être isolé parmi la foule lorsque j'écris. Parce que j'ai tout d'abord besoin de me convaincre que j'écris une bonne histoire.

Malgré toutes les déceptions et les soirées à réécrire la même phrase pour une énième fois, sans toutefois trouver la bonne formulation, je peux toujours trouver l'inspiration qu'il me faut en sillonnant les rues de mon quartier, en pleine nuit, accompagné par la douce brise du mois de juillet qui me murmure à l'oreille quelque chose qui sonne comme les mots que je cherchais justement pour compléter mon paragraphe.

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