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Des groupes exigent qu'une compagnie minière canadienne abandonne sa poursuite contre le Salvador lors du jour de son indépendance

Des groupes exigent qu'une compagnie minière canadienne abandonne sa poursuite contre le Salvador lors du jour de son indépendance
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Toronto - Le 10 septembre 2014, des dizaines d'organismes du Canada, du Salvador et de partout dans le monde ont dénoncé la minière canado-australienne Oceana Gold, dont la filiale poursuit l'État du Salvador pour la somme de 301 millions de dollars US. Le « crime » que ce pays a commis : avoir refusé d'accorder un permis d'exploitation d'une mine d'or qui aurait contaminé l'eau potable de 60 pour cent de la population du pays.

En octobre 2013, Oceana Gold a acquis la minière canadienne Pacific Rim Mining, laquelle avait entamé la poursuite. Après l'acquisition, Oceana Gold a augmenté le montant réclamé dans la poursuite de 70 à 300 millions de dollars US.

En prévision de l'audience du tribunal de la semaine prochaine - qui doit avoir lieu le 15 septembre au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements à Washington - le Conseil des Canadiens, le Latin American and Caribbean Solidarity Network, le Mining Injustice Solidarity Network et d'autres groupes visiteront le siège social d'Oceana Gold à Toronto pour lui présenter une lettre des gens qui seront touchés par la décision. La lettre demande que la compagnie retire sa poursuite.

La date de l'audience, le 15 septembre, est également le jour de l'indépendance du Salvador, une ironie qui n'a pas échappé aux groupes qui manifesteront.

« Nous demandons à la minière, surtout à la veille du jour de l'indépendance du pays, de reconnaître au peuple salvadorien son droit légitime de maîtriser son environnement et ses ressources », déclare Maude Barlow, présidente nationale du Conseil des Canadiens, « Il faut tenir nos compatriotes canadiens responsables d'avoir mis en danger la démocratie et l'environnement du Salvador. Le droit à l'eau, source de la vie, est non-négociable. Le Salvador fait simplement ce que n'importe quel autre pays responsable ferait. »

Au Salvador, plusieurs personnes sont mortes ou ont perdu leur source d'eau potable à cause des mines d'or, ce qui a contribué à une montée en puissance de l'opposition à l'industrie minière. En 2009, le gouvernement du Salvador a imposé un moratoire de facto sur les grands projets miniers que le président Salvador Sánchez Cerén a maintenu. L'opinion publique est catégoriquement opposée à l'extraction minière industrielle au Salvador étant donné les impacts négatifs que les projets proposés auraient sur ce pays déjà aux prises avec de graves problèmes environnementaux et dont la majeure partie de l'eau potable provient d'un seul bassin versant.

« Nous vivons un rare moment de consensus large, non partisan et national, » explique Xenia Marroquin du groupe salvadorien Foro del Agua. « Les enjeux sont majeurs pour le peuple salvadorien. En plus des coûts financiers, le jugement déterminera si un tribunal étranger peut renverser la décision et les politiques d'un gouvernement démocratique qui protège l'environnement et l'intérêt public. »

« Oceana Gold a entamé cette poursuite pour avoir le droit d'empoissonner l'eau alors que 90 pour cent de l'eau du pays est déjà contaminée », ajoute Raul Burbano, Directeur des programmes à Common Frontiers.

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