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Je me revois alors que j'avais 6, peut-être 7 ans, dans ma classe de première année, assise à mon bureau qui voisinait la grande fenêtre donnant sur la cour de récré...
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many angry clenched fists...
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Je me revois alors que j'avais 6, peut-être 7 ans, dans ma classe de première année, assise à mon bureau qui voisinait la grande fenêtre donnant sur la cour de récré.

Je me rappelle que mon enseignante dessinait divinement bien; elle avait reproduit les personnages de notre livre de lecture à la craie sur le tableau!

Je me souviens des discussions qu'on avait, tout le groupe ensemble, alors qu'on s'assoyait en cercle à même le sol sans voir mal aux fesses ou au dos.

Et, joie suprême: j'étais dans la même classe que ma meilleure amie, celle-là même que j'avais connue trois ans plus tôt dans un cours de gymnastique. Elle, elle avait été attirée par la panoplie de couleurs composant mon habit; du rose, du violet, du vert pomme se partageaient la vedette sur mon gilet coloré, enfilé par-dessus mon Léotard tout aussi vibrant de couleurs.

Moi, j'avais été impressionnée par sa sobriété; son petit maillot noir allait de pair avec ses chaussons de la même couleur. Elle avait les cheveux blonds, une frange droite, qui mettait l'accent sur ses yeux bleus. Tout le contraire de mes cheveux foncés en bataille et mes yeux bruns, presque noirs. Aujourd'hui encore, nous partageons nos souvenirs, nos craintes, nos joies, notre amitié.

En classe de première année, j'adorais aller avancer mon pion sur le jeu de Serpents et Échelles géant, lorsque j'arrivais à lire correctement un passage entier du livre de Français, dans lequel nous suivions Mélissa, son ami Dimitri et son chien Médor. Sachant lire depuis la maternelle, j'allais souvent tourner la roulette du jeu apposé au mur!

Puis, je me souviens d'un jour bien précis. Chacun à notre bureau, on faisait aller nos crayons, nos pots de colle, nos ciseaux afin que ce bout de carton jadis uni devienne une œuvre d'art. Fidèle à mon habitude, je découpais le morceau de carton avec mes ciseaux verts, debout. (Aujourd'hui encore, j'arrive à mieux découper lorsque je suis en position verticale, allez savoir pourquoi! Et j'ai toujours ces fameux ciseaux verts, que j'utilise régulièrement.)

Alors que je m'apprêtais à entamer une courbe sur le papier coloré, une pensée m'a traversé l'esprit, au même moment où un rayon de soleil faisait de même à travers la grande fenêtre de la classe: «Dans la vie, je pourrais tout réussir. À condition que j'y mette des efforts!».

Un sourire béat s'est dessiné sur mon visage, un sentiment de bien-être m'a envahie. En fait, je venais de comprendre que dans la vie, on a le choix. Le choix de foncer, de reculer ou de stagner; le choix de croire en soi ou de douter; le choix de faire malgré la peur qui nous tenaille les entrailles.

Ça a été pour moi une révélation, une illumination. Je me rappelle avoir été remplie de fierté, d'assurance, de confiance, d'une foi transcendant mes doutes et mes peurs.

Quelque 20 années plus tard, je tends parfois à oublier cette vérité.

Alors, en cette journée d'anniversaire (le mien!), je me souhaite de me rappeler cette courte phrase, si simple, si vraie. Et je vous le souhaite aussi.

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