Les adeptes du premier tendent à rester plus longtemps dans la course, à entreprendre des actions sur le long terme. Ils s'aventurent peut-être moins rapidement, mais ils gardent le cap plus longuement. Ils sont capables d'anticiper des résultats à long terme et n'ont pas besoin de gratification immédiate pour rester motivés.
Les sprinters, quant à eux, ont tendance à jongler avec plusieurs idées, plusieurs projets à la fois. Ils s'exécutent rapidement, sont stimulés par les résultats et surtout, par l'adrénaline qu'ils entrainent. Ils aiment accomplir, avoir le sentiment du devoir accompli et ce, fréquemment.
Y a-t-il un type meilleur que l'autre? Un qui se réfère davantage à la « normalité » que l'autre? Je ne sais pas dans quelle catégorie se situent la majorité de la population. Ni ce qui est plus souhaitable, socialement acceptable.
En fait, de manière générale, les membres de la génération Y semblent plutôt s'inscrire dans la catégorie « sprinter »; ils changent plus souvent de domaines d'études, d'emplois, de chums ou de blondes, de domiciles, etc.
Les baby-boomers appartiendraient davantage à la catégorie « marathonien »; ils restent au même endroit plus longtemps, font probablement plus d'efforts pour que la stabilité soit maintenue.
Mais bon. Ces exemples visent davantage à illustrer le propos qu'à catégoriser un ensemble d'individus qui peuvent être fort différents l'un de l'autre malgré qu'ils soient nés à la même époque; je n'ai jamais aimé les généralisations hâtives. D'ailleurs, elles tendent à me frustrer plus qu'autre chose.
Est-ce important d'appartenir à une catégorie plus qu'une autre? Non. Ce qui importe, c'est de rester fidèle à soi-même, de respecter ses limites et ce, peu importe son type de coureur.
Un sprinter aura besoin de repos après son sprint avant d'en entamer un autre. Il devra aussi choisir avec plus de soins les sprints qui l'intéressent. Le marathonien, quant à lui, aurait avantage à se lancer davantage dans le feu de l'action et à revoir ses priorités en cours de route (ou plutôt, de course).
Personnellement, je suis du type « sprinter ». Je suis une touche-à-tout, j'aime tout, j'ai envie de m'investir partout!
Et j'aime enchainer les sprints. Les uns après les autres. Résultat? Je suis obnubilée par le fil d'arrivée, puis l'autre encore, et l'autre d'après. Ce qui fait en sorte que je suis très peu à l'écoute des signaux que mon corps m'envoie. Je ne l'écoute pas quand il me dit qu'il est fatigué, qu'il est essoufflé, qu'il a besoin d'une pause. Je n'écoute pas mon cerveau qui est saturé, surstimulé. « Je suis capable! ». Je continue. J'aime les résultats. J'aime les fils d'arrivée. J'ai tendance à être impulsive, à me lancer dans l'action sans parfois avoir pris le temps de réfléchir. Je réfléchis dans le feu de l'action ou après coup. J'ai tendance à me surcharger, à m'étourdir, à me perdre, parfois.
Et les types marathoniens? Peut-être qu'ils se mettent en action moins rapidement, qu'ils sont plus réfléchis, qu'ils prennent le temps de prendre le temps. Peut-être qu'ils gardent en tête la ligne d'arrivée qu'ils s'étaient fixé au départ, même si cette destination, cette direction ne leur convient plus en cours de route. Peut-être doivent-ils apprendre à se remettre davantage en question?
C'est paradoxal; j'ai tendance à m'entourer des deux types d'individus. Cependant, les personnes les plus intimes avec moi sont davantage marathoniens. Une façon de chercher l'équilibre?
Ce qui compte vraiment, c'est être la meilleure version de soi-même. S'accepter, ne pas tenter de devenir ce qu'on n'est pas. Sprinter? Prenez une pause. Marathonien? Choisissez des projets qui vous stimulent et faites-vous confiance.
Au final, probablement qu'on s'en fout, de la catégorie. Il s'agit probablement d'un vieux réflexe, que de vouloir caser les gens dans des endroits, de les catégoriser, bien que cette façon de faire permette d'organiser l'information et ainsi, d'avoir une meilleure compréhension du monde. De soi, aussi. Peut-être qu'on est tous un peu des deux types de coureurs dépendamment du contexte, de la période de notre vie, des projets. Peut-être que la vie n'est pas une course, après tout. Peut-être que c'est parfait ainsi. Parfaitement imparfait.