«Nous constituons probablement les premières sociétés dans l'histoire à rendre les gens malheureux de ne pas être heureux.» Pascal Bruckner, philosophe français.
BAM. Flash d'inspiration alors que je lis mon petit livre de citations philosophiques...au petit coin (Ben quoi! On aime lire ou on n'aime pas ça).
Étant une personne intense, je vis tout...intensément. La joie, la tristesse, la colère, etc. Mais il m'arrive aussi, parfois, d'être seulement au « neutre ». Pas super joyeuse, pas méga déprimée, pas ultra frustrée. Juste...normale.
Et c'est à ce moment que l'angoisse me prend : « Que m'arrive-t-il? Suis-je en train de m'éteindre? De devenir une « personne beige »? Suis-en train de me transformer en robot sans émotions? Pourtant, ma vie va bien; je suis bien entourée, j'aime mon travail...alors, pourquoi est-ce que je ne saute pas au plafond, en plus de me promener dans les rues en gambadant en chantant : « Lalala La vie est beeelllleeee »?
Oh mon Dieu, ça y est, je me transforme en ingrate, je prends mon bonheur pour acquis, je ne mérite pas tant de bonheur, visiblement, puisque je n'arrive pas à l'honorer à chaque seconde de ma vie!!!!! »
Ça vous arrive, vous aussi? Je suis sûre que oui. On nous entre tellement dans la tête qu'il FAUT que la quête de notre vie soit le bonheur, qu'il FAUT voir le bonheur dans les petites choses du quotidien et ce, tous les jours, qu'il FAUT être reconnaissant à tout moment envers ce qu'on a, ce qu'on est, ce qu'on fait.
Résultat? Quand on ne sent pas l'euphorie nous envahir, on culpabilise. On se dit que, forcément, si on n'est pas heureux, c'est qu'on n'a pas compris. Et BAM, on se ronge les sangs et on devient malheureux de ne pas être heureux.
Mais il y a une distinction importante à faire entre « être heureux » et « se sentir heureux » : on peut être heureux de manière générale mais ne pas le ressentir aussi intensément à tous les jours que la vie amène, diantre!
Avec cette obsession pour le bonheur, on se met une pression immense sur les épaules afin de l'atteindre coûte que coûte sans nécessairement comprendre ce qu'est le bonheur même. Forcément, il y a autant de définitions du bonheur qu'il y a d'individus sur Terre. Chacun trouve sa réponse en tentant d'y tendre le plus possible.
Mais peut-être sera-t-il important de se donner le droit de ne pas se sentir heureux à toute heure du jour et de la nuit, en ayant confiance que cet état de béatitude reviendra, comme toute chose? Rien n'est permanent. Tout part, tout revient. Tout le temps.
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