Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.
Combien d'individus vivent dans le regard des autres? Probablement encore plus que ce qu'on peut s'imaginer. Quand on parle du regard des autres, on parle certes du regard de nos proches; de notre famille, de nos amis, de notre conjoint, de nos collègues, de nos clients. Bref, des gens que l'on côtoie à tous les jours. Mais plus que cela, il y a aussi le regard que porte sur nous la société.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

Combien d'individus vivent dans le regard des autres? Probablement encore plus que ce qu'on peut s'imaginer.

Quand on parle du regard des autres, on parle certes du regard de nos proches; de notre famille, de nos amis, de notre conjoint, de nos collègues, de nos clients. Bref, des gens que l'on côtoie à tous les jours.

Mais plus que cela, il y a aussi le regard que porte sur nous la société, selon que l'on soit un homme ou une femme, jeune ou vieux, blanc, noir, vert fluo, croyant ou non, musulman ou catholique et j'en passe. Ce sont les préjugés, ces jugements utilisés rapidement pour classer dans des catégories des choses, des personnes ou des groupes. Les préjugés sont normaux; ils permettent effectivement de classer l'information perçue.

Cependant, les préjugés deviennent néfastes lorsqu'ils restreignent notre regard sur le monde, lorsqu'il nous amène à entretenir des propos dénigrants, à adopter des conduites irrespectueuses envers un groupe d'individus sous la seule base du préjugé et donc, de la méconnaissance.

Préjugé positif ou négatif, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un préjugé qui porte préjudice à la personne qui le porte.

Un exemple de préjugé positif? « Ah, toi, t'es psychoéducatrice. C'est sûr que tu n'haïs personne et que tu es toujours nuancée dans tes propos ». La vérité? C'est faux. Il m'arrive de ne pas aimer certaines personnes. Il m'arrive d'être irritée par le comportement d'individus, tout comme il m'arrive d'avoir certaines opinions tranchées.

Quel est l'effet d'un préjugé positif? On ressent la pression de s'y conformer. On se sent coupable d'y déroger. On ne se permet pas de ne pas correspondre à l'image que les autres se font de nous ou de notre rôle professionnel.

Et le préjugé négatif, nécessairement, est...négatif. « On sait ben, vous les femmes, toutes des profiteuses! ». Eh non. C'est faux! Peut-être que quelques-unes des femmes que cette personne a rencontrées ont profité d'elle pour une raison ou pour une autre. Peut-être que ces mêmes femmes n'ont pas profité de cet individu mais que ce sont les perceptions de cette dernière qui sont erronées.

Et souvent, un préjugé provient du comportement ou d'une parole d'une seule personne appartenant à un groupe quelconque. Cette personne devient l'emblème de ce groupe sans l'avoir cherché ni voulu et l'individu qui a des préjugés attribue ce type de comportement ou de parole à l'ensemble du groupe.

À un niveau plus microsystémique, la perception des autres à notre égard est aussi influencée par ce qu'on veut bien montrer de nous. Parce qu'entre ce qu'on montre de nous et ce qu'on est réellement, il y a bien souvent un écart important.

Pensez-y bien; il y a ce qu'on est fondamentalement, ce qu'on veut être, ce qu'on veut montrer qu'on est et ce qu'on montre qu'on est. Comme vous le constatez, il y a plusieurs intermédiaires! Et bien souvent, on ne sait pas tout à fait qui on est réellement, aveuglé parce qu'on tente de démontrer de nous-mêmes.

Les autres développent invariablement des attentes à notre égard en fonction de ce qu'on leur laisse miroiter. Ils peuvent aussi encourager ce reflet de nous-mêmes en aimant tout simplement ce qu'on dégage ou encore, en nous félicitant pour ce qu'on est et ce qu'on accomplit.

Lorsqu'on réalise que ce qu'on montre de nous-mêmes n'est pas tout à fait en cohérence avec ce qu'on est fondamentalement, une lourdeur peut s'installer sur nos épaules puisqu'on a l'impression d'avoir un personnage à défendre jour après jour.

On a peur que les autres n'aiment pas ce qu'on est réellement, on a peur de décevoir, de déstabiliser par le changement. Ces peurs sont avant tout des craintes personnelles : la peur d'être réellement qui on est, de s'accepter, de s'assumer avec ses forces et ses limites.

Et si le regard qu'on pose sur nous-mêmes devenait plus important que celui que pose les autres sur nous? Et si on se donnait le droit d'être, tout simplement? Et si on apprenait à s'aimer ainsi? On ressentirait probablement moins le poids des attentes des autres à notre égard. Une influence réciproque, donc. Un « cercle vicieux positif »...!

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.