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Les féroces Chiens de Navarre reviennent à l'Usine C dans «Les armoires normandes»

Dans un assortiment de textes et d'improvisations, tout le spectacle composé de saynètes qui se succèdent est un mélange gentiment scandaleux de plaisanteries désopilantes.
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Fous furieux et grivois, dévergondés et hilarants, facétieux et enragés, la troupe française des Chiens de Navarre sévit de nouveau à l'Usine C, et pour trois soirs seulement. Dans une pièce à sketches, Les armoires normandes, dont le titre (comme il se doit) n'a strictement rien à voir avec le contenu, ils s'attaquent à l'amour et n'en font qu'une bouchée.

Amour du Dieu des chrétiens dans la figure de Jésus Christ, amour narcissique et amour maternel, amour dans le couple et au sein du mariage... tout passe à leur moulinette ou presque ; sans compter les innombrables sarcasmes, persiflages et autres impertinences qui font de cette troupe de loustics turbulents et délurés une équipe sympathique avec laquelle on aime rire de bon cœur.

Car on rit du début à la fin et même plus. Le début est déjà entamé quand le spectateur cherche sa place dans la salle. Un Jésus sanguinolent l'y attend, suspendu à sa croix depuis déjà 2000 ans, et offre à qui veut les entendre ses commentaires malicieux. Jésus se moque de tout, des chrétiens, des Québécois, des spectateurs, de lui-même dans ses représentations par les grands peintres de l'histoire, et de l'amour bien sûr. Il apostrophe le public dans la salle, descend de sa croix pour observer les spectateurs de près et leur parler «N'ayez pas peur, ceci n'est pas mon sang... n'ayez pas peur je suis vivant, c'est tout !».

Dans un assortiment de textes et d'improvisations, tout le spectacle composé de saynètes qui se succèdent est un mélange gentiment scandaleux de plaisanteries désopilantes. Un vieux garçon cherche l'amour dans les moindres détails de sa vie, dont un colis déposé à sa porte, des couples d'amoureux répondent aux questions d'interviewers, un mariage est célébré au cours duquel la mariée accouche de son bébé, une cousine fait un discours qui tourne à la déclaration d'amour pour le marié, des couples se font des scènes de ménage et d'autres situations somme toute assez banales, mais génialement mises en pièces par cette troupe à part, qui a dû bien s'amuser en préparant le spectacle, et qui a le don de communiquer ce rire ni de bon goût ni de mauvais goût.

Dirigés par Jean-Christophe Meurisse, les Chiens de Navarre est une troupe de joyeux lurons désinhibés qui non seulement interprètent les personnages, mais contribuent à l'écriture du spectacle et donnent libre cours à l'improvisation sur scène. Cela fait de ce théâtre un acte de performance plein de spontanéité et de fraicheur, y compris dans la lourdeur des plaisanteries. Ce n'est pas de l'humour très fin, mais ça ne veut pas en être. L'intelligence est toutefois là pour pointer la bêtise qui anime l'espèce humaine, ou peut-être est-ce le contraire.

Très populaires en France, Les chiens de Navarre ouvrent encore cette année la saison de l'Usine C. Une occasion à ne pas manquer de les voir se produire à Montréal.

Les armoires normandes, du 21 au 23 septembre 2016 à l'Usine C à Montréal.

Cet article a aussi été publié sur info-culture.biz

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