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Côte d'Ivoire: danser le zouglou pour mieux communiquer

C’est à travers la danse et le mouvement que j’ai découvert la Côte d’Ivoire et sa culture si riche.
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Des membres du groupe ivoirien, Magic System, appartenant au style de danse et de musique zouglou.
SIA KAMBOU/AFP/Getty Images
Des membres du groupe ivoirien, Magic System, appartenant au style de danse et de musique zouglou.

Je dis toujours que tout le monde peut danser. Certes, certains me diront que tous ne peuvent pas bien danser, mais tout le monde peut danser. Utiliser cet art, ce sport qu'est la danse pour s'exprimer. Au-delà des frontières, des genres, des couleurs, des religions... Et c'est ce que je trouve magnifique dans la danse, dans l'art et le sport en général. Pour reprendre Vandana Hart, «we speak dance» (on parle danse, en français).

En Côte d'Ivoire, on parle danse, on parle le zouglou. Ce style de danse et de musique fait la fierté des Ivoiriens. Créé par et pour les étudiants dans les années 1990, avec humour, on expose les réalités sociales du pays, on te donne des conseils sur la vie.

Le zouglou utilise le français, des dialectes locaux et le slang pour raconter. Et c'est en dansant que j'ai découvert le pays. J'ai dansé comme jamais, avec plaisir, joie, curiosité et ouverture. Magic System, l'un des groupes ivoiriens les plus populaires — non seulement au pays, mais à travers tout le continent — jouait constamment quand j'y étais. Et j'étais toujours prête, debout à danser.

Une foule enthousiaste à l'un des concerts du groupe musical du style de danse zouglou, Magic System.
SIA KAMBOU/AFP/Getty Images
Une foule enthousiaste à l'un des concerts du groupe musical du style de danse zouglou, Magic System.

J'étais en Côte d'Ivoire pour représenter le Canada avec mon équipe aux Jeux de la Francophonie, une compétition internationale qui célèbre la diversité culturelle et sportive au sein de la Francophonie. Parmi les catégories culturelles, trois étaient reliées à la danse, au mouvement: danse de création, hip-hop et jonglerie avec ballon (freestyle ball). J'ai assisté aux «combats» de hip-hop et de freestyle ball. Des compétitions enflammées, où énergie et création étaient à leur paroxysme.

Je me souviens d'Ignace Kassio, le représentant de la Côte d'Ivoire pour la catégorie freestyle ball. Il représente parfaitement ce que je veux dire quand je dis: tout le monde peut danser. Malgré son handicap au bras droit, qui est atrophié et paralysé, il émerveille et il communique à travers le mouvement. Il a fait la fierté des Ivoiriens en gagnant la médaille de bronze. Il a montré à tout le monde que rien n'est impossible.

Sonia Li

C'est donc à travers la danse et le mouvement que j'ai découvert la Côte d'Ivoire et sa culture si riche. Pour le peu de temps que j'y ai passé, partout, tout le temps, je sentais cette richesse culturelle qui rassemble les Ivoiriens. Bouger, danser, chanter est une seconde nature tout comme on respire.

On danse pour oublier nos malheurs, on danse pour se rappeler nos bonheurs, on danse pour communiquer. En Côte d'Ivoire, on danse sans juger, on danse le coeur et l'esprit ouverts, avec le sourire aux lèvres. On danse pour partager.

Ce texte a d'abord été publié sur le blogue Solivagant.

La section des blogues propose des textes personnels qui reflètent l'opinion de leurs auteurs et pas nécessairement celle du HuffPost Québec.

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