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Indépendance: une fenêtre s'ouvre

La perspective de quatre années de gouvernement libéral n'est pas réjouissante du tout. Cela dit, il faut voir la conjoncture actuelle comme une opportunité sans pareil de restructurer le mouvement indépendantiste en profondeur et de le faire renaître.
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À bien des égards, les résultats de l'élection du 7 avril sont décevants. La perspective de quatre années de gouvernement libéral n'est pas réjouissante du tout. Cela dit, il faut voir la conjoncture actuelle comme une opportunité sans pareil de restructurer le mouvement indépendantiste en profondeur et de le faire renaître.

Le bout de la crise (enfin)

Cela fait déjà plusieurs années que le mouvement indépendantiste est en crise. Le principal résultat de cette crise a été l'effritement graduel de la grande coalition que contenait jadis le Parti québécois. Les indépendantistes de tous les horizons idéologiques s'étaient unis en 1969 au sein du PQ pour faire l'indépendance du Québec. En reléguant ce projet à un futur indéterminé, les indépendantistes se sont divisés. La gauche péquiste s'est tranquillement dirigée vers Québec solidaire et les indépendantistes les plus exaspérés par l'attentisme ont soutenu la création d'Option nationale ou ont migré dans diverses organisations de la société civile, quand ils ne se sont pas tout simplement démobilisés.

Il m'apparaît évident que nous sommes arrivés au bout de la crise. La stratégie de la gouvernance souverainiste et du flou entretenu autour de la démarche référendaire a montré hors de tout doute qu'elle nous menait à l'échec. Je ne vois pas comment le Parti québécois pourrait continuer dans la même direction; ses stratèges ont désormais frappé le mur de la réalité. Une remise en question profonde est déjà en cours, ce qui est très prometteur pour le projet d'indépendance.

Une crise positive ?

Le mot «crise» vient du verbe grec «krinein» qui signifie «choisir, discerner». La crise ne doit donc pas être vue strictement de façon négative, mais comme une opportunité : les prochaines années seront celles des choix. Il sera temps pour les autonomistes de s'assumer pleinement et de joindre la CAQ, aux fédéralistes de gauche de joindre le NPD-Québec et à tous les autres qui seront restés au PQ, chez Québec solidaire et Option nationale, de s'asseoir sérieusement ensemble pour revoir le cadre stratégique global de l'ensemble du mouvement indépendantiste. Peu importe quelle forme prendra la suite des choses, nous avons maintenant une opportunité de sortir la démarche indépendantiste de l'ambiguïté dans laquelle elle s'est embourbée. Ce n'est pas rien. Il faut saisir cette occasion historique, Option nationale y contribuera avec bonne foi et enthousiasme. C'est notre raison d'être depuis le début.

Pédagogie de l'indépendance et remobilisation

Pour sûr, la pédagogie de l'indépendance ainsi qu'une vaste remobilisation militante devra être à l'ordre du jour de toutes les organisations indépendantistes au cours des prochains mois. Cet aspect fondamental de notre lutte politique a été largement négligé dans les 19 dernières années. Cette inaction est peut-être la cause principale de l'impopularité du projet indépendantiste chez les 18 à 35 ans. Il n'y aura pas d'autres moyens pour remédier à ce désintérêt que de revenir à la base et placer la promotion de nos idées au cœur de notre action militante.

Option nationale

À ceux qui se questionnent aujourd'hui sur l'avenir d'Option nationale à la suite des résultats du 7 avril, je répondrai que le destin de ce parti sera toujours lié à celui du mouvement indépendantiste. Ce qu'ON apporte dans l'arène politique québécoise, c'est une clarification de la démarche indépendantiste, un renouvellement de la pédagogie de l'indépendance ainsi qu'une évolution du cadre stratégique d'accession à l'indépendance. Le Québec n'a jamais été aussi prêt à envisager ces changements. De mon côté, c'est avec fierté et enthousiasme que je continuerai à jouer le rôle qui m'a été confié comme chef d'Option nationale. Nous allons donc continuer de promouvoir nos idées jusqu'à ce que, sous une nouvelle forme, la grande coalition des indépendantistes renaisse et que commence une nouvelle ère de notre marathon politique vers la liberté. J'ai hâte. Nous serons les témoins privilégiés de ce qui s'en vient.

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