En politique, le changement, ça a un prix. D'entrée de jeu, je ne suis ni Montréalais ni un « fan » de l'ancien maire Denis Coderre, ce politicien de carrière arrogant qui avait fait son temps dans l'arène politique. Avoir été Montréalais aux dernières élections municipales, j'aurais voté pour un candidat indépendant à la mairie, car je ne crois pas à la pertinence des partis politiques au niveau municipal depuis belle lurette.
L'administration de Valérie « Wonder Woman » Plante a rendu public le 10 janvier son premier budget pour la Ville de Montréal, celui de 2018. Un budget de près de 5,5 milliards de dollars. C'est un budget qui prévoit une hausse moyenne du compte d'impôt foncier résidentiel de l'ordre de 3,3 %, supérieure à l'inflation (2,1 %). Dans certains arrondissements, la hausse atteint plus de 5,5 %.
Les contribuables montréalais ont donc droit à leur première douche froide, gracieuseté de la nouvelle administration. « L'administration Plante-Dorais affirme que la hausse des taxes foncières résidentielles (+1,9 %) suit les projections d'inflation de 2018. Mais si l'on ajoute la hausse de la taxe de l'eau (+1,1%) et la moyenne des hausses des taxes d'arrondissements (+0,3 %) [...] »
Sur le site Web de Projet Montréal, on lit pourtant ceci :
Les taxes..., pas les taxes foncières résidentielles (ou commerciales/industrielles d'ailleurs), comme l'administration Plante-Dorais a bien tenté de « spinner » mercredi dernier. Tout simplement les taxes. Une taxe d'eau, ça demeure une taxe en ce qui me concerne. Mais, faut-il en être surpris? Pas vraiment... C'est la même recette que nous servent toutes les nouvelles administrations – tous paliers confondus – depuis des lunes.
Ce qui me surprend est le fait que certains Montréalais parlent depuis le 10 janvier de « trahison » d'une promesse électorale.
Ce qui me surprend est le fait que certains Montréalais parlent depuis le 10 janvier de « trahison » d'une promesse électorale. Pourtant, en 2017, les électeurs auraient dû voir à travers cet engagement creux. Quand j'entends un politicien ou une politicienne qui aspire à un poste (dans ce cas-ci, la mairie de Montréal) clamer haut et fort en campagne électorale qu'il ou elle s'engage à X ou à Y en matière de taxes, je balaie son engagement du revers de la main. Pourquoi? Parce que cette personne n'a pas toute l'information nécessaire pour prendre un tel engagement en ayant la conviction profonde de pouvoir le respecter. C'est vrai: au municipal, au provincial et au fédéral.
Ce qui m'étonne, toutefois, c'est qu'en 2017, des électeurs ont encore une fois été assez nombreux à gober une promesse creuse en matière de taxation en s'attendant à ce qu'elle soit respectée. Une recette vieille comme le monde de la politique a porté ses fruits une fois de plus.
Valérie Plante peut aujourd'hui tenter de « spinner » l'affaire comme elle veut, mais deux choses demeurent :
1. Elle n'avait pas les connaissances ou les données requises pour être sûre à 100 %, en campagne électorale, de pouvoir respecter sa promesse en matière de fiscalité municipale.
2. Elle a trahi le libellé de l'engagement électoral [sûrement intentionnellement flou] affiché sur le site Web de son parti.
Elle a beau invoquer la notion d'un « budget de transition » comparable à celui de 2013, force est de constater qu'elle ne fait guère mieux que celui auquel elle succède. Politique nouveau genre? Je pense qu'on est encore loin du compte... caricatures de Wonder Woman nonobstant.
Comme le veut le vieil adage, on a les politiciens et les élus qu'on mérite.
Comme le veut le vieil adage, on a les politiciens et les élus qu'on mérite. Et, à son tour, Valérie Plante contribue à nourrir le cynisme qui gangrène l'électorat...