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«Je n'ai plus honte d'être séropositif comme avant, ça ne me cause plus aucun malaise de le dire.»
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Steeve a été arrêté et traduit devant les tribunaux à Québec pour avoir eu des relations sexuelles avec des hommes rencontrés essentiellement sur Gay411, sans leur mentionner qu'il était séropositif au préalable.
utah778 via Getty Images
Steeve a été arrêté et traduit devant les tribunaux à Québec pour avoir eu des relations sexuelles avec des hommes rencontrés essentiellement sur Gay411, sans leur mentionner qu'il était séropositif au préalable.

Après 7 ans de péripéties légales, de procès, de témoignages et de remises en question, voilà que Steeve Biron, ce jeune homme arrêté et emprisonné pour avoir eu des relations sexuelles non protégées est en liberté, à temps plein.

J'avais hâte de l'avoir en entrevue parce que j'avais de nombreuses questions en suspens depuis des années à lui poser. J'avoue avoir eu un grand plaisir à parler avec lui et à voir l'homme qu'il est devenu après tout ce temps en prison.

Pour faire un rappel des choses, Steeve a été arrêté et traduit devant les tribunaux à Québec pour avoir eu des relations sexuelles avec des hommes rencontrés essentiellement sur Gay411, sans leur mentionner qu'il était séropositif au préalable. Je m'étais à l'époque intéressé à la question et avais même réussi à mettre en évidence que certains plaignants recherchaient délibérément du barebacking, en obtenant moi-même des rendez-vous avec eux dans un hôtel de Québec, après qu'ils ont déclaré qu'ils ne recherchaient pas de barebacking à la police, dans leurs dépositions écrites. Faux témoignages?

Malgré tout, Steeve, pour éviter les troubles liés à un long procès pour les «victimes» , avait décidé de plaider coupable. Il a donc passé près de 7 ans en prison, et ce, même s'il n'avait infecté personne et bien qu'aucune violence physique n'a été impliquée dans le dossier.

Tout au long de cette aventure, une des prétendues victimes, Jimmy (nom fictif qu'il a choisi d'utiliser publiquement) a traqué et harcelé Steeve d'une part en se survictimisant, mais aussi pour essayer d'obtenir de l'argent pour des dommages qui n'ont jamais fait l'objet du moindre procès sur le fond.

Au fil des années, ce Jimmy a essayé de réclamer plus de 15 000$ à Steeve, mais c'est grâce à des conseillers carcéraux très vigilants et même aux commissaires aux libérations conditionnelles que Steeve a été en mesure de ne pas se laisser affecter par ce comportement et a recouvré sa liberté, toutes les demandes de Jimmy à la Commission étant rejetées.

Qu'est-ce qui a le plus changé en toi entre l'homme d'avant et celui que tu es devenu aujourd'hui? lui ai-je demandé. «Je n'ai plus honte d'être séropositif comme avant, ça ne me cause plus aucun malaise de le dire. Je suis une personne atteinte et je le gère bien. Je ne vois plus le temps de la même façon non plus. Avec la liberté, le temps n'a plus d'importance, je suis beaucoup plus patient en général», nous explique Steeve, l'air heureux et épanoui.

Quant à la question de la nouvelle mode de se déclarer soit séronégatif, soit indétectable ou sous PrEP au sein de la communauté gaie, comme s'il n'y avait plus le moindre cas de transmission du VIH par miracle, Steeve est d'avis qu'un projet de carte universelle certifiant qu'une personne est sous PrEP ou indétectable est une excellente idée qu'il faudrait développer.

Il s'agirait effectivement d'une carte en possession des personnes qui sont sous PrEP ou indétectables, non nominative, qui comporterait un numéro unique permettant d'aller sur un site web gouvernemental vérifier si la personne est à jour et sous traitement avant une relation sexuelle.

Il s'agirait effectivement d'une carte en possession des personnes qui sont sous PrEP ou indétectables, non nominative, qui comporterait un numéro unique permettant d'aller sur un site web gouvernemental vérifier si la personne est à jour et sous traitement avant une relation sexuelle. Il s'agirait d'un moyen peu coûteux et efficace de déjouer les personnes qui peuvent mentir sur leur statut sérologique pour des raisons qui leur appartiennent. À suivre!

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