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Un mur financier guette la SAQ à moyen terme

La SAQ doit chercher à se renouveler. Les plus récents résultats démontrent clairement que les jours sont comptés pour la stratégie classique: augmenter les prix pour verser le dividende annuel, de plus en plus élevé, commandé par le ministre des Finances. Un mur financier guette la société d'État à moyen terme.
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Le 14 juin, la SAQ a publié un communiqué de presse avec les faits saillants de ses résultats pour l'exercice financier 2012-2013. Plusieurs médias ont reproduit mot à mot le communiqué sans beaucoup de commentaires supplémentaires. Mais quelques tendances inquiétantes se dessinent et méritent d'être soulignées.

Oui, on peut féliciter la Société des alcools du Québec d'avoir versé 1,030 milliard de dollars dans les coffres de l'État pour financer toutes sortes de programmes et de dépenses. De l'argent dont le gouvernement a grandement besoin. Cependant, ces bénéfices sont une conséquence directe du prix élevé que nous devons payer pour nos boissons alcoolisées au Québec. Il est donc normal d'exiger que le maximum de ces taxes déguisées se retrouve effectivement dans le Fonds consolidé du ministère des Finances. En d'autres mots, nous voulons que la SAQ soit le plus efficace et le plus performante possible, car c'est notre argent qui est en cause.

Le ministre des Finances a exprimé le même désir dans son discours sur le budget du 20 novembre 2013. En effet, le ministre Marceau a demandé un effort supplémentaire en gestes d'efficience de la SAQ, représentant 15 millions de dollars pour les deux prochains exercices financiers. Cela se traduit par un dividende prévu de 1,067 milliard en 2013-2014 et 1,119 milliard en 2014-2015, soit des augmentations de 3,5 % et de 4,9 % respectivement par rapport aux résultats annoncés le 14 juin dernier.

Or, les cibles de 3,5 % et de 4,9 % seront difficiles à atteindre dans un contexte où les ventes commencent à s'essouffler: le 3e trimestre de 2012-2013 a vu les ventes de vin, en litres, diminuer par apport à l'exercice précédent. Une première! Pour l'année complète, les ventes de vin en litres (qui représente 75 % de toutes les ventes de la SAQ) ont augmenté de seulement 3,1 %. L'effet des hausses de prix commencent à faire leur effet sur le volume de ventes.

Si les ventes stagnent, on peut toujours s'améliorer sur les charges d'exploitation. Le ministre Marceau y a pensé aussi en prévoyant que le ratio des charges d'exploitation sur les ventes passe de 18% en 2011-2012 à 17,7 % en 2014-2015. Pour l'exercice qui vient de se terminer, la SAQ annonce un ratio de 18 %, identique à celui de 2011-2012; on cherche donc encore les changements qui permettront de baisser les charges jusqu'à 17,7 %. Et pourquoi viser seulement 17,7 %? Le LCBO, dans son dernier rapport annuel publié, livre un ratio de 16,3%.

Le même questionnement peut se poser quand à l'efficacité générale du réseau de ventes. Les ventes par pied carré de magasin, une mesure d'efficacité habituelle dans le commerce au détail, est de 1350$. Si on compare avec le LCBO, ce dernier a publié des résultats de 1898$ de ventes par pied carré en 2010-2011. Dans un tel contexte, est-ce qu'on ne devrait pas laisser une plus grande place au réseau d'épiceries, avec une gamme de produits élargie? Eux qui sont les modèles cités en exemple lorsqu'on parle d'efficacité dans le marché au détail des produits de consommation.

Toujours est-il, la SAQ doit chercher à se renouveler. Les plus récents résultats démontrent clairement que les jours sont comptés pour la stratégie classique: augmenter les prix pour verser le dividende annuel, de plus en plus élevé, commandé par le ministre des Finances. Un mur financier guette la SAQ à moyen terme. Est-ce que quelqu'un aura le courage politique de remettre en question ce monopole établi depuis 1921?

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