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Le gros bon sens doit primer M. Couillard

À peine le gouvernement en place, le premier ministre annonce des mesures d'austérité qui vont à l'encontre du gros bon sens. Même la commission Charbonneau met le doigt sur le bobo: la perte d'expertise au sein des ministères a eu des conséquences coûteuses pour les contribuables québécois.
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Monsieur Couillard et son équipe ministérielle ont la chance d'écrire l'histoire en renversant la vapeur en faveur de l'expertise interne, redonnant ainsi au gouvernement le contrôle du navire. C'est ce que je déclarais dans un communiqué de presse, le jour de l'assermentation des ministres libéraux.

Pourtant, à peine le cabinet ministériel en place, le premier ministre annonce des mesures d'austérité qui vont à l'encontre de ce gros bon sens. Même la commission Charbonneau met le doigt sur le bobo. La perte d'expertise au ministère des Transports a eu des conséquences coûteuses pour les contribuables québécois. C'est pourquoi le conseil syndical, vendredi dernier, a réitéré notre position dénonçant les gels d'embauche aveugle et appelant plutôt à un gel du recours excessif à la sous-traitance.

L'ancien sous-ministre Florent Gagné a certes des reproches à se faire, mais il a tout à fait raison quand il affirme que le MTQ n'avait plus les compétences requises pour s'attaquer à la collusion.

Avant lui, l'enquêteur de la Commission Guy Desrosiers avait fait ressortir la conséquence de la perte d'expertise au ministère des Transports du Québec. Parce qu'il devait avoir recours massivement aux firmes de génie dans les années 2000, faute d'expertise interne, le MTQ n'arrivait plus à assurer un véritable suivi de ses travaux, et donc à contrôler leurs coûts.

Le même constat peut être fait dans le domaine informatique. Nous ne prétendons pas qu'il y aurait des comportements de nature criminelle, mais il y a certainement une perte de contrôle qui laisse beaucoup trop de marge de manœuvre à l'entreprise privée.

Il me semble qu'il y a une nette contradiction entre un premier ministre qui dit vouloir mettre l'intégrité au cœur de ses préoccupations, mais qui prend des décisions qui ne pourront que maintenir les conditions qui ont mené à la commission Charbonneau.

Au contraire, il faut embaucher les ressources professionnelles qui pourront rétablir la situation en faveur de l'État. Il faut aussi donner aux employés les conditions qui leur permettraient de divulguer des situations abusives sans crainte de perdre leur emploi.

Plusieurs ont de la difficulté à accepter le fait que le public serait meilleur que le privé. Mettons les choses dans leur juste perspective : nous ne sommes pas contre le recours à la sous-traitance, mais contre la perte de contrôle des dépenses publiques qu'entraîne une trop forte dépendance envers le privé.

Venons-en au rapport Godbout-Montmarquette. L'idée d'une commission permanente sur la révision des programmes proposée par les auteurs de ce rapport est excellente. Elle devrait être étendue à la révision des choix technologiques du gouvernement qui coûtent une fortune, parce que l'État a laissé les firmes privées lui dicter ses choix, un peu comme ce qu'il se passe dans l'industrie de la construction.

Si le gouvernement veut reprendre le contrôle des dépenses publiques, il doit pouvoir compter sur une expertise professionnelle de haut niveau. M. Montmarquette qui échange régulièrement avec des professionnels du ministère des Finances sera le premier à le reconnaître, tout comme n'importe quelle entreprise privée le moindrement sérieuse.

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