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Que sait-on après les conventions?

Les deux dernières semaines ont offert aux deux partis politiques américains majeurs et à leurs candidats présidentiels, Barack Obama et Mitt Romney, l'opportunité de présenter leurs arguments devant l'électorat. Avec les conventions nationales démocrate et républicaine maintenant derrière nous, voici trois points clés à retenir avec un peu moins de deux mois à faire avant l'élection
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Les deux dernières semaines ont offert aux deux partis politiques américains majeurs et à leurs candidats présidentiels, Barack Obama et Mitt Romney, l'opportunité de présenter leurs arguments devant l'électorat. Avec les conventions nationales démocrate et républicaine maintenant derrière nous, voici trois points clés à retenir avec un peu moins de deux mois à faire avant l'élection.

1)Adieu au milieu

Les camps Obama et Romney, tout en continuant de professer leur intention de se mériter les votes des électeurs centristes et indépendants, semblent avoir décidé de mettre le paquet afin de motiver leur base idéologique de gauche et de droite, respectivement.

La Convention démocrate a particulièrement été révélatrice à cet égard. Nancy Pelosi, Rosa Delauro, Jennifer Granholm, Martin O'Malley, Elizabeth Warren, Sandra Fluke - orateur après orateur était là d'abord et avant tout pour stimuler les électeurs de gauche. Les Démocrates veulent visiblement enrayer tout avantage au niveau de l'enthousiasme sur lequel les Républicains pouvaient espérer compter cette année. À Charlotte, cet objectif a pris l'allure de priorité.

2)Obama continue à s'accrocher...

Malgré un discours d'investiture pour le moins décevant, ainsi qu'un nouveau rapport médiocre sur les données de l'emploi publié le lendemain, le président tient bon dans la course électorale. Ses chances de l'emporter à l'heure actuelle sont au moins 50-50, ce qui est en soit remarquable considérant son bilan politique, le contexte économique dans lequel baigne les États-Unis et le fait que plus des deux tiers des Américains jugent que leur situation ne s'est pas améliorée depuis quatre ans.

3)...en grande partie grâce à Romney

On ne peut le dire trop souvent : Mitt Romney est un mauvais candidat. La gestion, par lui et son équipe, de la Convention républicaine a été à l'ensemble de sa campagne : elle a laissé à désirer. Même les bons moments, comme par exemple le discours de sa femme Ann ou encore les témoignages émotifs et convaincants de simples citoyens ayant pu compter sur Mitt Romney dans leur vie personnelle, se sont vus oubliés dans l'ombre de gaffes majeures. Citons notamment le discours d'ouverture du gouverneur du New Jersey Chris Christie, terriblement égocentrique et hors-sujet, ainsi que l'échange aussi étrange que pénible à regarder entre Clint Eastwood et une chaise vide.

Romney avait, avec la Convention républicaine, une occasion unique de se présenter aux Américains déçus de la présidence Obama mais toujours incertains quant à l'ancien gouverneur du Massachusetts. L'opportunité était à la base sans doute plus importante pour lui que pour le président qui, après près de quatre ans à la tête pays, peut plus difficilement faire changer les opinions (qu'elles soient positives ou négatives) à son égard. Cette occasion, Romney l'a largement raté.

Les deux prochains mois offriront d'autres ouvertures à Romney, notamment sur le front financier, où sa campagne jouit maintenant pour la toute première fois d'un important avantage face à celle d'Obama. Viendront également les trois débats présidentiels, en octobre. Reste qu'à voir comment le candidat républicain a bousillé sa convention, rien ne porte à croire qu'il parviendra à pleinement exploiter ces nouvelles opportunités.

S'il ne le fait pas, il occupera dès le 6 novembre une place unique dans l'histoire américaine : celle de s'être incliné devant un président coincé avec un taux d'approbation dans les 40% pendant les trois quarts de son mandat et un taux de chômage dépassant les 8% pendant la totalité de ce dernier.

Les opinions exprimées dans ce blogue sont strictement personnelles et ne reflètent pas nécessairement celles de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques de l'Université du Québec à Montréal.

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