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Les bovins et les belles vaches

Les vaches peuvent reconnaître un individu à partir de sa seule odeur. Elles peuvent également reconnaître un individu par la vue, à partir d'une photographie.
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L'histoire des vaches

Les bovins (Bos taurus) sont parmi les premiers animaux domestiqués, il y a 10 000 ans. Ils sont issus, comme les zébus (Bos indicus), de la domestication de l'auroch. Depuis que l'ADN des bovins a été séquencés et qu'on est capable de prélever de l'ADN sur des ossements exhumés des sites archéologiques, plusieurs études génétiques tentent de retracer l'histoire de leur domestication. Jusqu'à présent, on supposait qu'il avait eu au moins trois foyers de domestication des bovins, en Afrique, en Inde et au Moyen-Orient [1]. Mais une étude récente suggère que les bovins actuels seraient originaires d'un seul foyer de domestication en Mésopotamie il y a 10 500 ans et seraient issus de seulement 80 aurochs [2].

Des moyens de communication variés

Pour communiquer, les vaches ont à leur disposition plusieurs sortes de vocalisations, et une gamme encore plus grande de signaux visuels, qui jouent un rôle important au sein des troupeaux. Contrairement à d'autres ongulés (comme les chevaux), les bovins ont peu d'expressions faciales. C'est donc principalement par les mouvements de la tête et du corps qu'ils s'échangent des informations [3]. Par leur posture, les vaches signalent leurs intentions aux autres: agressivité (tête penchée et cornes vers l'avant), soumission (cou et tête baissé), curiosité (tête haute, cou étiré et museau en avant), etc.

La communication sociale passe aussi par une sorte de «parfum émotionnel». Grâce à un grand nombre de glandes odoriférantes, les vaches dévoilent leurs émotions à leurs congénères, et d'autres informations encore.

Les vaches peuvent reconnaître un individu à partir de sa seule odeur [4]. Elles peuvent également reconnaître un individu par la vue, à partir d'une photographie [5].

Les vaches aiment résoudre des énigmes

On appelle «effet euréka» l'excitation et la joie que l'on éprouve lorsqu'on résout un problème. Les vaches connaissent cette sensation. On a soumis une énigme à des génisses (chacune était testée individuellement): ouvrir une porte donnant sur un couloir au fond duquel se trouvaient des friandises. Pour ce faire, elles devaient trouver et actionner une poignée cachée. Au moment où elles ont ouvert la porte, leur rythme cardiaque s'est accéléré et elles ont manifesté des signes de joie: tressaillement, coup de pied au sol, sautillement (ce que n'ont jamais fait les génisses du groupe contrôle n'ayant pas réussi à ouvrir une porte pour accéder aux friandises) [6].

Une vie sociale riche

Les bovins sauvages forment des troupeaux de vaches et de veaux ainsi que des troupeaux distincts de taureaux. Les deux groupes interagissent, y compris en dehors de la saison des amours.

Les bovins établissent une hiérarchie sociale (en moins d'une heure suivant la constitution d'un troupeau avec des individus ne se connaissant pas au préalable) afin de régler les conflits de manière non violente. Cette hiérarchie se constitue sur plusieurs critères, comme le poids, la force, la taille des cornes, l'ancienneté dans le groupe et l'expérience. Les taureaux tendent à être dominants sur les femelles mais un mâle adulte présent dans un troupeau mixte n'est pas nécessairement dominant, ni leader du groupe [3].

Le troupeau est dirigé par les vaches ou les taureaux les plus expérimentés, qui parviennent le plus souvent à convaincre les autres de décisions collectives:

• mouvements du troupeau;

• initiation des activités du groupe;

• direction du pâturage.

Le leadership n'est pas lié à la domination sociale.

Dans les troupeaux de vaches, les conflits sont rares. Cela est dû, outre la stabilité de la hiérarchie sociale, aux affinités liant les individus du groupe, souvent sur la base des relations antérieure. Les vaches ont leurs «copines» avec qui elles pratiquent le toilettage (léchage), le flairage, broutent et se promènent ensemble. Le léchage est une pratique hygiénique mais également conviviale, comme l'épouillage chez les primates. Les vaches lèchent leurs congénères préférentiellement sur les parties du corps auxquelles la vache toilettée ne peut accéder elle-même, comme la tête et le cou.

Les vaches amies font preuve d'une grande tolérance mutuelle en cas compétition (pour l'accès à une ressource, par exemple). Souvent, ces liens se tissent chez les veaux entre la naissance et six mois. Il s'agit fréquemment des veaux les plus proches en âge. Ces relations sont extrêmement stables dans le temps.

La relation vache-veau

Les vaches s'isolent dans un lieu choisi au préalable pour accoucher. D'aucuns pensent que le but de la manœuvre est d'éviter qu'une autre vache ne cherche à adopter le veau. Après l'accouchement, les vaches lèchent soigneusement leur veau pour le débarrasser du liquide amniotique, cela leur permet de se familiariser avec son odeur. La première tétée a lieu moins de deux heures après la mise bas. Les premiers jours, le veau boit du colostrum, un liquide très riche en anticorps. Progressivement, la composition des sécrétions mammaires change (c'est un mélange de lait et de colostrum). Au bout d'une semaine, il n'y a plus du tout de colostrum dans le lait.

La plupart du temps, séparer la vache de son veau cause un déchirement: la mère meugle, appelle son veau, le cherche pendant plusieurs jours. Elle manifeste tous les signes de détresse. La réciproque est vraie: le veau cherche et appelle désespérément sa mère [7].

Les relations vache/veau dépendent du caractère de l'un et de l'autre. Certains veaux dominent leur mère, certaines mères sont au contraire surprotectrices, d'autres encore trop distantes [8].

Crédit photo: L214 (2014)

La journée idéale d'une vache

Comme la plupart des herbivores, les vaches n'ont pas besoin de beaucoup de sommeil. Elles dorment en moyenne 4 heures par jour. En fonction de leurs besoins énergétiques (croissance, grossesse ou lactation), les vaches au pâturage passent 6 à 10 heures à manger. Le reste du temps, elles restent assises à ruminer, à regarder le paysage ou passent du temps avec leurs congénères [9].

La journée réelle d'une vache laitière

Malheureusement pour les vaches Holstein, une race laitière sélectionnée pour être ultra-productive, leur production de lait est telle (en moyenne 30 L de lait par jour, 60 L en pic de lactation) qu'elles doivent passer toutes leurs journées à boire, manger et à se faire traire, sans répit. Les vaches à lait sont en même temps enceintes du veau qui déclenchera leur lactation l'année suivante, qui leur sera arraché au bout de 24 heures.

Après 5 ans de cette vie épuisante, ponctuée de mammites (des infections douloureuses des pis) et autres blessures, elles sont envoyées à l'abattoir pour finir en viande hachée.

Crédit photo: L214 (2015)

Vidéos

Les vaches malines

On peut le faire ? Elles peuvent le faire.

On peut le faire ? Elles peuvent le faire.Les vaches sont intelligentes. Vivement qu'on ne s'en étonne plus.We can do it? They can do it!Cows are smart. The sooner we stop being surprised at animal intelligence the better :)

Posted by L214 Ethique et Animaux on mercredi 18 mars 2015

La séparation d'une vache et de son veau

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