Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La crise des gilets jaunes: l’effondrement de la vieille politique?

Rien de mieux qu'une crise sociale pour ramener de vieux réflexes comme l'extrémisme et le populisme pour nourrir les craintes et l'incompréhension à l'égard d'enjeux qui vont au-delà de la partisanerie politique.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Combien de politiciens connaissez-vous qui, en début de mandat, auraient été à la rencontre des citoyens en prenant des questions, subir des insultes lors d'assemblées populaires durant près de sept heures?
LUDOVIC MARIN/AFP/Getty Images
Combien de politiciens connaissez-vous qui, en début de mandat, auraient été à la rencontre des citoyens en prenant des questions, subir des insultes lors d'assemblées populaires durant près de sept heures?

«Il n'y a rien de négatif dans le changement, si c'est dans la bonne direction», Winston Churchill, ancien premier ministre britannique.

Rien de mieux qu'une crise sociale pour ramener de vieux réflexes comme l'extrémisme et le populisme pour nourrir les craintes, le désespoir et l'incompréhension à l'égard d'enjeux qui vont au-delà de la partisanerie politique. Cela dit, la politique étant ce qu'elle est, il y aura toujours des incrédules qui profiteront des courants populaires pour les avantages politiques.

Or, présentement, en France le président Emmanuel Macron a maille à partir avec le soulèvement des «gilets jaunes», dont les individus vocifèrent toutes ses tentatives pour calmer une grogne qui, a priori et en apparence, peut paraître justifiée. Cependant, le président, un politicien «non conventionnel», a décidé d'y aller à fond de train en faisant fi des codes et convenances politiques en proposant l'idée d'un grand débat national.

Dans une lettre adressée à la population française, le président énumère les thèmes de ce grand débat: «[...] la fiscalité et les dépenses publiques, l'organisation de l'État et des services publics, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté.»

Toutefois, pour arriver à un dialogue qui portera ses fruits le président souligne aussi: «Mais il y a pour cela une condition: n'accepter aucune forme de violence. Je n'accepte pas la pression et l'insulte [...]»

Combien de politiciens connaissez-vous qui, en début de mandat, auraient été à la rencontre des citoyens en prenant des questions, subir des insultes lors d'assemblées populaires durant près de sept heures? Combien d'élu(e)s se seraient contentés d'y aller de slogans indigestes et insignifiants pour seulement calmer la hargne et le mécontentement, sans se soucier d'amener des solutions concrètes pour l'avenir d'un pays?

Être sclérosé devant la tourmente; c'est d'être réfractaire à la transformation de son temps. Le politicien qu'est Emmanuel Macron n'est ni sclérosé ni réfractaire face à la politique du 21 siècle. Nous pourrions dire qu'il la façonne.

La France a à sa tête, finalement, un individu qui n'a qu'un seul objectif en tête: gouverner pour le bien de ses citoyens. Ce qui devrait être l'objectif ultime de tous politiciens. Et ce malgré les divergences d'opinions.

Par contre, au-delà du soulèvement de la population à l'égard d'une taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), cette contestation ne cache-t-elle pas une crainte beaucoup plus profonde de la part des partis politiques traditionnels de voir ce président réussir là où la classe politique a lamentablement échoué depuis les cinquante dernières années?

Les Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Laurent Wauquiez ont rapidement soutenu le mouvement en y allant d'un populisme crasse en affirmant qu'une telle initiative fut instiguée de «l'Internet vrai».

Ces politiciens, d'une époque révolue et dont les prétentions ne sont que d'assoir leur arrière-train sur un malaise collectif en vue d'un jour prendre le pouvoir, n'ont aucun intérêt à comprendre que lorsque le peuple veut du changement, il est inutile de sombrer dans les extrêmes.

Comme j'ai lu dans L'Actualité: «Les politiciens traditionnels sont dépassés, tétanisés par les nouveaux enjeux. Alors que des leaders à la Trump en font, eux, leur beurre. [...] Par effet de ricochet, les populistes tirent profit du discours des radicaux.»

Ainsi, la radicalité provenant des différents mouvements populistes met en bouche un discours pour de vieux politiciens complaisants et niais qui va, par moment, vers une supposée acceptabilité, alors que dans les faits l'émergence d'une telle hargne populaire provient toujours d'une minorité.

Finalement, le président a été élu, en 2017, au deuxième tour avec 66% du vote ce qui lui donne toute la légitimité de mener à bon escient le renouveau politique dont il souhaite faire bénéficier les Français. Il se présente comme l'homme du bon sens dans une période où celui-ci ne fait pas dans l'excès, regardez vers les États-Unis où ailleurs.

Le vide se trouve au centre de l'échiquier politique un peu partout dans le monde occidental. Cependant, la France compte sur un individu avec une vision de ce en quoi consiste désormais la politique: comment elle se doit d'être pratiquée, d'être vécue et de transcender l'intérêt supérieur de la nation.

La section des blogues propose des textes personnels qui reflètent l'opinion de leurs auteurs et pas nécessairement celle du HuffPost Québec.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.