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Sa rhétorique est le symbole du culte de la personnalité qui afflige cette grande nation, mais celle-ci devra prendre conscience que celui qui la préside est en train de la marquer plus que jamais de son empreinte subversive.
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Il possède aussi la capacité incroyable et une facilité ahurissante à nouer des liens d'amitié, presque d'amour, avec des dictateurs tels que Kim Jong-un, Vladimir Poutine et le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane. Avec de tels amis, il n'a pas besoin d'ennemis.
Daniel Acker/Bloomberg via Getty Images
Il possède aussi la capacité incroyable et une facilité ahurissante à nouer des liens d'amitié, presque d'amour, avec des dictateurs tels que Kim Jong-un, Vladimir Poutine et le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane. Avec de tels amis, il n'a pas besoin d'ennemis.

Depuis 2016, l'histoire démontre qu'il est le plus grandiloquent président que les États-Unis n'ont jamais eu. Non seulement il est grand, mais il est le plus puissant. Nous avons pour preuve tous les gens qu'il a congédié du personnel politique de la Maison-Blanche en passant par des membres de son cabinet, dont le secrétaire d'État, Rex Tillerson et Gary Cohn, le directeur du Conseil économique national.

Il possède aussi la capacité incroyable et une facilité ahurissante à nouer des liens d'amitié, presque d'amour, avec des dictateurs tels que Kim Jong-un, Vladimir Poutine et le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane. Avec de tels amis, il n'a pas besoin d'ennemis.

À quoi sert d'avoir des amis qui peinent à le comprendre, lui, l'homme plus grand que nature, plus grand que la réalité ? Le Canada, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Mexique sont des alliés naturels des États-Unis. Ces partenaires, qui voyaient autrefois en cette nation un symbole de liberté et une référence en ce qui concerne la démocratie, sont désormais plus enclins à se distancer d'un homme qui s'est hissé au pouvoir grâce aux insultes, aux pires calomnies, la xénophobie et un manque de sens politique.

Manque-t-il vraiment de sens politique?

Dans les faits, Donald Trump se positionne en tant que républicain, pour satisfaire une quête personnelle de notoriété; par contre, il dissimule certaines valeurs démocrates comme en font foi ces remarques lors d'une entrevue à la chaîne NBC en 1998: «J'aime le système de santé universel, il faut faire attention, il n'y a rien d'autre. En quoi consiste le pays si nous ne prenons pas soin de nos malades?» Sur l'avortement: «Je déteste le concept de l'avortement. Je déteste tout ce qui concerne l'avortement et pourtant, je suis tout à fait pro-choix. Je pense qu'il n'y a pas d'alternative.»

N'a-t-il pas lui-même déclaré, lorsque questionné sur ce qui était le plus difficile à Washington, lors de l'émission de 60 Minutes: «Les politiciens. C'est le monde le plus trompeur et le plus vicieux. C'est vicieux, il est plein de mensonges, de tromperies et de déceptions. Vous faites un marché avec quelqu'un et c'est comme si vous faisiez un marché avec cette table.»

Il peut être perçu comme un être vulgaire, même un imposteur, qui déteste les politiciens et la classe politique, il n'en demeure pas moins que le sens politique de Donald Trump le sert bien depuis son entrée en politique.

Le 45e président a tellement bien réussi son subterfuge que certains analystes politiques le voient remporter sa réélection en 2020.

Comment cet énergumène peut-il répéter son exploit de 2016, en 2020? Voici quelques éléments: l'économie américaine performe comme jamais et son taux de chômage est à 4%. Ensuite, la polarisation politique aux États-Unis est telle qu'elle accentue le fossé entre la gauche et la droite, et peu importe qui est à la tête du Parti républicain, ses membres vont le supporter quitte à tolérer son comportement et sa rhétorique acrimonieuse.

De plus, les élites du pays n'ont plus la main mise sur la trame narrative américaine. Elles sont dépassées et se font bousculer par les événements depuis l'arrivée de Donald Trump en politique. Désormais, ceux et celles qui ont fait partie de la majorité silencieuse, les cols bleus et les citoyens moins éduqués, offrent à un homme les clés du pouvoir défiant toute logique, car cet homme parle le même langage qu'eux.

Les démocrates, malheureusement, semblent se chercher en l'absence un leader qui pourrait inspirer les troupes. Ils vont avoir très peu de gains lors des prochaines élections de mi-mandat, pourrait-on présumer. De plus, le parti a perdu contact avec sa base de militants de la classe moyenne et plusieurs d'entre eux trouvent refuge du côté de l'aile gauche, plus progressiste, avec Bernie Sanders.

Comme le souhaite tout bon adversaire, les républicains profitent de la division chez les démocrates et leur manque d'un agenda plus alléchant et attrayant pour ceux et celles dont Hillary Clinton a fait référence durant la campagne présidentielle: les «déplorables».

Donald Trump a tout intérêt à poursuivre son œuvre de division, car cela, probablement, le reportera au pouvoir en 2020.

Et cela s'avère inquiétant.

Or, une telle occurrence peut être évitée si seulement les instances politiques et autres parties prenantes de la société américaine prennent conscience de l'œuvre destructrice de ce président sur des dossiers tels que les changements climatiques, l'immigration, l'économie et les enjeux géopolitiques. Car celui-ci divise et dissèque tout ce qui se trouve sur son chemin; il n'en a cure, des protocoles diplomatiques, d'imposer des tarifs économiques à ses alliés, d'installer des juges à la Cour suprême, malgré des faits accablants d'agressions sexuelles.

Ses préoccupations sont autres. Sa rhétorique est le symbole du culte de la personnalité qui afflige cette grande nation, mais celle-ci devra prendre conscience que celui qui la préside est en train de la marquer plus que jamais de son empreinte subversive. La politique peut rassembler les gens et offrir au monde entier autre chose qu'une interminable et burlesque téléréalité.

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